Municipalité montérégienne de Saint-Charles-sur-Richelieu
La municipalité de Saint-Charles-sur-Richelieu fait partie de la MRC de La Vallée-du-Richelieu, située dans la Montérégie. Saint-Charles-sur-Richelieu compte environ 1800 Charlerivaines et Charlerivains et s’étend sur une superficie d’environ 64 kilomètres carrés.
Le nom de Saint-Charles provient du nom de l’évêque Charles Borromée, mais c’est vers 1695 que le gouverneur Louis Bouadé de Frontenac fait créer une seigneurie sur le bord de la rivière Richelieu et l’octroie à François Hertel de La Fresnière. Cette seigneurie obtient le nom de Saint-François-le-Neuf et ce n’est qu’en 1740 qu’une première église dédiée à Saint-Charles Borromée, est construite sur le site actuel du charnier, même si le village n’existait encore pas. En 1820, l’église actuelle est érigée sur un terrain concédée par le seigneur Pierre-Dominique Debartzch (le site du manoir seigneurial se situe au sud du village).
C’est plutôt vers les premières décennies du XIXe siècle que des industriels, marchands et artisans s’établissent au centre du village au grand nombre. Le bourg se forme en aval de l’église actuelle, à la jonction de l’actuelle rue de l’Union et le chemin des Patriotes. À l’époque, on y retrouve déjà un quai achalandé et des bateaux à vapeur desservent la région.
C’est le seigneur Debartzch qui joue un rôle de premier ordre dans le développement du village. D’ailleurs, il stimule le peuple à la rébellion par les écrits de son journal L’Écho du pays, fondé en 1833, mais dès 1836, M. Debartzch change d’opinion politique en jugeant que Louis-Joseph Papineau et son parti devenaient irréalistes dans la poursuite de leurs revendications. Le journal donc cesse de paraître.
En tout cas, une Assemblée populaire se tient à Saint-Charles, le 23 octobre 1837, sur une prairie près de la Coopérative actuelle d’habitation Au Fil de l’Eau. Cette grande manifestation populaire est entrée dans l’histoire comme l’Assemblée des Six Comtés (comtés de Chambly, L’Acadie, Richelieu, Rouville, Saint-Hyacinthe, Verchères), présidée par Wolfred Nelson.
Le 25 novembre1837, la bataille de Saint-Charles a lieu entre les Patriotes et l’armée britannique. Trente-trois Patriotes sont tués au combat et 24 d’entre eux sont inhumé dans une fosse commune du cimetière paroissial, sans aucun service religieux. Le village est dévasté, ses maisons et commerces sont brûlés. Un vestige de l’époque, le pistolet de Papineau, est exposé aujourd’hui à la Galerie Pierre-Meunier du bureau municipal de Saint-Charles.
La municipalité de paroisse de Saint-Charles-sur-Richelieu est constituée civilement en 1855, tandis que la municipalité du village de Saint-Charles-sur-Richelieu voit le jour en 1924.
C’est le 22 mars 1995 que la nouvelle municipalité de Saint-Charles-sur-Richelieu est constituée, faisant suite aux règlements établissant les modalités de regroupement des municipalités de la Paroisse et du Village, adoptées par les deux municipalités en 1994.
Au cours de l’histoire, deux incendies majeurs ont détruit des dizaines de demeures sur la rue de l’Union et l’église en 1906 et en 1922.
Des attraits patrimoniaux, on peut citer la Maison Maurice-Sauvé, construite en 1804 (au 255, chemin des Patriotes) et classé monument historique.
On y accède en suivant la route 133 via autoroute 20.
Une ligne de traversier assure la communication entre Saint-Charles-sur-Richelieu et Saint-Marc-sur-Richelieu.
Rappelons finalement que Fleurs de l’Art, une foire locale d’artisanat et d’art, a lieu chaque année en juillet.
Historique de la municipalité de paroisse de Saint-Charles
Paisible municipalité montérégienne, située à 15 km au nord-est de Belœil, Saint-Charles a connu des heures troublées en 1837, lorsque 4 à 5 000 Patriotes y ont tenu une importante réunion en octobre, dans le cadre du soulèvement de cette époque contre le pouvoir anglais. En novembre, ils devaient subir une cinglante défaite, assortie de l’incendie d’une partie du territoire.
Jadis, les lieux répondaient au nom de Debartzch, en rappel de Pierre-Dominique Debartzch (1782-1846), seigneur de l’endroit de 1811 et 1845. Fondée en 1740 sous la dénomination de Saint-Louis, la paroisse de Saint-Charles-Borromée recevait officiellement cette appellation en 1825, à l’occasion de son érection canonique.
Cependant, Saint-Charles et dans la toponyme de cette région au moins depuis 1764, Marcel Trudel signalant un curé Lataille à Saint-Charles. En 1770, un acte de vente de la seigneurie de l’Île-aux-Cerfs à Jean Jenisson parle du fief et seigneurie de Saint-Charles. Un acte de foi et hommage de 1803 signale le fief et seigneurie de Saint-François Leneuf dit Saint-Charles. En retenant cette dénomination, on a peut-être voulu célébrer la mémoire de Charles Huault de Montmagny (vers 1583-vers 1653), deuxième gouverneur de la Nouvelle-France (1636-1648), qui a notamment dressé les plans de la Haute-Ville de Québec. On lui est en outre redevable d’avoir fait bâtir, en 1642, un fort à l’embouchure de la rivière Richelieu, qui constitue la limite ouest de la municipalité.
Le cours d’eau a tour à tour porté des appellations de Rivière aux Iroquois, Sorel et Chambly avant de recevoir sa dénomination présente qui figure dans le nom du bureau de poste établi en 1822 sous la forme anglaise St. (Saint) Charles River Richelieu, par la suite Saint-Charles-Richelieu (1850), puis Saint-Charles-sur-Richelieu à une date inconnue. Quant à la municipalité d’abord établie en 1845 comme Saint-Charles de la Rivière Chambly, elle est abolie en 1847 et rétablie en 1855 comme municipalité de la paroisse de Saint-Charles. Dans l’usage, on lui a souvent accolé les précisions comportant Chambly ou Richelieu, pour la distinguer des autres Saint-Charles. Le gentilé choisi en 1986, Charleivain, souligne que la municipalité est riveraine du Richelieu.
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