Paroisse de Saint-Martin

Municipalité de Paroisse de Saint-Martin dans la région de Beauce-Sartigan

La paroisse de Saint-Martin se déploie sur une superficie de près de 120 kilomètres carrés sur les rives de la rivière Chaudière et de la rivière Grande Coudée. Le village compte plus de 2600 Martinoises et Martinois et fait partie de la Municipalité régionale de comté de Beauce-Sartigan dans la région administrative de Chaudière-Appalaches.

Saint-Martin reflète bien les caractéristiques typiquement beauceronnes. Le courage, la fierté, la ténacité, le dévouement des citoyens rivalisent avec leur remarquable sens de l’accueil.

La municipalité porte le nom de Saint-Martin à la mémoire du patron de la Beauce en France, Saint Martin de Tours, né à Sabaria vers 316 et qui fit triompher le christianisme dans l’ouest de la Gaule en organisant les paroisses rurales et les monastères.

Saint-Martin est un des plus anciens villages de la Beauce. Effectivement, c’est en 1736 que naît la Nouvelle-Beauce, qui deviendra plus tard le comté de Beauce, mais c’est après la Conquête de 1759 que les Terres de la Couronne furent divisées en cantons. Ainsi, le canton de Shenley est proclamé et en 1829 apparaît le canton de Jersey. C’est à l’intérieur du territoire de ces deux cantons de Jersey et Shenley que Saint-Martin prend ses racines.

Les premiers lots sont concédés aux colons vers le milieu du 19e siècle. C’est vers 1860 que les premiers pionniers, Jean Pépin et Sylvain Rancourt, viennent défricher un lopin de terre. Ils s’établissent dans le canton de Shenley, du côté ouest de la Chaudière à l’embouchure de la Grande Coudée.

D’autre part, vingt familles irlandaises fuyant la famine s’établissent en Haute-Beauce, du côte est de la Chaudière entre Jersey Mills et l’embouchure de la rivière Stafford. Ces foyers déracinés provenaient des villes de Tipperary, Kilkenny, Limerick et de Cork en Irlande.

Peu à peu, ces terres sont peuplées et en 1871, la Mission Grande Coudée (ancien nom de la paroisse) reçoit l’autorisation de célébrer localement sa première messe.

La mission Grande Coudée change de nom et prend le nom de Saint-Martin de la Beauce en 1878. Notons en passant que la rivière Grande Coudée est appelée ainsi en raison de ses courbes interminables et impromptues. Quant à la rivière Chaudière, elle a autrefois donné du fil à retordre aux habitants de Saint-Martin avec ses débâcles.

En 1882, sa construction étant quasi complétée, la première église accueille son premier curé et ses premiers paroissiens. La construction du presbytère, elle, remonte à 1890.

Le premier hôtel et construit au début des années 1880. Il s’agit en fait d’une résidence familiale abritant un Hôtel de Tempérance et situé à côté du premier magasin général, construit en face de l’église en 1890. À l’aube du XXe siècle, Saint-Martin est une paroisse florissante et en pleine expansion, assurée d’un avenir prometteur.

En 1819, la paroisse de Saint-Martin est érigée canoniquement et c’est finalement en 1911 qu’un arrêté en conseil du Conseil de Comté approuve l’érection civile de la localité sous le vocable de Municipalité de la paroisse de Saint-Martin de Beauce.

Diverses industries se développent dans le village au fil des années. Naturellement, parmi les différentes ressources premières, celle du bois fut la plus utilisé, mais de nombreux commerces sont apparus à différentes époques, tels que des magasins, des auberges, des hôtels, des restaurants, des boucheries, des boulangeries, des garages, des cordonneries… La Caisse populaire de Saint-Martin fut fondée en 1910, l’une des plus anciennes à fonctionner en Beauce. La Banque canadienne nationale ouvrait ses portes à St-Martin en 1939. Elle servit ses clients jusqu’en 1969.

