Ville-Marie jour après jour
À la fin du dix-septième siècle, Ville-Marie n‘était qu’un village qui rassemblait à peine un millier d’âmes. Dans l’ensemble, les gens qui l’habitaient sont décrits par les chroniqueurs comme des gens honnêtes et soumis à la loi.
Un gouverneur et un procureur syndic administraient les affaires de la ville (leur charge ne comportait aucun salaire). Les habitants nommaient eux-mêmes des juges qui réglaient les différends entre citoyens.
Deux fois par jour, les colons entendaient la messe, la première à quatre heures du matin, la suivante à huit heure.
Les vols étaient rares, de même que les crimes. «Les maisons, ni les coffres, ni les caves, rien ne fermait à clef» affirme un chroniqueur de l’époque, «tout demeure ouvert, sans que personne eût à se repentir de sa confiance».
À cette époque, les villes étaient plutôt malpropres et il n’y avait pas encore de trottoirs à Ville-Marie (mais les citoyens qui en voulaient étaient toutefois libres d’en construire à leurs frais). Le loisir le plus répandu consistait, quand il faisait beau, à s’asseoir sur le seuil de sa maison pour causer. À cette fin, des sièges étaient installés de chaque côté de la porte principale.
Certains habitants de Ville-Marie possédaient un jardin ou un potager, le melon étant alors le fruit à la mode.
Des réunions régulières se tenaient dans le Hangar des Habitants pour élire le syndic ou un juge, ou pour protester contre la hausse subite des prix du sel ou du pain.
Au printemps, des canots d’écorce partaient vers les forêts et, en septembre ou en octobre, ils revenaient avec des fourrures. La chasse au canard ou au perdrix se pratiquait en toute saison.
Parfois, des délégations Indiennes venaient afin de négocier une trêve.
Et les mardis et vendredi de chaque semaine, la Place du Marché attirait de nombreuses personnes.
Telles étaient les «distractions» que les colons s’offraient.
Suite du récit : Ville-Marie au XVIIe siècle