Le siège Trifluvien (Siège de Trois-Rivières)
Siège de Trois-Rivières : Le 23 août 1653, un an après le massacre de la troupe du gouverneur de Trois-Rivières, M. du Plessis-Kerbodot, et de plus de la moitié des habitants du bourg, une troupe de cinq cents Iroquois encercle le poste trifluvien. La tombée du bourg signifiera la mort de la colonie. En effet, Ville-Marie n’aura plus aucune communication avec Québec et périra à son tour en quelques mois, ne survivant pas à l’hiver.
Le siège de Trois-Rivières commence alors et les Iroquois procèdent selon des stratégies qu’ils ont déjà éprouvées au cours des millénaires sur l’ensemble de la planète.
D’abord, ils enlèvent les animaux qui se trouvent à l’extérieur du fort. Puis, ils brûlent les moissons et toutes les bâtisses qui se dressent devant la palissade.
Ensuite, ils organisent un simulacre d’attaque contre le fort pour tester son niveau d’organisation et évaluer le nombre des défenseurs.
Le capitaine Pierre Boucher, commandant des forces françaises, a 40 hommes à sa disposition. Les Français essayent de créer l’impression d’une troupe nombreuse, mais en vain. Les Iroquois comprennent qu’un combattant français ne résistera pas à 15 guerriers indiens et l’assaut final commence.
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La bataille est longue. Les défenseurs repoussent chaque tentative de l’ennemi pour traverser la palissade.
Le siège dure neuf jours, sans résultat décisif, et finalement les Iroquois demandent une trêve.
Redoutant un piège, Québec. Après neuf jours de combats, les français sont épuisés et les munitions se font rares. Il dit à ses amis que si on le tue, ils doivent essayer de négocier un passage pour sauver leurs familles.
On ignore comment les négociations se sont déroulées et quels arguments furent avancés par le capitaine. Le fait est que les chefs Indiens ont accepté les conditions proposées par les Français.
Les Iroquois rendent la liberté à tous les prisonniers, tant les Français que les Hurons, même ceux qu’ils détiennent dans leurs villages. Les chefs des cinq nations promettent de se rendre à Québec pour discuter d’une paix générale avec le gouverneur Jean de Lauzon. Pour montrer leur bonne volonté, les Iroquois laissent six de leurs enfants en otages, selon la coutume de l’époque.
Lorsque le gouverneur Lauzon apprend la nouvelle de cette victoire inespérée, il pleure de joie. Si Trois-Rivières avait été prise, l’ensemble de la colonie était perdue pour les Français.
Trois-Rivières. Beaucoup plus tard, il écrira dans ses mémoires: «Ce coup est si soudain, ce changement dans des esprits barbares (sic) si surprenant, qu’il faut confesser qu’un génie plus relevé que l’humain a conduit cet ouvrage».
Bien sûr, la menace de nouvelles attaques iroquoises subsiste et il y aura encore de nombreux affrontements, mais la résistance des Français à Trois-Rivières a décidé du sort de la Nouvelle-France.
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