Rivières et lacs de la région de la Côte-Nord
Rivière Watshishou
D’une longueur de 80 km, ce cours d’eau de la Moyenne-Côte-Nord naît dans une région baignée par de nombreux lacs, coule vers le sud et débouche dans le détroit de Jacques-Cartier entre Havre-Saint-Pierre et Natashquan, à l’ouest de la Petite rivière Watshishou. Ce toponyme est probablement celui qui est attesté sur la carte de Boishébert sous la forme «R. Oueachechou» en 1715, et Oydchechou sur la carte de Bellin, en 1744. On trouvera ensuite sur la carte de Bayfield, Watcheeshoo Hill, Watsheehou, Watsheeshoo, Watshishu et Watchichou sur des cartes et dans les ouvrages du début du XXe siècle, Watshishou paraît dans le Dictionnaire des rivières et lacs de la province de Québec (1914 et 1925). Ce toponyme montagnais a pour signification montagne blanche ou brillante, parce qu’une colline — la colline Watshishou — en granit poli de 45 m d’altitude, est située à l’est de l’embouchure de la rivière et est visible de très loin. Certains pensent plutôt que watshishu vient de watsh, racine pour montagne, de i euphonique et de shu, forme verbalisée du diminutif, le tout signifiant c’est une petite montagne. Uetiheu Hipu est un autre nom montagnais pour cette rivière, lequel se traduit par il le rejoint.
Rivière du Brick
La rivière du Brick se déverse dans le détroit d’Honguedo, sur le littoral sud de l’île d’Anticosti. Par l’entremise de deux embranchements, ce petit cours d’eau de 20 km de longueur prend ses sources immédiatement au sud de la rivière Jupiter. Son nom, en usage depuis le début du XXe siècle, lui a été attribué à la suite du naufrage d’un voilier à deux mâts qu’on désigne généralement sous le nom de « brick ». Ce terme est couramment répertorié dans des dictionnaires français depuis la fin du XVIIIe siècle ; il dérive de « brig », apocope du mot anglais « brigantine », emprunté au XVIe siècle au français « brigantin ».
Rivière-des-Savanes
La rivière des Savanes prend naissance à quelque 55 km au nord de Tadoussac, dans la MRC de la Haute-Côte-Nord. Elle coule du lac des Savanes et du Petit lac des Savanes en direction est sur environ 10 km, jusqu’à son embouchure dans la rivière des Escoumins. Au Québec, le terme « savane » désigne un terrain plat et humide où les arbres sont rares. Le lac, bordé de ce type de sol, aurait d’abord pris ce nom, repris par la suite par la rivière. L’utilisation de ce toponyme remonterait à 1873, année où l’arpenteur Horace Dumais a effectué un relevé géographique du lac.
Rivière Schmon
La rivière Schmon tire sa source des lacs au Vent et aux Mouches, coule vers le sud sur près de 70 kilomètres et se jette dans le lac Walker, à 55 kilomètres au nord-ouest de Port-Cartier. Cette appellation a été attribuée à l’ancienne rivière aux Rochers Nord-Ouest, en 1975, et honore la mémoire d’Arthur A. Schmon, né en 1985 et mort en 1964. À la fin des études de l’Université de Princeton, il joint les rangs de l’armée américaine durant la Première guerre mondiale à titre d’adjudant du colonel Robert R. McCormick. Ce dernier, instigateur du développement forestier sur la Côte-Nord, lui offre, en 1919, la directions des activités forestières de la compagnie Ontario Paper, à Shelter Bay, aujourd’hui Port-Cartier. En 1923, Shmon occupe le poste de directeur des terres à bois pour le Québec, en 1930, il assume les fonctions de vice-président et de directeur général, puis celle de président en 1933 de cette compagnie. À la création de la Quebec North Shore Paper compagny en 1938, il en devient le président et directeur général. Il conservera ce poste jusqu’en 1963, année où la Québec North Shore devient la compagnie de papier Québec et Ontario. À son décès, son fils Robert prend la succession de la société.
