Municipalité de Paroisse de Saint-Justin dans la région de Maskinongé en Mauricie
La paroisse de Saint-Justin fait partie de la municipalité régionale du comté de Maskinongé (région administrative de la Mauricie). Ce village coquette, paisible et agréable à visiter, caractérisé par la beauté des paysages, regroupe environ 1000 Justiniennes et Justiniens et s’étend sur plus de 82 kilomètres carrés.
Le territoire actuel de la municipalité couvre la majeure partie de la seigneurie de Carufel concédée le 21 avril 1705 à un noble originaire de Castres, au Languedoc, Jean Sicard de Carufel, venu s’établir en Nouvelle-France en 1685, à titre de sergent dans la Compagnie Des Méloizes, une des premières compagnies franches de la Marine à avoir été envoyées au Canada.
Au décès du seigneur, en août 1743, son fils aîné ne put financièrement assumer la succession de son père, de sorte qu’il préféra céder ses droits à son beau-frère, le marchand Jean-François Baril Ducheny, qui détenait la majeure partie des créances du défunt seigneur, de sorte que Jean-François Baril Ducheny obtint en 1744 le titre de Seigneur de Carufel.
Il concéda de nouvelles terres et facilita l’installation des premiers colons, dans les années 1750, dans un lieu éloigné du secteur colonisé de la Seigneurie de Maskinongé où les colons ne pouvaient se rendre qu’en entretenant à leurs frais un chemin à travers le bois et longeant la terrasse. Ce chemin prit plus tard le nom de Pied-de-la-Côte. Ce lieu reçut rapidement le nom de l’Ormière, en raison du grand nombre d’ormes qui croissaient dans ce secteur (la rivière de l’Ormière parcourt aujourd’hui le territoire de Saint-Justin. On raconte que la rivière était, il y a plus de cent ans, un fossé).
Le village de l’Ormière fut incorporé dans la Paroisse de Saint-Joseph de Maskinongé, tant pour les questions civiles que religieuses.
Le nom actuel du village honore Justin de Naplouse, également connu comme Justin le Martyr ou Justin le Philosophe, martyr chrétien, né à Flavia Neapolis, actuelle Naplouse entre 100 et 114 et mort à Rome entre 162 et 168.
Le seigneur Jean-François Baril Ducheny tomba héroïquement au cours de la Bataille des Plaines d’Abraham, le 13 septembre 1759. Son fils aîné, Pierre Baril Ducheny, lui succéda. C’est lui qui recruta un grand nombre de familles de la région de Québec qui acceptèrent, une fois la guerre terminée, de venir s’établir dans sa seigneurie.
En 1773, on y érige une chapelle-presbytère, et en 1785, une première église en pierre.
Avec la création du régime municipal du Bas-Canada, en 1855, le territoire de la seigneurie de Carufel eut droit à des conseillers siégeant sur le conseil municipal de Maskinongé.
En 1862, une seconde église en pierre fut bénie qui fut détruite par un violent incendie le 15 février 1957. L’église actuelle fut inaugurée au printemps de 1959.
À Saint-Justin, on retrouve une source d’eau minérale naturelle au goût salé.
Au fait, la municipalité est située sur la terrasse d’argile bleue. Cette argile est connue par les géologues comme ”leda”. Celle-ci renferme des fossiles d’organismes marins et provoque occasionnellement des éboulements.
La municipalité possède un patrimoine naturel exceptionnel. Des érablières couvrent près de la moitié du territoire. Selon ce que nous a fait savoir un lecteur de notre site Web, les érablières y étaient nombreuses sur les flancs des collines et on y faisait du sirop d’érable et produits dérivés d’une si haute qualité que les gens de Trois-Rivières faisaient le voyage juste pour s’en procurer. Ceci dans les années 1930 et 1940 alors que les chemins et les voitures se faisaient rares. Mais aujourd’hui également, les réputées cabanes à sucre de Saint-Justin abondent et on en y retrouve plus de quatre-vingts.
Deux personnages illustres sont nés à Saint-Justin : Marie-Anne Gaboury, épouse de Jean-Baptiste Lagimaudière, première femme blanche à s’établir dans l’ouest canadien et grand-mère de Louis Riel, ainsi que François-Xavier Aubry (Aubry dit Francœur), célèbre explorateur de l’ouest américain.
Notons qu’en 1937, l’abbé Hermann Plante a publié un livre en 1937 intitulé Saint-Justin, foyer de sérénité rurale.
On accède à la municipalité en suivant la Route Guérin via Route 138 et Route 348.
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