Ville de Rouyn-Noranda dans l’Abitibi-Témiscamingue
La Ville de Rouyn-Noranda qui se trouve dans la Région administrative de l’Abitibi-Témicamingue regroupe près de quarante et un mille Rouynorandiens et Rouynorandiennes, ce qui la classe parmi les vingt premières villes du Québec, mais selon les projections de l’Institut de la statistique du Québec, la population de Rouyn-Noranda ira en diminuant au cours des prochaines années, menant à une baisse de 5% vers 2021, soit une diminution de 2 000 personnes. Rouyn-Noranda occupe une vaste superficie de presque 6 500 kilomètres carrés.
La ville de Rouyn tient son nom du Sieur Jean-Baptiste de Rouyn, originaire de Saint-Maurice, en Lorraine, capitaine du régiment Royal Roussillon. Il a combattu dans la bataille de Sainte-Foy en 1760, la dernière bataille gagnée par les Français en Nouvelle-France, et il a reçu la croix de Saint-Louis, mais blessé gravement durant cette bataille, il meurt en France.
L’histoire du nom de Noranda est fort curieuse : ce nom est tiré de la juxtaposition des mots Northern Canada. D’abord, ce devait être Norcanda, mais suite à la négligence d’un imprimeur distrait, il a perdu la lettre C (du moins, la légende l’explique de cette façon).
Au début du vingtième siècle, Rouyn-Noranda n’était qu’une vaste forêt sauvage parsemée de nombreuses rivières et lacs inaccessibles. En 1911, M. Edmund Horne, un prospecteur de la Nouvelle-Écosse, s’aventure sur les rives du lac Osisko. Il y fouille le sol et découvre finalement des gisements de cuivre d’une richesse inouïe. À sa suite, des gens affluent de partout, pleins d’espoir. Une mine est construite, des cabanes de bois abritant les colons apparaissent sur les bords du lac.
En 1924, l’Abbé Fougère célèbre ici la première messe pour une cinquantaine de personnes. En 1925, le premier baptême a lieu. Aux petites cabanes de bois rond, viennent s’ajouter un théâtre, un hôpital, une banque, des magasins, des écoles, plusieurs hôtels. La ville se développe aux alentours de la rue des Pionniers (chemin du Landing), de la rue Perreault et de l’avenue Principale. Mais dès 1930, d’autres rues sont construites portant les noms d’anciens premiers ministres, ministres, maires, conseillers, membres du clergé et de pionniers : Gamble, McQuaig, Dallaire, Mgr. Tessier, Larivière, Horne, Mercier, Pelletier…
Les deux villes, soit Rouyn et Noranda furent constituées en municipalités en 1926.
Un autre fait curieux rapporté sur le site de la mairie de la ville : «Cette année-là, Rouyn-Noranda comptait 27 abonnés au téléphone. Dans l’unique annuaire pour toute la région québécoise et ontarienne intitulé Temiscaming Telephone Directory, il y avait 88 pages, annonces incluses. Les numéros privilégiés étaient le 1 pour le curé Pelletier, et le 10 pour la mine Noranda. Le curé dut plaider sa cause pour obtenir le numéro 1».
Rouyn–Noranda compte environ mille cinq cents entreprises. Une forte proportion des entreprises (75%) opèrent dans le secteur tertiaire.
Les employeurs les plus importants du secteur tertiaire sont le gouvernement du Québec, la Commission scolaire de Rouyn-Noranda, le Centre hospitalier de Rouyn-Noranda, Hydro-Québec, le Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue, la Chevrotière Ltée et la Ville de Rouyn-Noranda.
Des entreprises comme Dallaire Spécialités et Noranda inc. occupent une part très importante dans l’économie de la ville, mais peu de place au niveau de l’emploi. Les mines Bouchard-Hébert et Mouska, ainsi que les industries forestières, secteurs d’industrie primaires, occupent elles aussi un pourcentage très insignifiant de la population.
