La vie politique au Québec dans les années 1960 – 1970
La vie politique au Québec : La Révolution tranquille engendre le développement sans précédent de la province du Québec. Ce engagement sociopolitique se manifeste par la création des premiers partis indépendantistes dès 1960.
Tout d’abord, il s’agit du Rassemblement pour l’indépendance nationale (RIN) et du Mouvement souveraineté – association (MSA). Le RN et le MSA fusionnent en 1968 pour former le Parti québécois avec, à sa tête, René Lévesque, ministre dissident du gouvernement Lesage. Il a été fondateur, avec ses amis et partisans du PQ. (En fait, après la dissolution du RIN, en 1968, ses membres sont invités individuellement à adhérer au Parti québécois).
Cette période marque le point d’aboutissement de la Révolution tranquille. Le rôle de L’État providence se fait de plus en plus important, s’accompagne d’une expansion des services gouvernementaux. On assiste à la modernisation de l’économie québécoise, grâce à la mise en chantier de grands travaux publics comme les projets hydroélectriques de la Baie James et la construction d’autoroutes.
Les revendications socialistes révolutionnaires et indépendantistes s’expriment de façon plus radicale avec le Front de libération du Québec (FLQ) qui fait sauter des bombes à partir de 1963 afin de « réveiller la société ». Le FLQ porte un grand coup à l’automne 1970, déclenchant la Crise d’octobre. Ensuite, l’arrivée des « trois colombes » à Ottawa marque les débuts d’un durcissement du fédéral à l’égard du Québec. En effet, farouchement opposés à toutes formes de nationalisme, Pierre-Elliot Trudeau, Jean Marchand et Gérard Pelletier – deux ministres influents de l’époque -, battent en brèche les velléités souverainistes.
En 1973, la crise pétrolière née d’une prise de conscience par certains pays arabes de leur monopole mondial provoque une flambée inflationniste. Par la suite, en cinq ans, on assiste à une augmentation d’environ 38% des prix à la consommation et à un accroissement sensible du taux de chômage. D’autre part, la politique linguistique et les revendications syndicales placent le gouvernement québécois au cœur d’une tourmente sociale qui mobilise l’opinion publique. Le Québec alors vit une phase de recherche d’affirmation nationale et d’identité culturelle.
Stimulées par la montée prometteuse du Parti québécois, qui gagne de plus en plus d’appuis parmi la population, tous les espères de la vie politique et culturelle sont en ébullition.
Les années 1970 s’ouvrent sur l’élection de Robert Bourassa, alors le plus jeune premier ministre du Québec, et par la Crise d’octobre fomentée par le FLQ. Des membres de ce groupe armé enlèvent le diplomate anglais James Richard Cross, qui sera libéré en échange d’un sauf conduit pour Cuba destiné à ses ravisseurs. On trouve Pierre Laporte, à l’époque ministre du Travail, assassiné, dans le coffre d’une voiture.
Ces événements sont marqués par la proclamation de la Loi sur les mesures de guerre décrétée par le gouvernement fédéral, à la demande de Bourassa. Cette loi permet donc l’arrestation et la perquisition sans mandat de cinq cents personnes. Elle autorisera l’occupation du Québec par les Forces armées canadiennes venues prêter main forte aux services policiers chargés de parer à l’insurrection. Des centaines de sympathisants du Parti québécois, parmi lesquels figurent des dizaines d’écrivains et d’artistes, dont Gérald Godin, Gaston Miron, Pauline Julien et d’autres, de nombreux militants d’extrême gauche, sont écroués sans motif valable pendant plusieurs jours.
Parallèlement, le gouvernement Bourassa poursuit les réformes sociales entreprises antérieurement :
- La création de la Régie d’assurance-maladie, en 1972; de l’Office de protection du consommateur (1971);
- Le lancement de Radio-Québec, en 1975 ;
- L’ouverture des Centres locaux de services communautaires (CLSC), en 1970 ;
- L’instauration de l’aide juridique et de la cour des petites créances (en 1972), ainsi que des allocations familiales.
Une nouvelle classe dirigeante émerge alors de la multiplication de ces organismes. Il s’agit ainsi de technocrates, dont le nombre et le pouvoir permettent à l’appareil gouvernemental de répondre aux nouveaux besoins.
La syndicalisation amorcée dans les années 1960 dans les secteurs public et parapublic culmine en 1972. Alors que les trois grandes centrales syndicales, Confédération des syndicats nationaux (CSN), Fédération des travailleurs et des travailleuses du Québec (FTQ) et Centrale de l’Enseignement du Québec (CEQ) forment un front commun. Ces organisations défient le gouvernement en appelant à la grève deux cent mille syndiqués. Les principaux chefs syndiqués, Yvon Charbonneau, Louis Laberge et Marcel Pépin, seront arrêtés, puis incarcérés. On les condamnera à de sévères amendes, pour avoir incité leurs troupes à la désobéissance civile.
Voir aussi :
- M. Lesage au pouvoir
- Révolution Tranquille
- Début de la Révolution
- Révolution tranquille – phase deux
- Ministère de l’Éducation
- Décès de Daniel Johnson
- Programme antiterroriste
- Manifestation à Saint-Léonard
- Attentat chez Jean Drapeau
- Sept bombes à Westmount
- FLQ
- Bourassa dit « non »
- Enlèvement de J. R. Cross
- Enlèvement de Pierre Laporte
- Loi des mesures de guerre
- Les Cris et la photo truquée