Rivière Bujeault
Cette petite rivière du territoire non organisé de Petit-Mécatina, sur la Basse-Côte-Nord, prend sa source dans le lac Thsipashit. Sur son parcours de 50 kilomètres environ, en direction sud-ouest, elle alimente le lac Maxwell juste avant de se jeter dans la rivière Saint-Paul. C’est un cours d’eau turbulent et parsemé de rapides. Le toponyme paraît sur une carte en 1948 ; il honore la mémoire de Pierre-Alain Bujeault ou Bugeauld (vers 1668 – vers 1707) notaire royal qui exerça sa fonction en Acadie à partir de 1690. Le nom montagnais de ce plan d’eau est Ueuinipehu Hipis, « rivière des roches noircies ». Variantes : Rivière Perdrix, Lost River.
Rivière Pentecôte
La rivière Pentecôte constitue un important cours d’eau de la réserve faunique de Sept-Îles-Port-Cartier sur la Côte-Nord, tant par sa longueur de 125 km, que par la superficie de son bassin-versant qui totalise 1 971 km2. Elle coule en direction sud à partir du mont Gélifract, contourne le mont J’Y-Vois-le-Nord par le nord, puis reprend son cours vers le sud pour déboucher dans le Saint-Laurent, au cœur de la municipalité de Rivière-Pentecôte. À environ 10 kilomètres au nord du fleuve, elle traverse le lac Pentecôte, long de 17 kilomètres. De petites embarcations peuvent naviguer jusqu’à 4 kilomètres en amont de son embouchure, où ses rives escarpées sont formées de falaises, de sable et d’argile. Le toponyme est en usage depuis plus de trois siècles car, dans un document daté de 1685, Louis-Jolliet inscrivait déjà « Rivière nommée la pennecoste ». La rivière est réputée pour la pêche au saumon.
Rivière aux Perches
Petit affluent de la rivière Portneuf, dans la MRC de La Haute-Côte-Nord, la rivière aux Perches prend sa source principale dans le Grand lac du Nord et le lac des Perches, juste au nord de la ZEC D’Iberville. D’une longueur de quelque 12 kilomètres, elle serpente en direction est et, à la décharge du lac Boucher, effectue un virage abrupt vers le nord jusqu’à son embouchure, 35 kilomètres à l’ouest de Forestville. Au Québec, la perche identifie un poisson à la chair estimée, communément appelé perchaude. Il s’agit d’un poisson d’eau douce, le Perca flavescens, type de la famille des Perecides qui se caractérise par deux nageoires dorsales dont la première est épineuse. Il se nourrit de plancton, de larves, d’insectes – éphémères et libellules -, de mollusques et de poissons.
Rivière Nipi
Trois entités hydrographiques associées de la Côte-Nord, un lac, une rivière et une chute, portent le nom montagnais de Nipi, qui signifie « eau ». La rivière prend naissance dans le lac d’une superficie de 3,9 km2 et son cours est perturbé par la chute située à 1 km en amont de son embouchure, dans la rivière Betsiamites. Leur point de confluence n’est qu’à 10 km au nord de la côte du Saint-Laurent. Longue de quelque 20 km et coulant vers le sud, la rivière Nipi constitue la limite ouest de la réserve indienne de Betsiamites, à mi-chemin de Forestville et de Baie-Comeau. La carte de la Côte Nord du Golfe St. Laurent (1913) du département des Terres et Forêts indique Gd L. Nipi, pour le lac et R. How-How Nipi, pour le cours d’eau.
Rivière Nipisso
Nipisso, comme Nipissis, semble n’être qu’une variante du mot montagnais nipishish, qui signifie « petite nappe d’eau » ou « petit cours d’eau ». Sur la Côte-Nrod, un affluent de la rivière Nipissis, elle-même tributaire gauche de la rivière Nipissis, elle-même tributaire gauche de la rivière Moisie, et qui prend sa source dans le lac Premio-Réal et ses environs, porte ce nom. La rivière Nipisso coule en direction sud sur une distance de 58 km, dans un terrain sablonneux sans valeur agricole et entre de hautes montagnes granitiques. L’arpenteur C.-E. Forgues note dans son rapport (1891) qu’il a « arpenté pour la première fois la partie de la rivière Nipisso comprise depuis son embouchure jusqu’à une distance de sept milles ». À 16 km de son embouchure, soit à 56 km de la côte, près de Sept-Îles, la rivière s’élargit pour former une importante étendue d’eau de 25 km de long sur 4 km de large, le lac Nipisso, dont la superficie représente 40 km2.
