Enlèvement de James Richard Cross par le FLQ
Enlèvement de James Richard Cross : Les ravisseurs posent six conditions pour sa libération
Pour les plus jeunes qui ne connaissent rien de cet événement marquant de l’histoire du Québec, rappelons que le diplomate James Richard Cross a été enlevé à 8 heures 20, au matin du 5 octobre 1970, à son domicile au 1297, rue Redpath Crescent, par trois individus armés et portant moustaches. C’était le début des « événements d’octobre » qui connurent leur point culminant par l’assassinat de Pierre Laporte, ministre du Travail. Et voici le texte paru dans La Presse le soir, 5 octobre 1970:
Tandis que les heures courent vers l’échéance de l’ultimatum du FLQ qui a enlevé le diplomate britannique James Richard Cross – l’ultimatum expire le 6 octobre matin, – tous les effectifs policiers en secret et sur une échelle sans précédent leurs recherches pour capturer les ravisseurs et sauver les otages.
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À moins que d’ici là la police ait réussi ou que le gouvernement n’ait accédé aux six demandes du FLQ, dont la libération des prisonniers politiques et le paiement de $500, 000, sa vie sera en danger.
On a essayé de faire le moins de bruit possible autour des descentes continuelles qui ont été effectuées durant la nuit dans la région métropolitaine, mais il appert que de nombreuses personnes – il est impossible de savoir combien au juste, ont été arrêtées, mais que la plupart d’entre elles ont été relâchées par la suite.
À Ottawa et à Québec, les autorités semblent piétiner, pour le moment.
La première réaction du gouvernement fédéral, cependant, a été de refuser de négocier avec les terroristes québécois et d’exprimer un vague espoir que le déploiement policier portera fruit.
À Montréal, le maire Jean Drapeau a lancé un appel aux ravisseurs, leur demandant, en somme de ne pas faire de mal à leur otage et de rester accessibles à la raison.
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Quant aux conditions que le FLQ pose pour la libération de M. Cross, elles sont contenues dans un document de huit pages que le gouvernement du Québec s’est gardé de dévoiler au complet, mais en voici la teneur:
- La publication dans les journaux du Québec du manifeste du FLQ;
- La libération de « certains » prisonniers politiques;
- Un avion devant servir pour leur transport vers Cuba ou l’Algérie;
- La tenue d’une assemblée, au cours de laquelle le ministre des Postes et Communications M. Éric Kierans annoncera le réengagement des ex-employés de Lapalme;
- L’imposition d’une « taxe volontaire » devant rapporter $500 000 en lingots d’or à être placés à bord de l’avion;
- La dénonciation du délateur qui a vendu la dernière cellule du FLQ.
Telles sont les conditions que les ravisseurs du haut-commissaire britannique au commerce ont posées pour sa remise en liberté.
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C’est ce qu’a annoncé Me Jérôme Choquette, ministre québécois de la Justice, au cours d’une conférence de presse éclair qu’il donnait dans son bureau du Palais de Justice de Montréal, hier après-midi.
Me Choquette a refusé de répondre aux questions des journalistes. Cependant il a précisé que l’ultimatum portait un délai de 48 heures. La déclaration de Me Choquette a été faite sur un ton laconique. Rien ne laissait prévoir l’attitude qu’entendaient prendre les autorités québécoises face à cet enlèvement et l’ultimatum.
Les révélations de Me Choquette étaient faites à partir d’un communiqué du FLQ. La police a saisi ce communiqué, hier matin, au pavillon Lafontaine de l’Université du Québec. Ce communiqué était en fait adressé à la station radiophonique CKLM.