Terre réservée crie Waskaganish

Terre réservée crie Waskaganish dans le Nord-du-Québec

L’appellation Waskaganish désigne la Terre réservée crie (unité administrative sous juridiction provinciale) et le Village cri (unité administrative sous juridiction fédérale), constitués en 1978. La superficie de la Terre réservée est de 490 kilomètres carrés et celle du Village est de 295 kilomètres carrés.

Waskaganish est situé dans la région administrative du Nord-du-Québec, enclavé dans la municipalité de Baie-James. On compte environ 2 mille Waskahiganishiwi Iyiyou (tel est le gentilé cri des résidents du territoire) ou Waaskaaikinisiiwiiyuw (gentilé sous sa forme naskapie).

Waskaganish se dresse sur les rives de la baie de Rupert, au confluent des rivières Nottaway, Broadback, Rupert et Pontax.

Le mot Waskaganish signifie «petite maison». Ces lieux servent depuis des temps immémoriaux de point de rencontre entre les différentes communautés des terres intérieures du Nord. Le premier poste de traite y est ouvert par Pierre-Esprit Radisson et Médart Chouart, sieur Des Groseilliers, en 1668 (cependant, la première route permanente n’y fut ouverte qu’en 2001).

Ce comptoir de traite a été exploité pendant trois siècles. Aujourd’hui, l’Institut culturel de Waskaganish le conserve et on peut le visiter pour en savoir plus sur l’histoire des échanges entre les Cris et les Européens. Au fil des siècles, la localité fut connue sous les noms de Fort Charles, de Fort Rupert et de Fort Saint-Jacques.

Ces lieux sont d’une beauté majestueuse. Il suffit de faire une courte promenade pour se rendre à la rivière Rupert (où le comptoir est installé car cette rivière est la voie de communication traditionnelle vers l’intérieur des terres). On peut aussi remonter la côte jusqu’aux îles en canot de fret. Des guides qui connaissent bien les chenaux, les hauts fonds, les marées et les brusques changements du climat, peuvent assister les visiteurs.

La route migratoire des oiseaux passe par Waskaganish. On y trouve la plus grande variété d’espèces jamais observée dans le Nord canadien.

Des canots de fabrication crie et japonaise sont fabriqués à Waskaganish par la compagnie Cree Yamaha Motors.

Canton de Feuquières

Ce canton prend place à l’extrémité orientale du grand bassin hydrographique de la rivière Nottaway, à 80 km au sud de Chibougamau. Lacs, marécages et relief peu accidenté caractérisent ce territoire dont l’altitude varie entre 396 et 518 m. Le canton est arrosé au nord, notamment par le lac Robert et le lac Feuquirès, eux-mêmes alimentés respectivement par la rivière et Ventadour et la rivière Titipiti venant du sud. Un chemin forestier se rend près de l’extrémité du canton, au nord-ouest. Cette désignation rend hommage à Isaac de Pas, marquis de Feuquières (1618-1688_, colonel d’infanterie et lieutenant général qui a occupé la fonction de vice-roi de la Nouvelle-France, du 30 août 1660 au 5 octobre 1661. Ce canton désigné en 1917 est répertorié comme appellation nouvelle dans l’édition de 1921 de Noms géographiques de la province de Québec. Le canton a été proclamé en 1965.

Village cri Waskaganish, note historique

C’est en 1668, à bord du Nonsuch, navire affrété par des commerçants anglais, que le capitaine Zachariah Gillam, guidé par Médard Chouart Des Groseilliers, atteignit la rivière qu’il baptisa du nom de Rupert, sur la rive orientale de la baie James.

Le nom de Rupert provient de celui de Robert de Bavière, dit le prince Rupert ((1619-1682), général et amiral anglais, premier gouverneur de la Compagnie de la Baie d’Hudson. Le fort Charles, peut-être dénommé ainsi en l’honneur de Charles II qui régnait à l’époque sur l’Angleterre ou encore pour évoquer la mémoire de son père, Charles Ier, qui a occupé le trône de 1625 à 1649, fut construit la même année sur la rive gauche de la rivière, près de son embouchure et l’équipage y passa l’hiver. Il s’agissait du premier poste de traite établi dans la région. En 1670, son nom fut changé pour Rupert’s House qu’on retrouve aussi sous la forme française de Fort Rupert sur les cartes anciennes. Le chevalier de Troyes le rebaptisa Fort Saint-Jacques lorsqu’il enleva aux Anglais, en 1686. Au fil des batailles qui suivirent, les Française et les Anglais se partagèrent les destinées du poste. Ce fut le traité d’Utrecht, en 1713, qui en confia définitivement la gestion de la Baie de la Compagnie de la Baie d’Hudson qui l’exploita jusqu’en 1755. Délaissé de cette date à 1776, le poste fut rénové en 1822 et prit de plus en plus d’importance jusqu’en 1942 dans la commerce des fourrures. Entre 1942 et 1975, des infrastructures socio-économiques sont mises en place et c’est là, en 1950, que le premier dispensaire en territoire cri est établi.

La Convention de la Baie James et du Nord québécois apporte aussi une dynamique nouvelle au village : Programme de reconstruction de maisons, programme de sécurité du revenu pour les chasseurs et piégeurs cris qui assure un revenu à près de 120 chasseurs. Des sommes importantes sont investies, en 1987, dans la construction d’un centre commercial. Waskaganish est un mot largement utilisé comme appellation générique pour identifier les installations de la Compagnie de la Baie d’Hudson, dans l’ensemble du territoire cri. Ce mot signifie petite maison et représente une traduction adaptée des termes anglais et français fort, post, poste et house souvent inclus dans les désignations des postes de traite. Lorsqu’elle fut incorporée en municipalité de village cri le 19 juillet 1978, on désigna la nouvelle entité sous les noms de Fort Rupert en français, Rupert House en anglais et Waskagheganish, en cri.

Pour en savoir plus :

L'appellation Waskaganish désigne la Terre réservée crie (juridiction provinciale) et le Village cri (sous juridiction fédérale)
Vue aérienne de Waskaganish. Source de l’image: Site Web de la municipalité de Waskaganish. L’appellation Waskaganish désigne la Terre réservée crie (juridiction provinciale) et le Village cri (sous juridiction fédérale).

Laisser un commentaire

Exit mobile version