Rivière Olomane
Cette rivière de la Basse-Côte-Nord, d’une longueur de plus de 200 km, qui trouve sa source dans une région assez marécageuse coule à l’ouest de la rivière Étamamiou. Elle se dirige d’abord vers le nord-ouest puis, assez rapidement, vire au sud et débouche dans le golfe du Saint-Laurent, juste à l’est de la réserve indienne de La Romaine. Selon Eugène Rouillard (1906), le toponyme descriptif Olomanoshibo, d’origine montagnaise, signifie « rivière à la peinture… l’eau de cette rivière est de couleur rougeâtre. De là son nom. » On la désignait d’après le « Dictionnaire des rivières et lacs de la province de Québec » (1925) plus généralement sous le nom de Grande Romaine pour le distinguer notamment de la rivière Romaine qui atteinte le golfe du Saint-Laurent à Havre-Saint-Pierre, à 160 km plus à l’ouest. La carte de Franquelin de 1685 indique Ouraman. Depuis le XVIIIe siècle, les variantes graphiques de ce nom sont assez nombreuses : Rivière d’Eau ramane (Nicolas Bellin, 1744) ; « Oraman R. » (Jonathan Carver, 1776) ; l’Ouramane (W. de Grey et E. Willes, 1768) ; Oraman (Samuel Robertson, 1841), « Olomanosheebo r. » (J.-F. Bouchette, 1853) ; « R. Olomanasheebou » (E. Taché, 1870 et 1880). La forme Olomane a été adoptée en 1921.
Rivière Ouapetec
À 65 km au nord de la baie des Sept-Îles, la rivière Ouapetec se jette dans la rivière Moisie. D’une longueur de 50 km, cette rivière qui draine les eaux du Grand lac Germain et de bon nombre d’autres lacs plus petits, présente sur tout son parcours une succession de rapides, de chutes et de cascades. Ouapetec serait la déformation du mot montagnais uapitakau qui signifie « quelque chose st blanc », ce « quelque chose » pouvant évoquer un morceau de bois sec, une construction en bois. La première attestation cartographique de ce toponyme remonte à 1945.
Rivière Ouellette
La rivière Ouellette est un petit tributaire de la rivière Laval. Ce cours d’eau de la Côte-Nord prend naissance dans le lac Jeffrey et parcourt vers le sud-est, dans la ZEC de Forestville, une distance de 16 km. Son embouchure est située à 20 km au nord de la baie Laval près de Forestville. Malgré une graphie légèrement différente, cette appellation, connue depuis la fin du XIX siècle, honore probablement la mémoire d’un ancêtre de l’une des nombreuses familles Ouellet vivant à Forestville.
Rivière Jupitagon
Ce cours d’eau de la côte nord du Saint-Laurent coule entre les rivières Magpie et au Tonnerre. Décrite dans un rapport de 1859, on y trouve du saumon en quantité. Longue d’environ 50 km, elle est étroite et peu profonde, sauf en certains endroits comme au pied des chutes situées près de son embouchure. Les Montagnais de Mingan nomment ce cours d’eau Atshukupakatan Hipis ou Atshukukupotan Hipis, ce qui signifie « petite rivière au loup marin », parce qu’un de ces mammifères se serait un jour aventuré jusqu’au lac Atsuk, un élargissement de la rivière située à une quinzaine de kilomètres en amont. Présentant plusieurs variantes dont Jupitagun, Jupitagan, Jupitagone, Chipitagun, cette appellation serait selon certaines sources un dérivé du montagnais « ouapitagon » ou « shusshupitagan » qui signifie « rivière où on trouve des pierres à aiguiser. » Des auteurs du début du siècle donnent au nom de cette rivière la même origine que celle de l’archipel de Ouapitagone, îles situées à environ 300 km à l’Ouest et parfois mentionnées dans les textes sous le nom d’îles de Jupitagan. Nicolas Bellin indiquait Riv. Ouapitougan sur sa carte de 1744. D’autres sources affirment que dans les langues des Cris et des Attikameks, le mot « jupitagon » serait une déformation de « chivitagan », qui signifie « sel » ». Le lieu-dit de Jupitagon sis à l’embouchure de la rivière a été autrefois occupé par un hameau de quelques familles de pêcheurs comme en témoignent certains écrits du tournant du XXe siècle. Aujourd’hui, il est fréquenté par des villégiateurs.
