Municipalité de Saint-Germain-de-Grantham dans la région du Centre-du-Québec
La municipalité de Saint-Germain-de-Grantham est située au sud-ouest de Drummondville. Elle fait partie de la municipalité régionale de comté de Drummond et de la région administrative du Centre-du-Québec. La municipalité se déploie sur une superficie d’environ 88 kilomètres carrés et compte environ 5 mille Germainoises et Germainois.
Le territoire bordant la rivière Alsigantéka fut jadis un territoire de chasse des Abénakis. Au XVIIe siècle, les Jésuites baptisent la rivière du nom de Saint-Antoine et quelques Européens s’y aventurent à l’occasion pour trapper. Vers 1680, la rivière fut baptisée du nom de rivière Saint-François. Un siècle plus tard, les terres bordant la Saint-François éveillent la convoitise des marchands et financiers de l’Empire britannique. Vers la fin du XVIIIe siècle, les autorités envoient le major Samuel Holland, inspecteur général des terres de la couronne, à faire arpenter le territoire Ainsi, les terres sont divisées en cantons.
Une fois arpentées, les terres sont distribuées entre des centaines de Loyalistes et immigrants écossais et anglais. C’est ainsi que William Grant, Écossais de naissance, défenseur de l’Empire pendant la Révolution américaine, se retrouve, le 14 mai 1800, propriétaire de la moitié du canton de Grantham, soient 129 lots pour un total de 36 400 acres.
Après le décès de William Grant, ces terres reviennent à la couronne et sont redistribuées aux soldats licenciés, vétérans de l’armée britannique régulière, dont plusieurs soldats du Régiment suisse de Meuron qui décident de demeurer au pays.
En 1823, avec l’arrivée des premières familles de Canadiens français, venus de Yamachiche, Nicolet et de Saint-Grégoire, la pression se fait sur la construction du chemin Yamaska et une première route plus ou moins carrossable est ouverte vers 1824. Une autre route, le chemin Saint-Hyacinthe, sera dégagée peu à peu dans le rang 7, perpendiculaire au chemin Yamaska. Et c’est là, à l’intersection de ces deux routes, que le premier village, nommé plus tard Headville par les habitants d’origine britannique, prend forme.
En 1834, une sécheresse frappe toute la vallée de la rivière Saint-François ralentissant l’afflux de nouveaux colons. En 1849, le curé de Drummondville, l’abbé Joseph-Hercule Dorion, propose à Mgr Cooke de transporter la paroisse Saint-Frédéric dans le rang 7 de Grantham, soit en plein centre du canton. Monseigneur a alors convenu qu’effectivement « la perte de l’emplacement de Drummondville ne sera pas une grande perte » (il y avait peu de catholiques au village de Drummondville, à l’époque).
Le tout est confirmé le 30 octobre 1850 par l’envoi d’une pétition à Monseigneur Turgeon demandant de déménager la vieille chapelle Saint-Frédéric de Drummondville dans le centre du canton de Grantham. Ce serait raisonnable puisque maintenant il est habité jusque dans les derniers rangs.
À l’été 1854, la grande corvée pour la construction de la chapelle a eu lieu. La chapelle est bénie le 28 janvier 1855 par le curé Belcourt de Drummondville.
À la même époque, la localité se donne le nom de Headville en l’honneur du nouveau gouverneur général du Canada, Sir Edmund Walker Head. Le 29 juin 1856, par décret de Thomas Cooke évêque des Trois-Rivières, l’érection canonique de la paroisse de Saint-Germain a lieu sur une partie du canton de Grantham.
La création officielle de la municipalité est signée le 6 septembre 1856 par Sir Edmund Head, gouverneur général du Canada. Thomas Niederer sera le premier maire élu du tout nouveau village de Saint-Germain-de-Grantham le 8 février 1858 lors de la tenue de la première assemblée du conseil municipal.
En 1860, un pont est érigé entre Saint-Germain et la municipalité de Wendover-et-Simpson (Saint-Cyrille-de-Wendover), mais l’année suivante, il est emporté par la débâcle printanière.
C’est au recensement de 1861 que nous voyons apparaître, pour la dernière fois, le nom de Headville. Ensuite, le village de Headville est nouvellement baptisé Saint-Germain-de-Grantham qui vit la croissance rapide. Le nom actuel rappelle une ville du Lincolnshire, en Angleterre, ainsi quee le premier concessionnaire du canton, William Grant. Le constituant Saint-Germain évoque l’évêque Germain de Paris et M. Germain Sylvestre, l’un des premiers colons de l’endroit.
En 1864, s’amorce également la construction de la première église de Saint-Germain. Elle est en pierre et de grande dimension (124 pieds par 56 en mesure anglaise). La bénédiction a lieu le 14 décembre 1865. L’église sera terminée sous la direction du curé Joseph Tessier lequel sera en poste jusqu’en 1891. Le 12 mars 1952, l’église sera anéantie par le feu et une nouvelle église paroissiale sera bâtie en 1953, d’après les plans dressés par l’architecte Paul Racicot.
