Premiers soins rendus au cadavre

Premiers soins rendus au cadavre par les Amérindiens

Après que le malade a rendu le dernier soupir, on donne les premiers soins au cadavre pour le préparer à la sépulture. Chaque cabane en a une autre, où sont ses libitinaires (entrepreneur de pompes funèbres) et ses pollincteurs (croque-morts) (Servius, Commentaires sur Virgile, Enéide, IX, 485, Leipzig, 1887, vol. II, p. 352), c’est-à-dire ceux qui prennent soin de leurs morts; et ce sont d’ordinaire, à ce que je crois, les cabanes qui ont des alliances avec celles du défunt.

Ceux donc qui doivent être employés à un si triste ministère, étant avertis au moment de la mort, ou étant même déjà rendus et disposés avant qu’il ait expiré, lavent le corps, le graissent de leurs huiles, lui peignent le visage et la tête, ce qui leur fit autrefois donner le nom de pollincteurs à poliendo, ou bien à polline, d’une sorte de pâte ou de fard qu’on employait pour empêcher qu’on ne vît sur leur visage les horreurs de la mort. Ce fard n’était autre chose que les couleurs dont les Sauvages se peignent encore, ainsi que je l’ai vu moi-même sur les urnes cinéraires, que monseigneur le cardinal Gualterio (Filippo Antonio Gualtieri, cardinal et érudit italien, 1660 – 1728m qui séjourna à Paris de 1700 à 1706) conserve dans son riche cabinet. Ils habillent ensuite le cadavre de pied en cap, l’ornent de ses colliers et des différents atours; et après l’avoir mis dans la situation où il doit être dans le tombeau, et ‘avoir enveloppé d’une belle robe de fourrure toute neuve, on l’élève sur une estrade où il est exposé jusqu’au jour destiné à la sépulture.

(Tiré du Mœurs des Sauvages Américains, comparés aux mœurs des premiers temps, par Joseph-François Lafitau)

Lire aussi :

Soins
Rapides. Photo: Histoire du Québec.ca.

Laisser un commentaire