Municipalité de Village de Sainte-Pétronille sur l’île-d’Orléans
Situé dans la MRC de l’Île-d’Orléans dans la région administrative de la Capitale-Nationale, le village de Sainte-Pétronille est le site du premier établissement permanent français de l’Île-d’Orléans. Cependant, cette municipalité n’a pas été constituée civilement qu’en 1870, par détachement de la paroisse de Saint-Pierre-de-l’Île-d’Orléans, quand des estivants y construisent des résidences permanentes secondaires des marchands de la ville de Québec, en sa majorité. Une grande partie de ces demeures ont survécu au passage du temps et sont encore visibles en bordure de la route.
Le village regroupe environ 1100 résidents et s’étend sur une superficie de 4,5 kilomètres carrés.
Le nom de sainte Pétronille, descendante de Titus Flavio Petro, le grand-père de Vespasien, martyre romaine du Ier siècle, a été retenu parce que la légende en avait fait la fille spirituelle de saint Pierre, qui l’aurait baptisée. Le prénom de Pétronille est un diminutif du prénom Petro ou Petrus. Elle était la descendante de Titus Flavius Petro, le grand-père de Vespasien.
En fait, Sainte-Pétronille est la plus récente des six municipalités de l’île d’Orléans. Elle a été érigée canoniquement comme paroisse sous le nom de Sainte-Pétronille de Beaulieu, en l’honneur de Jacques Gourdeau de Beaulieu, seigneur de ces lieux au XVIIe siècle et notaire de Québec, mais la localité a toujours porté l’appellation officieuse de Bout de l’Île, puisqu’elle la municipalité est située à l’extrémité sud-ouest de l’Île-d’Orléans, face à la ville de Québec.
Il faudra attendre en 1980 pour que la paroisse adopte officiellement son nom actuel de village de Sainte-Pétronille.
Du quai de Sainte-Pétronille on peut embrasser d’un seul coup d’œil le panorama grandiose qui embrasse non seulement la ville de Québec mais aussi la ville de Lévis, sur la rive sud du Saint-Laurent, et sur la rive nord, les chutes Montmorency.
Sainte-Pétronille fait partie du réseau des plus beaux villages du Québec.
L’occupation du territoire remonte aux débuts de la Nouvelle-France. C’est en 1648 que les premiers colons français établissent leur domicile ici. En 1651, le père jésuite Chaumonot y établit un groupe de Hurons pourchassés par les Iroquois. On croit que les Hurons s’installèrent près de l’endroit où se trouve aujourd’hui le quai de Sainte-Pétronille (construit en 1855), mais les Hurons déménagent pour s’installer définitivement à Loretteville.
Vers la fin du XVIIe siècle, Éléonore de Grandmaison épouse Jacques Gourdeau de Beaulieu qui donne son nom au fief du Bout de l’Île. En 1759, le général britannique James Wolfe comprenant l’avantage stratégique du fief de Beaulieu y établit, au lieu-dit Mont-des-Roses, l’un de ses quartiers militaires pour mener le siège de Québec.
Après la Conquête, ce lieu exerce toujours son charme discret. Plusieurs officiers britanniques amateurs de dessins ou d’aquarelles s’en inspirent pour croquer une perspective vers Montmorency, sa grande chute et son horizon de montagnes.
Vers 1820, on y ouvre un chantier maritime où l’on construit deux imposants navires : le Colombus et le Baron Renfrew.
Dès le milieu du XIXe siècle, des promeneurs du dimanche se rendent à Sainte-Pétronille en traversier et la localité devient lieu de villégiature réputé. On y construit en 1868 le tout premier club de golf en Amérique du Nord, un petit parcours de trois trous.
Plusieurs bourgeois de la ville de Québec, notamment les Boswell, brasseurs renommés, se font construire de très belles résidences estivales de style cottage. Subsiste encore l’atelier du peintre Horatio Walker (1858-1938), mort à Sainte-Pétronille et inhumé dans la chapelle anglicane du village.
Lieu-dit Le Caillou-du-Pied-de-Saint-Roch
Bloc erratique situé sur la rive nord-ouest de l’île d’Orléans, face aux battures de Beauport, Le Caillou-du-Pied-de-Saint-Roch, devenu un lieu- dit au fil des ans, repose à quelques arpents derrière l’église de Sainte-Pétronille. Une légende aurait motivé l’attribution du toponyme ; on raconte qu’à sa surface cette roche porte l’empreinte des deux pieds nus d’un homme qui aurait couru du nord-ouest vers le sud-est, de même que celle d’une canne sur laquelle il s’appuyait et les pistes d’un chien l’accompagnant.
Curieusement, l’on sait que saint Roch, atteint de la peste, avait trouvé refuge au fond des bois et que le chien du seigneur lui apportait son pain quotidien, dérobé à même la table de son maître. Ces dires, connus autrefois des gens de la région, ne manquaient pas d’alimenter la rumeur prétendant que les traces sur le rocher étaient bel et bien celles de saint Roch et de son chien.
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