Traité de réciprocité entre le Canada-Uni et les É.U.
Traité de réciprocité : Vers 1847, la situation économique au Canada-Uni, une nouvelle colonie britannique qui regroupe depuis 1840 le Bas-Canada et le Haut-Canada, est très mauvaise. La colonie traverse une dépression profonde alors que les fermetures et les faillites se multiplient.
Rappelons que la santé de l’économie canadienne a toujours été en bonne partie liée à la vigueur de ses exportations. Jusqu’au milieu du XIXe siècle, la Grande-Bretagne et son empire, composé de diverses colonies dont le Canada, possèdent un système économique protectionniste basé sur un système de droits tarifaires préférentiels.
Le système prélève des droits de douanes plus élevés pour les produits en provenance des territoires qui ne sont pas compris dans l’Empire britannique. Il est de plus en plus contesté en Grande-Bretagne.
Finalement, en 1846, le Parlement britannique abroge les Corns Laws qui accordent des droits de douane avantageux pour les producteurs agricoles du Canada.
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L’abrogation des tarifs protectionnistes en Grande-Bretagne amène le Canada à chercher de nouveaux débouchés pour ses produits. Et c’est pour se trouver un nouveau marché pour vendre ses produits au milieu d’une crise économique que le Canada-Uni se tourne alors vers les États-Unis avec lequel il tente de signer un traité de réciprocité.
En fait, de nombreux politiciens, dont William Hamilton Merritt, considèrent que la seule issue de la crise passe par la signature d’un traité de réciprocité avec les États-Unis. Ces gens sont d’avis qu’un traité avec le voisin du sud peut entraîner de meilleurs échanges économiques entre le Canada et les États-Unis. Il pourrait par ailleurs réduire les risques d’un conflit militaire entre les deux pays dont les relations ont été caractérisées par des conflits permanents ou presque. Ainsi, le Canada pourrait dédier tous ces efforts à la solution des problèmes économiques.
De fait, Lord Elgin, alors gouverneur – général de l’Amérique du Nord britannique, tente à de nombreuses reprises de convaincre Washington de signer un tel traité. Cependant cela n’intéresse pas les Américains. En effet, ils ne voient pas les avantages économiques que cela leur apporterait.
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D’ailleurs, les États esclavagistes du sud craignent que le traité de réciprocité amène l’annexion du Canada et vienne grossir les rangs des États abolitionnistes.
Finalement, c’est la question ou plutôt le litige des pêcheries qui favorise la signature ce traité. Ce problème est vraiment grave. En 1852, la Grande-Bretagne et les États-Unis envoient chacun des navires de guerre pour protéger leurs pêcheurs. On évite de peu un affrontement entre les deux pays.
Le 6 juin 1854, en échange d’un accès aux eaux côtières canadiennes pour les pêcheurs américains, Washington accepte de signer le document.