Une vie parlementaire instable au Québec d’autrefois
Vie parlementaire : L’Acte d’Union ne change rien au fonctionnement de l’Assemblée législative : les ministres n’ont toujours aucun compte à rendre aux élus du peuple. La période de l’union de deux Canadas se caractérise par un une grande instabilité politique. Le Canada Est et le Canada Ouest n’ont pas les mêmes préoccupations et chacun possède ses propres partis politiques. Il n’est guère facile de lier des partis afin de constituer une majorité parlementaire. Les alliances sont fragiles. Le Canada Uni connait pas moins de gouvernement entre 1862 et 1864. Les chefs des factions qui s’unissent pour constituer les gouvernements voient leurs fonctions considérées et jouent de plus en plus le rôle de « copremiers ministres ».
L’union de Lafontaine et Baldwin
En 1830, à peine âgé de 23 ans, Louis-Hippolyte Lafontaine (il signait LaFontaine) devient député de Terrebonne. Dès le début de la Rébellion de 1837, il se réfugie aux États-Unis, puis à Londres. À son retour, on l emprisonne à Montréal. Décidé à tirer tous les avantages possibles de l’Acte d’Union, il prend la tête des « réformistes », mène des luttes pour la reconnaissance du statut officiel de la langue française à la Chambre d’Assemblée et l’obtention du gouvernement responsable. Il obtient gain de cause et forme, en 1848, avec le chef des « réformistes » du Canada Ouest Robert Baldwin, le premier gouvernement responsable.
De grands liens de confiance unissent Lafontaine et Baldwin. Ce dernier fait élire en 1841 Lafontaine dans la quatrième division d’York. Baldwin est élu pour sa part, sans opposition dans Rimouski en 1843. Lafontaine quitte prématurément la politique en 1851 en devient juge en 1843. Il s’éteint en 1864. Son collègue Baldwin meurt en 1858, dans son domaine de Spadina près de Toronto.
Un gouverneur populaire
Lord Elgin, le gendre de lord Durham, est l’un des gouverneurs les plus populaires. Il reconnait le principe du gouvernement responsable depuis longtemps réclamé et permet à Lafontaine et Baldwin de choisir les membres du Conseil exécutif, c’est-à-dire, les ministres, parmi les représentants du parti majoritaire. L’Angleterre, devenue libre-échangiste, se montre plus libérale dans l’administration de ses colonies.
Elgin est un grand admirateur de la ville de Québec. Le 12 juin 1854, il déclare au maire : « Je ne pus m’empêcher de sentir que je n’avais jamais vu un endroit plus beaux et de remarquer qu’il y a peu d’hommes qui aient lieu d’être aussi satisfaits que ceux qui peuvent se dire chez eux en cet endroit. » En 1862, il devient vice-roi et gouverneur aux Indiens et meurt à Dharansala, si loin de Québec.
Conclusion
L’histoire donnera la raison à ceux et celles qui ont envisagé un grand pays qui serait formé sur la base de cette entité administrative, politique et sociale qui s’appelait le Canada-Uni et qui semblait d’abord ne pas avoir qu’un futur éphémère de courte durée. La Confédération canadienne, constituée en juillet 1867, voit le jour et elle est par la suite rejointe par un nombre de provinces et territoires, dont la dernière province n’est entrée dans la Confédération qu’en 1948…
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