Les tanneries au Québec, leur origine et leur développement
Au Québec, la tannerie est la plus ancienne industrie. Elle a été introduite en 1660 à l’initiative de M. Jean-Baptiste Colbert de Seignelay, secrétaire d’État de la Marine française (fils du célèbre ministre de Louis XIV, Jean-Baptiste Colbert).
En 1669, l’intendant Jean Talon, utilisant un fonds personnel de 3 mille livres, construisit la première tannerie. M. Denonville écrit en 1685 qu’à Québec il y avait déjà un certain nombre de tanneries situées dans la basse-ville et à la Canardière.
Néanmoins, c’est surtout après la cession du pays à l’Angleterre que les tanneries sont construites en grand nombre. À Québec, presque toutes les tanneries étaient situées sur le parcours de la rue Saint-Vallier et de son embranchement, la rue Arago. La plus ancienne, la tannerie Richardson, était située au coin de la rue Saint-Vallier et Arago (notons en passant que le grand incendie de 25 mai 1845, qui a anéanti le quartier Saint-Roch, a commencé dans cette tannerie).
Cet emplacement s’explique par le fait que les tanneries ont besoin de beaucoup d’eau. Le premier aqueduc à Québec a été ouvert en 1853, alors, auparavant, force était d’avoir recours aux ressources naturelles, et le bas de la falaise du Cap Diamant ainsi que du coteau Sainte-Geneviève étaient des endroits parfaits. On y trouvait de l’eau en abondance, soit à l’affleurement du sol soit à une faible profondeur. C’est pourquoi les tanneries ont jalonné le bas de la falaise et on appelait la rue Saint-Vallier la rue des Tanneries, avant qu’elle ne reçoive son nom actuel en hommage à Mgr de Saint-Vallier, second évêque du Canada.
Presque tous les maîtres tanneurs résidaient dans la paroisse Jacques-Cartier.
En 1842, on dénombrait à Québec 32 tanneries. Vingt années plus tard, on en comptait 35. On employait plus de 600 tanneurs et corroyeurs.
Ce succès s’explique en partie par l’abondance de l’écorce de pruche au Québec, notamment dans les Cantons de l’Est. Cette substance était nécessaire dans le procédé de tannage. De plus, on avait un accès relativement facile aux huiles de baleine, de morue et de marsouin. Ces huiles servaient au corroyage et elles était peu coûteuses.
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