Petite histoire du service d’incendie à Québec
Les incendies ont causé plus de dommages au Québec que toutes les guerres et invasions et, malheureusement, aucune mesure n’a réussi à vaincre ce fléau qui continue régulièrement à ravager de nombreuses résidences et édifices publics.
Cependant, il y a trois siècles et demi, on introduisit les premiers moyens de protection contre les incendies, même si ils étaient encore primitifs.
En effet, c’est en 1664, alors qu’il n’y avait que 500 âmes à Québec, que le Conseil Souverain de la Nouvelle-France interdit aux particuliers de jeter dans la rue de la paille, du fumier, des copeaux de bois et d’autres matières inflammables. Par le même acte, on interdit d’empiler du bois de construction ailleurs que dans la cour du Palais de l’Intendant, et tous les propriétaires, tant dans la haute que dans la basse-ville, sont tenus de se munir d’une échelle.
Au premier coup de cloche, chaque habitant de Québec devait se rendre au feu avec un seau.
Quelques semaines plus tard, l’Intendant émet une ordonnance selon laquelle tous les propriétaires doivent entretenir leurs cheminées en les faisant ramoner tous les deux mois. On doit produire un certificat de voisinage attestant ce fait. Un propriétaire négligent, s’il occasionne un feu, est passible d’un dédommagement à verser au sinistré.
Désormais, les pignons des maisons de Québec seront en maçonnerie et aucune maison ne devra avoir plus de deux étages. De même, les forges devront être établies en maçonnerie sur la côte de la montagne, appelée alors la grand ’côte. De plus, il est défendu de garder du fourrage à proximité des forges.
Telles sont en résumé les précautions que l’on prenait pour prévenir les incendies dans la ville de Québec vers la fin du XVIIe siècle et pendant tout le siècle suivant.
Ces moyens de protection contre les incendies sont restées rudimentaires jusqu’au XIXe siècle. Il n’y avait que quelques pompiers volontaires dans la ville qui faisaient le guet toutes les nuits.
Ces veilleurs de nuit, découvrant un incendie au cours de leur ronde, donnaient l’alarme au son des trompettes et les propriétaires des maisons voisines, munis d’échelles, de seaux et de haches, accouraient sur le lieu du sinistre.
Cependant, avant 1800, rien d’essentiel n’a changé (à part que les propriétaires devaient faire ramoner leurs cheminées une fois par mois et non une fois tous les deux mois comme autrefois) et les feux étaient fréquents. La nouvelle ère commence en 1808, avec l’achat par la ville de Québec de dix pompes à bras pour faire face aux incendies.
La première brigade du feu régulière est organisée en 1866. En fait, c’est le même service que l’on retrouve aujourd’hui, et qui est régulièrement amélioré, réorganisé et doté des moyens les plus modernes. Mais… les incendies continuent à causer des dommages malgré tous ces notables efforts.
Voir aussi :