Victoire du Canadien de Montréal – Le Canadien a de nouveau affirme sa supériorité
Sa deuxième victoire sur les Wanderers a été remportée samedi dernier devant une assistance de 6,000 personnes – Fitre à brillé entre tous – le score final a été de 6 à 3.
Victoire du Canadien : (texte publié le 22 janvier 1912). Le Canadien parait en train de faire mieux que les années dernières. Il a déconfit samedi soir les adeptes « de l’idée des parties arrangées » en battant les Wanderers devant une assistance de 6,000 personnes.
Le score de 6 à 3 indique ce que fut la joute. Lente et assez partagée dans ses deux premières périodes, elle s’anima dans la dernière. Le Canadien déclassa ses dangereux adversaires dans ces vingt minutes si importantes. Les partisans des Wanderers n’en croyaient pas leurs yeux! Leurs favoris déclassés par les Frenchmen, quelle surprise! Les paris s’échangèrent nombreux et les « compatriotes » récoltèrent de jolies sommes car les supporteurs des Wanderers risquèrent jusqu’à la fin sur leurs chances, croyant sans doute à la vieille légende que le Canadien n’est pas un club de « finishers.»
Le jeu rude ressembla quelque peu à celui qui gâta celui de la dernière joute Québec-Wanderer.
Dans la deuxième période, Sprague Cleghorn porta un coup délibéré à Jack Laviolette, et celui-ci dut être transporté hors de la glace. Ceux qui connaissent Jack savent qu’il n’est pas homme à rester inactif après un léger « réparage », et ce fut aux applaudissements de la foule qu’il revint au poste dans la période finale. Cleghorn fut expulsé pour le reste de la partie.
Il est rude ce « boy » de Westmount et nous recommandons à M. Emette Quinne de prendre son numéro. Roberts et Dubeau vinrent en collision vers la fin de la même période. Le choc fut si dur qu’ils durent se retirer pendant quelque temps de la partie.
Pud Glass (Paul Vitre) se fit mettre de côté par l’arbitre Bowie vers la fin de la troisième période. Une décision de Russell lui déplut au point qu’il se permit une engueulade que le maître de cérémonies goûta fort mal, comme il est facile de constater par la punition qu’il infligea à Pud. Berlinguete remplaça le puni et s’acquitta très bien de la tâche que George lui avait confiée. La joute se termina par un score doublé. Vive le Canadien!
L’équipe du Canadien, saison 1912 – 1913.
Victoire du Canadien – Le jeu
1ère période:
Au début, Wanderer enlève, mais perd à Vézina. Payan fait des efforts pour compter, mais perd aussitôt. Le jeu est très lent de part et d’autre.
Aucun des deux clubs jouent effectivement. C’est un mélange incomprenable. On dirait deux équipes d’amateurs, tant le jeu est médiocre. Ernie Russell tente de compter, mais le « Boy » de Chicoutimi est là, qui veille. Pitre est toujours le briseur de combinaisons. Il vient d’empêcher l’attaque du Wanderer de compter. La défense du Canadien se tient à la hauteur de sa position. Dubeau et Laviolette écartent de mauvais coups. D’une passe à Pitre à Glass, ce dernier enregistre le premier point de la partie : Canadien, 1; Wanderer, 0.
Les Canadiens redoublent d’ardeur, et tentent de mettre un autre point au crédit du club. Les équipiers du Canadien sont trop rapides pour les gens du Wanderer. Russell manque une chance de compter. Les Cleghorn ne sont pas effectifs. Pitre, Payan et Glass aident à la défense, lorsque les hommes d’Art Ross descendent vers les buts de Vézina. Pitre vient.
2ième période :
Dans le deuxième temps, chacun des clubs met un point à son crédit, ce qui fait que le score, à la fin de ces vingt minutes est de 2 à 1, avec les Canadiens gardant encore l’avantage d’un point qu’ils s’étaient assurés dès le commencement de la partie; bien décidés aussi à faire tout en leur possible pour conserver cette avance jusqu’à la fin, à l’augmenter, s’ils sentent en leur pouvoir de le faire.