La Compagnie de Chemin à Lisses des comtés de Richelieu, Drummond et Arthabaska (RD&AC) s’amène à Saint-Germain. Il s’agit « du chemin de fer » qui va relier L’Avenir, Drummondville, Yamaska et Sorel. Mais en fait, les rails sont de bois d’érable, d’une longueur de 14 pieds, d’une hauteur de 7 pouces et d’une largeur de 4 pouces. Les traverses sont de pruche, cèdre ou d’épinette, installées à tous les 15 pouces.
La locomotive est à vapeur et consomme des tonnes de bois et d’eau. La vitesse de pointe est de 35 miles à l’heure. L’entrepreneur se nomme Louis-Adélard Senécal et l’inauguration se fait en grandes pompes le 24 juin 1872. Saint-Germain accueille avec enthousiasme les 400 passagers de la première excursion nationale en route pour Drummondville. Ce chemin de fer de colonisation pousse en avant l’économie du jeune village.
En décembre 1872, la RD&AC disparaît en fusionnant avec la Compagnie de chemin de fer du Sud-Est (South Eastern Railway). Les rails de bois sont remplacés par des rails de fer avant la fin de 1875.
À la fin du XIXe siècle, Saint-Germain est desservi par un autre chemin de fer, reliant cette fois Saint-Hyacinthe à Drummondville. Il s’agit de celui de la Compagnie de chemin de fer du comté de Drummond construit vers 1889 un peu à l’extérieur du village. Des milliers de tonnes de bois, des tonnes de fer et quelques passagers transitent chaque jour dans le canton. Cette route sera vendue en 1899 à l’Intercolonial Railway.
Selon le plan de Saint-Germain-de-Grantham de septembre 1897 de Charles E. Goad, ingénieur civil de la compagnie d’assurance britannique Mutual Fire, le village est habité par 600 personnes et possède une église de pierre, un presbytère, une école, le moulin à scie Watkins, le moulin à farine et à planer Watkins, une tannerie, le moulin à planer (planing mill) de Fabien Landry, deux boulangeries, deux boutiques de voiturier, une manufacture de beurre et de fromage, l’hôtel Bastien, l’hôtel du Canadian Pacific Railway, la gare et le chemin de fer du Canadian Pacific Railway.
Le 2 mars 1904, une tornade détruit le clocher de la première église de Saint-Germain et endommage le presbytère. En assemblée publique le 26 mai de la même année, la fabrique approuve un plan de rénovations incluant deux tours pour des clochers, agrandissement, perron et orgue. Les travaux sont menés rondement et terminés à l’été 1906.
Au début du XXe siècle, le chemin de fer reliant Drummondville à Sorel est démantibulé pour faire place à l’actuelle rue Saint-Pierre.
Les Sœurs de l’Assomption y font construire le couvent Saint-Germain en 1906, en assumant l’éduction dans l’école locale (elles partiront en 1970).
En septembre 1937, a lieu la fondation de la Caisse populaire de Saint-Germain-de-Grantham. Le 15 août 1947, lu monument à Marie-Reine-du-Monde a été bénie.
L’actuelle municipalité a été constituée le 22 février 1995, à la suite du regroupement des municipalités du village de Saint-Germain-de-Grantham et de la paroisse de Saint-Germain-de-Grantham (qui étaient séparées depuis 1918).
Aujourd’hui, Saint-Germain possède tous les éléments qui président aux activités commerciales et sociales d’une société moderne. Ces activités se regroupent principalement sur la rue Notre-Dame et sur la route 122, les deux axes routiers principaux.
Dotée d’un parc industriel qui longe l’Autoroute transcanadienne, Saint-Germain constitue un site des plus avantageux pour les investisseurs. Des dizaines d’industries, s’adressant à des marchés diversifiés en termes d’activités économiques, sont établies sur ce vaste emplacement. L’ensemble du territoire compte un total d’environ 200 établissements à caractère industriel, commercial et de services. Ces établissements génèrent quelques mille emplois et drainent un bon nombre de travailleurs des agglomérations avoisinantes. La grande visibilité que la municipalité offre aux voyageurs circulant sur l’autoroute Jean-Lesage, les conditions d’implantation, l’accessibilité aux grandes voies de communication conduisant à Québec, Montréal, Toronto, en Estrie, dans les maritimes, en Beauce, aux États-Unis, jouent d’influence sur son développement industriel.
Soulignons également la présence, à proximité du parc industriel, de carrières qui facilitent l’approvisionnement local et régional en pierres concassées.
D’ailleurs, Saint-Germain présente un fort potentiel agricole. En font preuve environ 80 producteurs agricoles œuvrant sur le territoire, dont certains exploitent des fermes ancestrales, particulièrement dans le domaine de l’industrie laitière, de la production porcine, avicole ou céréalière. On y retrouve une ferme maraîchère se spécialisant principalement dans la production de maïs, de choux et de pommes.
Le parc municipal Yvon Lambert (1 rue du Parc) est le lieu central des loisirs à Saint-Germain. On y trouve un terrain de balle, des terrains de soccer, de tennis et de volleyball, des patinoires, des jeux de fers, une glissade permanente, un boisé avec des sentiers pédestres et de raquettes.
Le parc Belleville-sur-Vie, quant à lui, porte le nom de la ville jumelle de Saint-Germain : Belleville-sur-Vie, France. On y trouve des modules de jeux, des balançoires, des modules à grimper, des aires de repos.
On accède à la municipalité en suivant la route 122, via Autoroute 120.
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