Toponyme de Limoilou

Limoilou, origine du toponyme et son utilisation au Québec

Limoilou au Québec : Après avoir consacré sa ville professionnelle aux activités liées à la mer et à l’exploration du Nouveau Monde, réalisé trois voyages au Canada, territoire dont il prit possession au nom du roi de France, François Ier, lors de son premier voyage en 1534, le navigateur malouin Jacques Cartier se retira dans son manoir de Limoëlou, également orthographié Lymouellou, où il rendit l’âme en 1557.

L’origine la plus probable est une appellation remontant au haut Moyen Âge et à des racines celtiques : les, puis li désigne un manoir ou une cour ; Moeulou est un nom de saint, que l’on retrouve dans d’autres toponymes bretons. Cela peut représenter aussi le patronyme d’un notable local ou encore la dénomination descriptive de ce lieu assez élevé et sans végétation. Quoi qu’il en soit, Jacques Cartier acheta le domaine de Limoëlou, ou en hérita, et cela avant 1540. Dans les dernières années de sa vie, le célèbre navigateur pouvait alors, de sa résidence, profiter d’un excellent observatoire qui domine toute la baie de Rothéneuf. Cette résidence, qui se profile depuis plus de quatre siècles au milieu des champs de la Bretagne, s’élève en effet dans la localité de Rothéneuf, aujourd’hui station balnéaire familiales, dans la partie nord-est de l’agglomération de Saint-Malo. Cette ville portuaire, sise dans le département de l’Ille-et-Vilaine, à l’embouchure de la Rance, est située à 70 km au nord-ouest de Rennes, préfecture du département. Connu aussi sous le nom des Portes Cartier ou de la Ferme des Portes Cartier, Limoëlou ne semble guère avoir beaucoup changé depuis l’époque du découvreur. Un grand mur de pierres grises, percé d’un porche, entoure les différents bâtiments du domaine. Le bâtiment possède notamment des fenêtres en accolades, des portes en plein cintre, une tour encastrée et un lourd toit d’ardoises.

Au XIXe siècle, on a modifié une portion du corps de logis, mais sans affecter l’harmonie de l’ensemble. Par ailleurs, de l’autre côté de l’Atlantique, on trouve également un Limoilou, que l’on écrit toutefois selon la manière contemporaine.

Il ne s’agit toutefois pas d’un bâtiment ou d’un domaine, mais bien d’un secteur de la ville de Québec. C’est en 1893 que naquit sous la dénomination de Limoilou une municipalité résultant du regroupement de plusieurs petits villages établis au nord de la rivière Saint-Charles, et qui sera annexée à Québec en 1909. Les fondateurs de la municipalité voulaient ainsi rappeler le nom du domaine qu’avait possédé Jacques Cartier au XVIe siècle, sachant que l’explorateur malouin avait déjà hiverné à cet endroit, plus précisément là où l’on créa en 1972, le parc Cartier-Brébeuf.

En effet, lors de son deuxième voyage au Canada, en 1535-1536, Jacques Cartier avait établi ses quartiers d’hiver au confluent des rivières Lairet et Saint-Charles, cette dernière étant alors appelée Sainte-Croix (ce séjour est d’ailleurs rappelé depuis 1905 sur une plaque fixée au mur de Limoëlou à Saint-Malo). Le développement du Limoilou québécois avait débuté lorsque les Jésuites, établis à Québec en 1625, s’étaient fait concéder une seigneurie en 1626. Pendant tout le Régime français, sa vocation fut essentiellement agricole. Toutefois, la Conquête (1763) et le départ de la Compagnie de Jésus (1773) amenèrent une transformation de son économie, qui s’orienta alors vers la construction navale et l’industrie papetière. Au XIXe siècle, la population de Limoilou comptait d’ailleurs de plus en plus d’ouvriers travaillant dans ces secteurs d’activité. L’ouverture, en 1927, d’une importante usine papetière consacra le caractère ouvrier du quartier de Limoilou, encore aujourd’hui le plus densément peuplé de la ville de Québec. Le toponyme Limoilou désigne aussi, au Québec, une circonscription électorale provinciale qui s’identifie au secteur ci-haut décrit, et deux rues dans d’autres milieux urbains, l’une à Sainte-Julie, l’autre à Laval.

Circonscription électorale de Limoilou

C’est un toponyme qui, en 1965, a identifié une nouvelle entité électorale formée principalement du quartier du même nom de la ville de Québec. Son périmètre a vu sa limite orientale se déplacer en 1988 au-delà de la rivière Beauport, pour inclure une partie de la circonscription de Montmorency. De même, en 1992, sa limite occidentale s’est déplacée légèrement vers l’ouest aux dépens de la circonscription électorale de Vanier. La circonscription de Limoilou occupe donc une partie des villes de Beauport et de Québec, totalisant 16 km2 en superficie.

Sa population active est employée notamment dans l’administration publique et les services, de même que dans quelque 70 entreprises manufacturières. Les plus importantes concernent la fabrication de papier journal, de produits chimiques et de béton.

Le nom de Limoilou est apparu en 1893 pour désigner une nouvelle municipalité annexée ensuite à Québec en 1909. Sa graphie était une déformation de Limoëlou ou Lymouellou, nom du manoir que Jacques Cartier possédait tout près de Saint-Malo, en Bretagne.. Selon Dan Lailler, il peut s’agir du patronyme d’un notable local ou d’un toponyme descriptif formé des racines celtiques lès, li désignant une cour ou un manoir et moël, signifiant chauve, soit un manoir construit dans un endroit sans végétation. Le noyau original (après 1845) de Limoilou situé au sud de la 3e rue, entre la 4e et la 6e avenue, portait le nom d’Hedleyville, d’après William Hedley Anderson, propriétaire des lots à bâtir et promoteur de la création du village.

Pour compléter la lecture :

Limoulou
Rues de Limoilou. Photographie par Histoire-du-Québec.ca.

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