Municipalité de Sainte-Anne-de-la-Pérade dans la MRC des Cheneaux
Située en Mauricie, à une cinquantaine de kilomètres de Trois-Rivières, la municipalité de Sainte-Anne-de-la-Pérade porte le nom de la seigneurie homonyme qui tire son nom à son tour du nom de la rivière à l’embouchure de laquelle la seigneurie a été implantée.
C’est en 1672 qu’un terrain sur la rivière Sainte-Anne fut octroyé par l’intendant Jean Talon à Edmond de Suève et Thomas Tarieu de Lanouguère (ou Lanaudière).
La paroisse de Sainte-Anne-de-la-Pérade fut fondée en 1683 et érigée canoniquement en 1714. En 1820, le bureau de poste ouvrit.
La municipalité de paroisse de Sainte-Anne-de-la-Pérade fut constituée en 1845. En 1912 est constituée la municipalité du village de La Pérade. Les deux municipalités fusionnent en 1989.
Autrefois partie à l’origine du comté de Champlain, Sainte-Anne-de-la-Pérade fait partie aujourd’hui de la municipalité régionale de comté des Chenaux.
Venise canadienne – telle est le titre que l’on donne à cette région de l’est de la Mauricie qui embrasse le bassin de la rivière Sainte-Anne car l’activité locale est axée sur le cours d’eau couplé d’îles, de ponts et canaux. C’est ici que des milliers de douzaines de touristes, abrités dans de petites cabanes chauffées, affluent en hiver pour pratiquer la pêche des petits poissons des Chenaux, et les Péradiens sont très fiers du titre de Capitale mondiale du poisson des chenaux qui est accolé à leur municipalité.
Des écrits des premiers colons français rapportent la présence du petit poisson d’hiver (le poulamon) à Trois-Rivières et dans le fleuve Saint-Laurent. La pêche y était déjà pratiquée au début des années 1600, mais le poulamon ayant dû quitter la rivière Saint-Maurice, polluée par l’industrialisation. Il aura choisi d’adopter la rivière Sainte-Anne pour venir frayer. Ce n’est qu’en 1938 que sa présence est découverte par monsieur Eugène Mailhot, venu découper des blocs de glace pour la glacière familiale. Les premières cabanes ne tardent pas à s’installer. Bien que de petite taille et très rudimentaires, elles permettaient aux villageois de pêcher à l’abri des intempéries.
Dans les années 1940, les visiteurs venaient en train pour profiter de cette manne de Noël. Le transfert de la gare à la rivière était assuré par les pourvoyeurs et leurs traîneaux à chiens. Au plus fort de la pêche, on pouvait compter plus de 1200 chalets sur la glace.
Un premier carnaval s’organisa dans les années 1950 et depuis l’événement ne cessa de gagner en popularité.
Vers la fin des années 1980, les effets de la pêche commerciale, pratiquée à l’aide de verveux à l’embouchure de la rivière, commencent à se faire sentir. Le nombre de prises diminue et plusieurs pourvoyeurs doivent fermer boutique. Vers la fin des années 1980, au pire de la crise, on ne dénombre que 230 cabanes sur l’ensemble du site, mais les années de vache maigre prennent fin avec l’obtention d’un moratoire interdisant l’exploitation commerciale en 1992.
Aujourd’hui, la pêche aux petits poissons des chenaux se porte bien à Sainte-Anne-de-la-Pérade. Le banc de poulamons n’est exploité qu’à des fins touristiques et récréatives. Les cabanes se sont transformées en chalets confortables chauffés, éclairés et meublés.
Une panoplie d’activités de plein air est offerte à la clientèle qui est majoritairement familiale. Au total, la pêche attire plus de 100 mille personnes par année et le caractère original et inusité de l’événement attire de plus en plus de visiteurs en provenance de l’Europe.
Fondée en 1979 par Monsieur Guy-Paul Brouillette, l’Association des pourvoyeurs de la rivière Sainte-Anne est un organisme sans but lucratif dont la principale mission est de promouvoir et de publiciser la pêche aux petits poissons des chenaux à Sainte-Anne-de-la-Pérade. Cette association assure à chaque saison le bon déroulement des activités extérieures gratuites connexes à la pêche et des opérations de la centrale de réservation. L’organisme agit également à titre de porte-parole dans le cadre des relations avec les médias.
L’Association est locataire du lit de la rivière Sainte-Anne et elle travaille en collaboration avec le Ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs du Québec.
Les trésors que propose cette région ne se limitent pas aux poulamons et à la pêche sur glace en saison hivernale. D’autres attraits de Sainte-Anne-de-la-Pérade, il faut mentionner la Route verte qui suit ici le même trajet que le Chemin du Roy, soit la route 138.
Au printemps, les cabanes à sucre ouvrent grandes leurs portes. L’été, les champs se parfument de l’odeur des fraises et des framboises, et en automne, les vergers, avec leurs arbres lourds de pommes succulentes, peignent avec les feuillus et les conifères environnants une toile aux couleurs chaudes et chatoyantes. L’agrotourisme est florissant, représenté par des fermes et vergers, tels que le Verger Barry (1433, de Lanaudière) qui propose l’auto-cueillette de pommes, la Ferme Tournesol (au 740, Principale: l’auto cueillette de fraises et de framboises, ainsi que la vente au comptoir de produits de la ferme et de fins alcools de petits fruits), Au tournant de la campagne (105, Des Saules).
Vous pouvez parcourir la région en voiture, à pied ou en vélo, en vous délectant de la gastronomie locale et en profitant d’un repos bien mérité dans une sympathique auberge champêtre ou un motel douillet.
L’église du village construite entre 1855 et 1869, s’inspire de l’architecture gothique et ses plans sont adaptés à partir de la basilique Notre-Dame de Montréal. Une statue de sainte Anne y est installée. Cette statue est l’œuvre de l’artiste belge Mathias Zen, réalisée vers 1885. Les doubles clochers de l’église culminent à 33 mètres.
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