La traversée de l’Océan atlantique

La traversée de l’océan Atlantique autrefois

(D’après Pierre-Georges Roy)

« …Se fait-on une idée de nos jours des misères qu’enduraient ceux qui traversaient l’Atlantique il y a deux siècles et plus? D’un port français à Québec, la durée du voyage dépendait du vent. Si les vents n’étaient pas favorables, la traversée prenait parfois soixante ou soixante-dix jours. Un des voyages de Talon, de la France à Québec, prit exactement quatre-vingt-dix jours.

Le voyage du Père Nau, Jésuite, de La Rochelle à Québec en 1734, dura du 29 mai au 16 août, soit quatre-vingts jours. Aujourd’hui, chaque passager dans le plus pauvre transatlantique a sa cabine bien à lui. Tout au moins, met-on au plus deux passagers par cabine. Il n’en était pas ainsi il y a deux siècles. Les passagers privilégiés, seuls, avaient des cabines. Les autres couchaient dans la Sainte-Barbe. Savez-vous ce que c’était que la Sainte-Barbe ?

Le Père Nau, qui fit la traversée de l’océan atlantique à bord du Rubis en 1734, va nous le dire :

« La seule vue de la Sainte-Barbe où nous devions coucher pendant la traversée nous déconcerta tous, moi le premier. C’est une chambre grande comme la Rhétorique de Bordeaux (classe du collège des Jésuites) où l’on voit suspendu en double rang des cadres, qui devaient servir de lits aux passagers, aux passagères, aux officiers inférieurs et aux canonniers. Nous étions pressés dans ce lieu obscur et infect, comme des sardines dans une barrique. Nous ne pouvions nous rendre à nos lits sans nous heurter vingt fois la tête et les jambes. La bienséance ne nous permettait pas de nous déshabiller. Nos habits à la longue nous brisaient les reins. Le roulis démontait nos cadres, et les mêlait les uns avec les autres ».

Le Père Nau ajoute qu’au cours du voyage, il fut emporté avec son cadre sur un officier du Canada qu’il prit sous lui comme dans un étau. Le Père prit un demi-quart d’heure à se tirer de son lit. Pendant ce temps, l’officier étouffait, ce qui l’empêchait de jurer. »

(D’après Pierre-Georges Roy, Toutes Petites choses du régime français, publié en 1944 à Québec).

Traversée de l’Atlantique

Un des plus grands exploits accomplis par l’homme

Le capitaine John Alcock et le lieutenant A. W. Brown, jeunes aviateurs anglais, accomplissent le merveilleux raid Amérique – Europe en seize heures et dix minutes

En apprenant que le capitaine John Alcock avait réussi, le 15 juin 1919, à traverser l’atlantique en aéroplane, le capitaine Sexton, chef de l’état-major naval des États-Unis à Londres, a dit : « C’est un très bel exploit et les marins seront fort heureux d’offrir leurs félicitations ».

Une dépêche de Clifden au Daily Mail donne les renseignements suivants : Quand le biplan Vickers-Vimy, dirigé par le capitaine John Alcock fut signalé au-dessus de la côte d’Irlande, un aéroplane partit de l’aérodrome d’Oranmore pour prêter secours. Cette machine descendit près du Vickers-Vimy, mais malheureusement elle se brisa, le sol étant trop mou.

Quand plusieurs personnes se portèrent au secours du capitaine John Alcock et de son compagnon, on s’aperçut que le lieutenant Brown souffrait de légères blessures au nez et à la bouche. Ces blessures ont été subies à la suite du choc subi par la machine quand elle toucha le sol.

Voyage difficile

Les deux aviateurs ont déclaré que leur voyage avait été très difficile. Le capitaine Alcock a dit que le soleil ne fut visible qu’une fois, alors que le biplan avait atteint une hauteur de 11, 000 pieds. La machine a atteint jusqu’à une hauteur de 13,000, et parfois elle a volé très bas. Seulement trois observations astronomiques furent possibles pendant le voyage.

Le capitaine Alcock a dit qu’une fois pendant la nuit il ne savait pas si la machine était à l’envers ou non. A un certain moment, a-t-il ajouté, nous dûmes monter rapidement, car nous avions constaté que nous n’étions qu’à trente pieds de la surface des eaux.

Peu après le départ, la rupture de l’appareil produisant l’électricité pour la télégraphie sans fil empêcha les aviateurs de se tenir en communication avec la côte. Quand ce malheur se produisit, le lieutenant Brown ne s’alarma pas. Il n’apprit cette nouvelle à Alcock qu’après la descente à Clifden.

Le voyage s’est accompli sans accident. Il a fallu 16 heures et 12 minutes aux aviateurs pour se rendre de Terre-Neuve à Clifden, en Irlande, soit une distance de plus de 1,900 mille. Les aventuriers ont eu à lutter contre le brouillard.

Il était 9 heures 40 (temps d’été anglais) quand le Vickers-Vimy atterrit. L’aéroplane frappa violemment le sol et son fuselage s’enfonce profondément dans le sable. Les occupants ne furent heureusement pas blessés. Des mécaniciens sont partis de Londres immédiatement afin de réparer la machine.

Traversée de l'océan atlantique voiliers de montréal
Voiliers dans le Vieux-Port. Photo : © Nicolas Trudeau.

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