Rues des villes en Nouvelle-France

Les rues des villes en Nouvelle-France

Dans les villes de la Nouvelle-France, la rue est beaucoup plus qu’une voie de circulation.

La rue constitue un lieu de rassemblement, un noyau de sociabilité où se rencontre la population, peu importe l’âge, les conditions sociales et familiales, ou le métier.

En général, on parcourt les villes à pied, car elles ne sont pas très vastes. Les hommes soulèvent leur chapeau et saluent toutes les personnes qu’ils croisent sur la voie publique. Les femmes inclinent simplement la tête. Si l’on ne se plie pas à cette règle, on fait preuve de manque de respect.

Les rues ne sont généralement pas pavées et une rigole au milieu de la rue est destinée à évacuer les eaux pluviales et ménagères. De plus, chaque propriétaire est tenu d’ouvrir un canal reliant sa maison à la rigole, et de l’entretenir.

Les rues sont tracées par les ingénieurs du roi et, selon le règlement, les voies publiques longitudinales doivent avoir huit mètres de large, tandis que les rues transversales doivent avoir environ 6 mètres. En pratique, la plus grande partie des rues sont tortueuses, et la largeur est rarement respectée. Ainsi, certaines rues ont seulement trois mètres de largeur.

Il est parfois difficile de parcourir le centre des villes de Québec et de Montréal à cause des encombrements. Ce sont les enseignes suspendues à côté des portes d’entrée qui annoncent aux passants le genre de commerce ou de service qui est proposé.

Vers la fin du XVIIe siècle, une ordonnance spéciale enjoint les aubergistes, les hôteliers et les cabaretiers d’accrocher des panneaux au-dessus de leurs portes. Pour les cabaretiers, il est obligatoire d’ajouter un rameau de verdure composé de pin, d’épinette ou de sapin.

Ces panneaux attirent les passants en les renseignant sur la nature du commerce, car la plus grand partie de la population est analphabète.

À Québec, les noms des commerces ne sont pas très variés. Des historiens citent Le Lion d’or, le Roi David, la Reine Blanche, la Croix d’or, la Croix rouge, le Signe de la croix, Aux trois pigeons ou La Ville de La Rochelle.

Certains se plaignent des panneaux et des enseignes, qui à leur avis embarrassent et défigurent la ville.

L’hiver, les citadins repoussent la neige en plein milieu de la rue. Les jours de tempête, toute la circulation est interrompue, ce qui n’a pas beaucoup changé…

Enfin, une ordonnance est publiée obligeant le citadin à border sa demeure d’un trottoir en bois, appelé banquette. Comme c’est toujours le cas, les citoyens protestent contre cet abus de pouvoir de la part des autorités.

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Rue Le Royer du Vieux-Montréal. Photo : Histoire-du-Quebec.ca.

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