La société d’après-guerre
La Deuxième guerre mondiale prend fin le 3 septembre 1945, et les années qui suivent constituent une période marquée par la veille des changements profonds dans la société québécoise. Le visage économique, culturel, politique et social du Québec sera complètement refait en moins de trente ans, à la faveur d’une certaine prospérité apportée par la Seconde guerre mondiale.
La province du Québec bénéficie d’ailleurs d’un dynamisme interne engendré par la reprise de l’immigration et une croissance démographique importante. Le baby-boom d’après-guerre fera de la jeunesse un groupe social de primer plan.
Tout d’abord, bénéficiant d’un découpage électoral où le milieu rural est fortement représenté par rapport au milieu urbain pourtant majoritaire, Maurice Duplessis se fait élire tous les quatre ans entre 1944 et 1959 (il mourra au pouvoir en 1959). Ces années du duplessisme, marquées par un conservatisme à outrance et un nationalisme traditionaliste prenant appui sur la religion et l’agriculture, ont un reflet plutôt négative sur l’économie et empêchent la modernisation des institutions québécoises.
Appuyant le capitalisme américain, Duplessis laisse à l’Église catholique le contrôle de l’éducation, de la santé et des services sociaux. Au même temps, Maurice Duplessis adopte une attitude défensive vis-à-vis le gouvernement fédéral du Canada. Le premier ministre refuse les versements de transfert alors que le besoin de réformes se fait partout sentir, principalement du côté de l’éducation où le nombre d’étudiants double en 1945 et 1960.
En fait, le développement d’un réseau scolaire public tarde à se faire malgré la pression démographique de l’après-guerre. Le manque de formation professionnelle et universitaire condamne le Canadien français à occuper des emplois subalternes. Ceux et celles qui occupent des postes mieux rémunérés doivent faire face à l’exigence du bilinguisme et à la discrimination.
À l’époque, le monde de l’éducation, toujours sous la férule du clergé, est presque exclusivement réservé aux hommes et le clergé résiste à tout effort de modernisation dans ce domaine. Les femmes ont difficilement accès à l’enseignement post-secondaire.
Proclamée en 1943, la Loi sur la fréquentation scolaire obligatoire astreint les jeunes à fréquenter un établissement scolaire. Cela jusqu’à l’âge de seize ans. Mais cette mesure aura pour effet de concentre dans une même classe des enfants de niveaux scolaires très différents.
Les écoles de rang, classés à niveaux multiples, présentes surtout à la campagne et conduites efficacement par des femmes, disparaissent progressivement au profit de nombreuses écoles primaires. Pour répondre à la demande sans cesse grandissante de personnel qualifié on prend des mesures. L’Université Laval crée des facultés de sciences sociales, de foresterie et géodésie, et de commerce. Tandis que naît l’Université de Sherbrooke en 1954.
L’électrification rurale se développe pourtant et permet la multiplication des moyens de communication. L’électrification favorise aussi la circulation de l’information, réduisant l’écart entre ville et campagne. Une forte demande d’appareils électroménagers et de biens de consommation durables accélère l’industrialisation.
Pour répondre aux demandes des familles, a construction de résidences s’accroît et le chômage est à un niveau très bas. Bref, les indicateurs de l’activité économique sont à leur plus haut point.
Ainsi, la province apparaît comme une province très moderne, gérée cependant par des institutions désuètes. En effet, le conservatisme de Duplessis et son refus de l’État responsable. – Cet état a été en place par le gouvernement canadien à partir de 1945. – Ils sont tels que ses années de son règne ont été baptisées la « grande noirceur ».
Ensuite, viennent les années 1960, qui représentent le temps fort de cette époque de transformation et qui ont été baptisées comme Révolution tranquille (ce terme vient du terme The Quiet Revolution inventé par un journaliste anglophone du Toronto Telegram dans un article paru le 23 juin 1962).
Pour compléter la lecture :
Le poulet c’est trop bon !