Rivière à la Chaloupe
D’une longueur approximative de 35 km, la rivière à la Chaloupe se déverse dans le golfe du Saint-Laurent, sur le territoire de la municipalité de Rivière-au-Tonnerre, à mi-chemin entre Sept-Îles et havre Saint-Pierre. Coulant dans un axe nord-sud et navigable seulement pour les petites embarcations, elle est alimentée par plusieurs petits affluents, dont les rivières Guillaume, Vibert et Robichaud. La rive est de son embouchure est occupée par le hameau de Rivière-à-la-Chaloupe. À la fin du XIXe siècle, l’abbé Huard visite le petit village de la Chaloupe. S’interrogeant sur la signification de ce nom de lieu, il écrit : « On m’explique qu’il y a là une rivière d’un plus fort volume que la rivière aux Graines, et qui s’appelle précisément rivière Chaloupe. Et l’on juge, avec une entière bonne foi, que les embarcations de ce nom, très employées en ces parages, trouvaient là un havre excellent où elle accouraient en foule ». Cette rivière dont on connaît une variante anglaise, Shallop River, a légué son nom à une tourbière qui s’étend à 4 km au nord-est du hameau et qui est dénommée Grande plaine de la Chaloupe.
Lac Sainte-Anne
Alimenté notamment par les rivières Fonmarais, au nord-ouest, Régis, au nord, et Boisvert, à l’est, ce lac ne s’étendait que sur 20 km de longueur dans les années 1930. Par suite de la construction, au début des années 1960 du barrage Saint-Anne sur la Toulnustouc, le plan d’eau s’est considérablement agrandit. Long de 44 km et large de 6 km, il s’étend maintenant sur 240 km2 de superficie, à 100 km à l’ouest de Sept-Îles. Il constitue la source principale de la rivière Godbout Est, affluent de la rivière Godbout. Adopté en 1945, ce toponyme rend hommage à sainte Anne, patronne de la province de Québec, dont la dévotion remonte, en Nouvelle-France, au milieu du XVIIe siècle Les Montagnais de la Côte-Nord vénèrent profondément cette sainte. Au Québec, on retrouve de nombreux lieux dédiés à sainte Anne, dont une quinzaine de lacs, une douzaine de rivières et plusieurs paroisses et municipalités.
Rivière Chécatica
Cette rivière d’une trentaine de kilomètres coule du nord au sud à environ 89 km à l’ouest de Blanc-Sablon, sur la Base-Côte-Nord. Son tracé s’élargit en quelques endroits, dessine des lacs – dont l’un porte le même nom que la rivière – et débouche sur la baie de Jacques-Cartier, plan d’eau encombré de pointes et d’îles, située à l’entrée de la baie, longe la côte et se nomme également Chécatica. On trouve enfin à l’ouest un hameau de quelques maisons, isolé près d’un hameau d’un des nombreux rentrants de la côte et dont le nom porte la graphie Shekatika. Ce toponyme montagnais attesté depuis le XVIIIe siècle viendrait, selon le père Georges Lemoine, de shikatikau et signifierait « il y a des buissons autour de l’eau ». Les Montagnais désignent aussi cette rivière sous les noms Neishikatikau Hipis ou Netsheskatakau Shipis. Les variantes : Ouescatacou et Ouestcatacouau peuvent également être relevées.
Rivière Chicotte
Ce cours d’eau de l’île d’Anticosti, long d’environ 25 km, naît dans la région du lac Joliet, coule vers le sud et termine sa course dans le golfe du Saint-Laurent, à une cinquantaine de kilomètres à l’est de la pointe du Sud-Ouest. Le spécifique Chicotte paraît sur des documents cartographiques au moins depuis 1856, année où le géologue James Richardson inscrit Chicotte River sur son plan de l’île d’Anticosti. Il faut sans doute voir dans ce toponyme la prononciation anglaise du mot français chicot qui désigne des débris d’arbres ou d’arbustes. Au Québec, en outre, le verbe chicoter s’utilise dans le sens d’ennuyer, tracasser.