Un grand nombre de nationalités cohabitent à Rouyn-Noranda. Ce phénomène est dû en grande partie à la main-d’œuvre étrangère engagée par la Mine Noranda. Les Polonais forment le groupe le plus nombreux et leur communauté est très active. Les Italiens viennent ensuite, suivis des Yougoslaves, des Français, des Allemands, des Ukrainiens et autres. La population, en grande partie anglophone au début, est devenue francophone à environ 80%.
Il faut reconnaître que la ville de Rouyn-Noranda affiche un solde migratoire négatif et le nombre de gens qui la quittent est plus nombreux que le nombre de ceux qui y arrivent. Mais même si la population diminue, le nombre de ménages présents à Rouyn-Noranda est en progression constante.
Saint-Guillaume-de-Granada
Ce territoire, aux délimitations tourmentées, occupe pratiquement le centre de la MRC de Rouyn-Noranda et au sud par la localité de Bellecombe, cette entité municipale compte un certain nombre de lacs dont les plus importants demeurent les lacs Bruyère et Vallet. Au milieu des années 1930, quelques familles en provenance du diocèse d’Ottawa, s’installent sur un territoire abitibien bientôt considéré comme paroisse sous le nom de Saint-Guillaume-de-Granada (1935), même si l’érection canonique n’en sera effective qu’en 1968. La municipalité officiellement établie en 1978 reprendra la même dénomination, quoique le bureau de poste soit connu sous celle de Granada depuis 1936. Un des rares noms de saints qui émaillent la carte de la MRC de Rouyn-Noranda, Saint-Guillaume-de-Granada évoque saint Guillaume le Grand (vers 1755-1812), homme politique et militaire de l’époque de Charlemagne dont la chanson de geste « La Chanson de Guillaume » rappelle les hauts faits en le baptisant Guillaume d’Orange ou Guillaume au Court Nez.
Granada, appellation exotique dont le gentilé Granadois a été tiré, fait allusion à une ville de l’Espagne méridionale, en Andalousie, qui servait de raison sociale à la Granada Gold Mines, qui entreprend des travaux sur le site municipal en 1927. L’extraction d’or s’effectuera de 1930 à 1937.
Quartier de Rollet
Considéré comme le premier village de colonisation fondé dans la région du Témiscamingue durant la crise économique des années 1930, Rollet prend place à 45 km au sud-ouest de Rouyn-Noranda, entre Rémigny, au sud, et Cloutier ainsi que Montbeillard, au nord.
À l’origine, il n’existe qu’une mission, Sainte-Monique (1932), qui deviendra la paroisse de Sainte-Monique-de-Rollet en 1967. La municipalité, créée en 1979, empruntera au bureau de poste (1933) et à la paroisse son nom Rollet, en l’honneur de Marie Rollet, morte à Québec en 1649, épouse de Louis Hébert, premier colon de la Nouvelle-France. Celle-ci arrive de Paris en 1617 avec Louis et trois enfants et se consacre au soin des malades et à l’instruction des jeunes Amérindiens.
En 1631, elle se remarie à Guillaume Hubou et sa maison deviendra, de 1632 à 1649, le foyer de plusieurs jeunes Amérindiens confiés aux Jésuites. Jadis, l’endroit portait les noms de Rivière-Solitaire, du nom du cours d’eau qui traverse les lieux, de Rivière Enuyante et de Lonely River, création des commerçants de fourrure anglais. Cette appellation trouve son équivalent dans l’algonquin Gashkemindamowino Sipi, rivière ennuyante, parce qu’elle est longue et étroite, sans variété, aux rivages plats et à l’eau dormante. D’ailleurs, la romancière Marie Le Franc a donné ses lettres de noblesse à l’endroit qui a servi de cadre à son roman La Rivière Solitaire, paru en 1934, qui illustre la vie des premiers colons rolletiens. La principale industrie locale est une fabrique de touilles ou petits bâtonnets de bois pour brasser le café, tirés de bouleau.
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