Idée de direction dans la route que prennent les Amérindiens
Idée de direction : Les Indiens marchent avec peu de précaution sur leurs terres ou en pays non suspect. Tandis que quelques-uns conduisent les canots, ou traînent les équipages, les autres s’enfoncent dans les bois pour chasser chemin faisant. Ces chasseurs prennent diverses routes, et s’écartent les uns des autres en suivant divers rhumbs de vent pour ne pas se rencontrer sur la même proie. Le soir ils se rendent au lieu destiné pour la couchée et pas un ne s’égare.
Rien n’est plus admirable que l’idée de ces barbares. C’est une qualité qui semble née avec eux. C’est une qualité qui semble née avec eux. Un enfant s’oriente naturellement, comme on pourrait le faire avec une boussole, par rapports aux endroits ou il a été, ou dont il a entendu parler. Dans les forêts les plus épaisses, et dans les temps les plus sombres, ils ne perdent point, comme on dit, leur étoile. Ils vont droit ou ils veulent aller, quoique dans des pays impratiqués, et ou il n’y a point de route marquée. A leur retour ils ont tout observé, et ils tracent grossièrement sur des écorces, ou sur le sable, des cartes exactes, et auxquelles il ne manque que la distinction des degrés. Ils conservent même de ces sortes de cartes géographiques dans leur Trésor public, pour les consulter dans le besoin.
(Tiré du récit Mœurs des Sauvages Américains, comparés aux mœurs des premiers temps, par Joseph-François Lafitau).
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