Municipalité de Saint-François-du-Lac dans le Centre-du-Québec
La municipalité de Saint-François-du-Lac s’étend sur une superficie de plus de 63 kilomètres carrés dans la région administrative du Centre-du-Québec. Elle fait partie de la municipalité régionale de comté de Nicolet-Yamaska. Saint-François-du-Lac, établie au sud du lac Saint-Pierre, en bordure de la rivière Saint-François, compte aujourd’hui plus de deux (2) mille Franciloises et Francilois.
Le nom de la municipalité a été choisi en l’honneur de saint François Xavier, missionnaire jésuite l’Apôtre des Indes qui vécut au XVIe siècle et qui évangélisa en Chine et en l’honneur de François de Lauzon, fils de Jean de Lauzon, dont la seigneurie se situait aux abords de la rivière Saint-François. La partie « du Lac » fut ajoutée en raison de la proximité du lac Saint-Pierre.
La contrée avait tout ce qu’il fallait pour séduire les nouveaux colons. Elle leur offrait, outre les facilités de transport et d’approvisionnement, la beauté de ses grands arbres: chênes, érables, cèdres, pins surtout, la fertilité de son sol et l’abondance du gibier de chasse et de pêche: oies, outardes, canards, poissons de toutes sortes.
Voici comment explique les origines de la municipalité M. Thomas-M.Charland, dans son livre Histoire de Saint-François-du-Lac :
«Saint-François-du-Lac n’est pas situé sur les bords du lac Saint-Pierre, pas plus que Pierreville ne l’est sur le territoire de la seigneurie de Pierreville. Voici comment s’explique cette double anomalie:
La seigneurie de Saint-François, telle que vendue par Pierre Boucher à Jean Crevier en 1673, avait une lieux et demie de front sur le lac et une lieue de profondeur dans les terres. Elle s’étendait sur la rive gauche de la rivière Saint-François, mais comprenait encore, sur la rive droite, le long du chenal Tardif, une lisière par où elle touchait à la seigneurie de Lussaudière. Quelques années plus tard, en 1678, Jean Crevier se fit concéder par le gouverneur Frontenac et l’intendant Duchesneau une autre lieue de profondeur, en arrière de sa seigneurie et aussi en arrière de celle de Lussaudière, soit sur deux lieues et demie de largeur.
… De 51 âmes, soit 31 hommes et 20 femmes, qu’elle comptait en 1681, la population passa à 60 âmes (huit familles) en 1683…
C’est au bout de la seigneurie de Saint François ainsi agrandie que se trouvait celle de Pierreville, concédée à Laurent Philippe en 1683.
… Au recensement de 1692, la population était de 78 âmes, soit 35 hommes et 43 femmes : hommes mariés ou veufs 10, femmes mariées ou veuves 10, petits garçons 25, petites filles 29. Le recensement de 1695 donne 101 âmes, formant 15 ménages avec 29 petits garçons et 34 petites filles ; celui de 1698, 98 âmes, 15 ménages…
À la demande des gouverneurs du Canada, la veuve de Jean Crevier et son fils Joseph cédèrent aux Abénakis, en 1700, une demi-lieue de profondeur dans la partie postérieure de la seigneurie, sur toute la largeur de celle-ci, puis, en 1705, un quart de lieue de plus en descendant, mais seulement du côté droit de la rivière. C’est sur ce quart de lieue que les Sauvages rebâtirent leur village, à l’endroit où il est encore actuellement.
Par suite des progrès du peuplement, le centre vital de Saint-François en vint à se déplacer. Il était primitivement où se trouve aujourd’hui le village de Notre-Dame-de-Pierreville. C’est là qu’étaient le manoir seigneurial, le fort et l’église. La paroisse comprenait alors les trois seigneuries, Saint-François, Lussaudière et Pierreville. Cette dernière commença à se peupler à partir de 1800. Le site de l’église n’étant plus central, il fut décidé de la déplacer, en remontant la rivière. Les gens d’en bas s’opposèrent à cette décision. L’affaire fut porté devant les tribunaux, et jusque devant le Parlement. En dépit des menées des opposants, l’église fut rebâtie à quelques milles plus haut, vis-à-vis celle des Abénakis. Elle fut bénite en 1849. Autour d’elle se constitua un nouveau village, qui continua de s’appeler Saint-François-du-Lac, bien qu’il ne fût pas situé sur les bord du lac Saint-Pierre.
![Saint-François-du-Lac hotel de ville st françois](https://grandquebec.com/upl-files/hotel_de_ville_st_francois.jpg)
Quelques années après, en 1853, la paroisse fut démembrée. Une nouvelle paroisse fut créée, qui prit le nom de Saint-Thomas-de-Pierreville. Elle comprenait l’île du Fort, où se trouvait l’ancien Saint-François, et toute la rive droite de la rivière. Son église fut construite dans un endroit central, tout près du village des Abénakis, sur un terrain acheté d’eux, qui par conséquent faisait partie du territoire de la seigneurie de Saint-François. Depuis, cette paroisse a été divisée, pour former Saint-Elphège en haut (1886) et Notre-Dame-de-Pierreville en bas (1894), de sorte que dans cette dernière se trouve inclus le centre primitif de Saint François.»
En 1900, fut installé le premier système d’aqueduc. Le village commençait à avoir grand air. Les maisons y étaient de plus en plus nombreuses (il y en avait déjà 70 en 1886, et 92 en 1892). La même année lui apporta une autre grande commodité, celle des communications par chemin de fer. Jusque là on voyageait par le bateau de la compagnie Richelieu, la Mouche-à-feu, puis le Sorel. Ou bien on allait prendre le train à Yamaska. Il y eut d’abord la ligne reliant Yamaska à Saint-Hyacinthe, la South Eastern Railway, puis en 1882 fut inaugurée la ligne entre Montréal et Sorel, la South Shore Railway. C’est cette dernière qui fut prolongée jusqu’à Pierreville, puis jusqu’à Nicolet et Fortierville.
Il en résulta une affluence de touristes américains au grand hôtel bâti par M. Kimpton, près des sources d’eau minérale d’en bas du village de Saint-François. Cette eau était une des meilleures qu’on puisse boire.
La construction du pont des chars sur la rivière Saint-François (1902-1904) fut marquée par un tragique accident qui coûta la vie à quatre personnes.
Aujourd’hui, Saint-François-du-Lac est une localité où il fait bon vivre, La municipalité compte quelques industries dont ses citoyens sont fiers et il reste encore quelques terrains afin de pouvoir recevoir d’autres industries. La zone résidentielle de Saint-François-du-Lac peut aussi recevoir des familles.
La région agreste de Pierreville voisine avec Saint-François-du-Lac.
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![saint-francois](https://grandquebec.com/upl-files/saint_francois_du_lac.jpg)