La compagnie Breakey dirigeait toutes les opérations reliées à l’industrie forestière. La plupart des hommes de Saint-Martin partaient pour les chantiers au début de l’automne. Le transport du bois coupé se faisait par l’entremise de la rivière Chaudière. À chaque printemps, les draveurs attendaient avec impatience la descente des glaces. Alors que le niveau d’eau de la rivière était encore assez haut, une équipe d’hommes poussait les billots ou la pulpe à l’eau. Le bois descendait en suivant le courant de la rivière. Il devait se rendre jusqu’à Breakeyville, où il était arrêté par une série de chaînes « boam » qui traversaient la rivière.

La compagnie Breakey engageait des draveurs QUI devaient surveiller la descente du bois, récupérer le bois accroché ici et là et débloquer tout amoncellement. La drave débutait généralement au début d’avril et se poursuivait jusqu’à la fin de mai. Chacune des petites rivières fut en partie dravée. Les hommes travaillaient de nombreuses journées afin de jeter à l’eau tout le bois coupé. Une fois rendus aux grandes rivières Chaudière et du Loup, les draveurs s’occupaient de faire avancer le bois. Lorsque les deux équipes se rejoignaient à la fin de la rivière du Loup, plusieurs hommes étaient congédiés. Un seul groupe d’hommes s’occupait de rendre la coupe annuelle à Breakeyville.

La drave cessé en 1947. Cette année-là, le barrage de chaînes qui retenait tout le bois dravé avait cédé sous la pression des pluies diluviennes. La compagnie Breakey dû récupérer son bois dans les marais et dans le fleuve. La société subit de lourdes pertes. En plus, L’entreprise était la proie des voleurs de bois. Ces deux principaux faits amenèrent la compagnie à cesser le flottage du bois. Désormais, elle entreprit de transporter son bois à l’aide de camions.

En tout cas, cet apport de la forêt permettait la subsistance d’une bonne partie de la population de Saint-Martin et pour certains les chantiers et/ou la drave étaient les seuls emplois rémunérateurs qu’ils pouvaient trouver. Pendant les autres mois de l’année, les produits de la ferme soutenaient la famille.

D’ailleurs, les Moulins à scie furent la base du développement industriel. Afin de faciliter la construction des premières habitations, d’ingénieuses personnes construisirent de rudimentaires moulins fonctionnant grâce aux pouvoirs hydrauliques.

Vers le début du XXe siècle, des fromageries et des beurreries y voient le jour. Partie d’une production artisanale, l’économie agricole déboucha sur une production industrielle. L’industrie laitière assure à la communauté une ère de prospérité sans précédent.

Aujourd’hui, Saint-Martin, avec ses magnifiques paysages et ses citoyens est une municipalité solide et dynamique qui se développe sans cesse.

Note historique : Malheureusement parmi les fléaux qui ont frappé la localité dans le passé, Saint-Martin connut de grandes débâcles et des méfaits des épidémies. En 1901, la plupart des résidents ont  contrai la variole lors d’une épidémie qui sévissait au Québec. En mai 1927, une épidémie de fièvre scarlatine se répandit. Les animaux non plus ne sont pas exempts de ces types d’épidémies. En mars 1959, une épidémie de brucellose bovine menace la population de la fièvre ondulante. La tordeuse des bourgeons d’épinettes envahit les forêts en 1975. Elle dure près de trois ans et cause des torts considérables aux conifères.

Pour compléter la lecture :

La paroisse de Saint-Martin se déploie sur une superficie de près de 120 kilomètres carrés sur les rives de la rivière Chaudière et de la rivière Grande Coudée.
Introspection, l’œuvre de Lewis Pagé installée à Saint-Martin. Photo : Cortomaltais. La paroisse de Saint-Martin se déploie sur une superficie de près de 120 kilomètres carrés sur les rives de la rivière Chaudière et de la rivière Grande Coudée.

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