Toilettes enfantines

Le mode des fêtes – Toilettes enfantines

Il y a bien longtemps que nous ne nous sommes occupées des toilettes enfantines, et ce sujet est pourtant un de ceux qui intéressent le plus les mamans. Voyons, d ‘une façon générale ce qui se porte le plus.

Pour les robes, ce sont surtout les lainages fantaisie, ou les serges souples. Tout comme pour les mamans, les tailles des petits s’allongent jusque sur les hanches. Les corsages sont droits et plats, les jupes, assez généralement plissées, sontr toujours courtes.

C’est le moment d’arborer la haute guêtre de jersey pour ceux à qui la sollicitude maternelle ne permet âs les mollets nus.

Le jersey se porte aussi beaucoup et surtout le tricot qu’on arrive à façonner tout comme un tissu ordinaire.

Rien n’est d’ailleurs plus pratique pour l’hiver. Avec le tricot nul danger de rhume; le bambin peut affronter le froid et la bise. On réservera les jolies robes de taille brodé, de mousseline, de soie légère pour l’intérieur, et surtout pour les jours de réception.

L’enfant doit avoir les mouvements libres et ne pas craindre, en jouant, d’abimer sa belle robe ou sa belle culotte. Il est un supplice qu’on inflige trop souvent aux pauvres petits lorsqu’ils sont revêtus de leurs beaux habits : celui de l’immobilité.

Tous et toutes, nous nous rappelons la phrase terrible qui retentissait à nos oreilles, lorsque nous avions revêtu la tenue de cérémonie; « Ne bouge pas! Vu vas le salir! » Pour ma part, je me vois encore, et il y a bien longtemps, hélas, assises sur une chaise, les volants empezés de ma robe de mousseline bien étalés, ma ceinture rose ou bleu symétiquement nouée, endurant toutes les tortures, mais n’osant désobéir, malgré mon désir d’aller jouer avec mes frêres plus fortunés que moi, grâce à leurs vêtements moins fragiles…

Les manteaux des enfants se font surtout en velours de laine, en duvetyne, en mouflonne. Ils sont à taille avec jupe froncée ou à pélerine; on les garnit d’un petit bord de fourrure sombre, d’un heureux effet sur les teintes claires généralement employées, nuances claires et vives telles cittron, rouge, vert jade, violet, etc. Les chapeaux sont petits, très enfoncés sur la tête. Plutôt des bonnets que des chapeaux, en tissu semblable à celui du vêtement et comme lui garni de fourrure. Lootre, petit gris, ragondin, ce voient beaucoup, et malgré le prix de la fourrure, la dépense n’est pas excessive, car il en faut fort peu et en bandes très étroites.

Et puis, quelle maman ne s’infligera toutes les privations pour pomponner son enfant?

Avec un rien, les mignons sont charmants, d’autant plus qu’avec eux on peut se permettre toutes les fantaisies.

Dès que la fillette grandit, la tâche devient moins facile, parce qu’alors il faut une grande correction de ligne. Les robes plissées à la jupe avec corsage bas, conviennent fort bien jusqu’à 13 ou 14 ans, car le corps n’a pas encore absolument sa forme. Il faut donc que la robe habille sans dessiner. La mode actuelle, si elle a ses défauts et ses inconvénients pour quelques-unes, est parfaite pour les très jeunes filles, en ce qu’elle laisse au corps la liberté de tous ses mouvements et ne le moule pas comme autrefois.

Pour les fillettes aussi, le petit chapeau, la toque très enfoncée, velours, duvetine, fourrure même, si on peut se permettre ce lux, l’ornementation en est très sobre : une ou deux roses en satin et c’est tout. Les chapeaux tout en petit ruban comète, conviennent également à cause de leur légèreté et de leur allure très jeune.

(Micheline, texte paru dans le Journal Le Canada, vendredi 24 décembre 1920).

Lire aussi :

toilettes enfantines
L’intérieur d’une chambre au début du XXe siècle. Photo: Histoire-du-Québec.ca.

Laisser un commentaire