Rivière Colombier
Charles-Roger des Colombiers, commerçant de fourrures, était propriétaire foncier au XVIIe siècle, à l’endroit où sont nommés en sa mémoire une anse, un cap, un havre, une île (l’île du Cap Colombier), trois lacs ainsi qu’une municipalité. Ces entités géographiques sont localisées à 60 km à l’ouest de Baie-Comeau, dans la région de la Côte-Nord. Dès 1685, des cartes du Saint-Laurent mentionnent Cap des Colombiers, Havre des Colombiers et Rivière des Colombiers. La forme Rivière Colombier s’impose au XIXe siècle. Alimentée par trois petites nappes d’eau, soit le Premier lac Colombier, le Deuxième lac Colombier et le Troisième lac Colombier, la rivière Colombier serpente à travers une large vallée sur une distance de 15 km et va se déverser dans le Saint-Laurent, immédiatement à l’ouest de l’anse et du havre du même nom. Le cap Colombier qui sépare ces deux dernières entités géographiques constitue une presqu’île de 43 m de hauteur s’avançant quelque peu dans le fleuve.
Rivière du Remous
Sise sur le territoire de la MRC de Manicouagan, à quelque 100 km au nord-ouest de Baie-Comeau, la rivière du Remous, dont le nom fut adopté en 1948, constitue l’un des cours d’eau qui alimentent le réservoir Outardes Quatre. Du lac De La Blache, elle serpente en direction sud-est sur 45 km, formant au passage les lacs du Remous et Carteret, puis, remonte abruptement vers le nord-est sur 20 km, jusqu’à son point de confluence. Il s’agit vraisemblablement d’un toponyme qui décrit le phénomène de contre-courant observable sur les rives de cette rivière. Les Montagnais de Betsiamites la désignent par l’appellation Tetesseshkau Shipu, qui signifie « rivière au cyprès ayant des branches seulement vers le haut ».
Rivière de la Gadelle
Le terme « gadelle », désignant une petite baie comestible, de couleur rouge, blanche ou noire, produite en grappes par le gadelier et ce, presque partout au Québec, a servi à baptiser une dizaine d’entités géographiques dont un petit cours d’eau du canton de Letellier, sur la Côte-Nord. Il prend sa source à environ 10 km au sud-est du Grand lac des Rapides et à une égale distance à l’ouest de la rivière Moisie. Coulant d’abord vers le sud jusqu’au lac Robert, il tourne ensuite vers l’ouest, traverse le lac de la Gadelle, arrose le territoire sur une courte distance et, enfin, mêle ses eaux à celles de la rivière Desmeules, affluent de la rivière des Rapides. Son embouchure se situe à environ 20 km au nord de Sept-Îles. Les documents cartographiques font mention de la rivière de la Gadelle au moins depuis 1938.
Rivière Galiote
Ce cours d’eau du versant sud-ouest de l’île d’Anticosti se jette dans le golfe du Saint-Laurent, sur la côte de la Grande Traverse, à quelque 100 km au sud-est de Port-Menier. Le 17e Rapport de la commission de géographie du Canada (1922) mentionne des variantes de ce nom : Galiote River, River Galiotte, Sabotte River, Galti River. Une carte dressée par David Tête, responsable de la surveillance des navires naufragés de 1870 à 1879, au phare de la pointe du Sud, indique Galiote River comme dénomination de la rivière. Une galiote est un navire à voiles, à formes rondes, dont se servaient les Hollandais ; le terme a évolué pour désigner un caboteur et voilier de pêche. L’origine de l’attribution de ce nom n’est pas connue, mais il est plausible que le toponyme rappelle le naufrage d’une galiote qui serait survenu non loin de l’embouchure de la rivière. L’île d’Anticosti, qu’on a surnommée le Cimetière du golfe, a été le théâtre de centaines de naufrages depuis que les navires fréquentent les eaux du golfe Saint-Laurent. On estime à quelque 400 le nombre de naufrages depuis la donation de l’île en fief et seigneurie à Louis Jolliet en 1680. Ce qui renforce la pertinence de cette hypothèse quant à l’origine du nom de la rivière Galiote, c’est l’existence de noms analogues, tels Havre du Brick et Pointe à la Goélette, également inspirés par des naufrages. La Commission de géographie du Québec a accepté le nom Rivière Galiote en 1959.
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