Les deux joueurs de centre ont à leur crédit les deux points qui furent comtés dans cette période. En effet, ce furent Glass et Russel qui, chacun leur tour, déjouèrent, et de façon tout à fait brillante, Groughton et Vézina. Mais c’est certainement dû aux derniers des buts, si le score n’est pas plus élevé. Tous deux ont fait un travail gigantesque, les avants, de chaque côté, attaquant avec beaucoup d’impétuosité et d’acharnement.
Mais la période a été surtout marquée par deux incidents qui retardèrent considérablement le jeu. Dans les premières minutes, Sprague Cleghorn assomma délibérément Laviolette d’un coup de hockey sur la tête. Il fut puni d’amende et expulsé, pendant que Jack était transporté sans connaissance du patinoir (la patinoir, sic! Ainsi dans le texte. Note d’Histoire-du-Québec) où il devait revenir plus tard. Roberts et Dubeau, dans une collision, restèrent sur la glace et ne purent continuer que quelques minutes plus tard.
3ième période :
Les Wanderers, après s’être fait attendre se décident enfin à descendre dans l’arène. Bernier a remplacé Sprague Cleghorn, le plus brutal des joueurs de la ligue. Au départ Canadien enlève, mais perd aussitôt. Les hors jeu se succèdent. Payan, après une descente accompagné de Glass tire, avec précision avers les buts du Wanderer, mais Broughton est assez heureux pour arrêter. L’attaque du Wanderer fait des efforts constants pour compter. Payan après avoir voler le disque à un adversaire compte à 50 pieds des buts. Canadiens, 3; Wanderers, 1.
Après avoir déjoué toute la défense ennemie, Pitre tire de côté et loge la rondelle dans le filet. Canadien, 4; Wanderer, 1.
Les hommes de Ross, ne savent plus où donner la tête. Ils sont complètement déclassés. Les joueurs du Canadien s’amusent avec eux comme avec des intermédiaires. Les partisans du Canadien encouragent les joueurs par leurs vivats et leurs bravos. Glass, Pitre et Payan font un beau travail tandis que Vézina, Dubeau et « Jack » Laviolette se distinguent dans la défense. Après une mise au jeu devant les buts de Broughton, « Pud Glass » compte. Canadien, 5; Wanderer,1.
Bernier dépassant Dubeu, se trouve seul avec Vézina et le déjoue. Canadien, 5; Wanderer, 2.
Payan culbute O. Cleghorn, lequel, précédemment avait essayé de démolir le « gars » de St-Hyacinthe.
L’Arena menace de crouler sous les bravos, lorsque Laviolette vient à jouter un sixième point au crédit du Canadien. Canadier, 6; Wanderer, 2.
Une minute après Rosse compte sur une passe de Russell. Canadien, 6; Wanderer, 3.
Berlinguet qui a remplacé « Pud » Glass est forcé par l’arbitre de changer d’uniforme, car le premier portait un tricot semblable à ceux des hommes de Ross. La foule pousse un formidable hourrah pour saluer la victoire du Canadien.
Voici quelle était la composition des équipes :
Canadien : Vézina, Dubeau, Laviolette, Glass (Berlinguet remplace Glass). Pitre, Payan.
Wanderer : Broughton, Ross, Roberts, Russell, O. Cleghorn, S. Clegorn (Bernier remplace S. Cleghorn).
Buts : Vézina, Dubeau, Laviolette, Glass, Pitre, Payan.
Assistant : Doc. Campbell.
Juges des buts : T. Melville et P. Murphy.
Pénitencier : F. Pilon; chronométreur : T. Yates, Foster.
Sommaire du jeu – Victoire du Canadien
1ère période : 1- Canadien – Glass – 7.00.
2ème période : 2 – Canadien – Pitre – 1.00. Wanderer – Russell – 4.00.
3ème période : 4 – Canadien – Payan – 4.00. 5 – Canadien – Pitre – 2.00. 6 – Canadien – Glass – 6.00. 7 – Wanderer – Bernier – 2.00. 8 – Canadien – Laviolette – 3.00. 9 – Wanderer – Rose – 1.00.
Résultat final : Canadien – 6; Wanderer – 3.
Voir aussi :