Les restrictions et les menus du temps des fêtes pendant la guerre : Il vaut mieux se préparer à ne pas suivre les traditions
Excellents substituts
Menus pendant la guerre : Nul doute que vous pensez déjà aux soupers « des fêtes » et vous vous demandez, peut-être avec un peu d’anxiété, si vous aurez de quoi faire les bonnes choses auxquelles vous avez habitué votre famille. Nous vous suggérons à l’avance la simplicité des recettes.
Il est impossible de prévoir les approvisionnements autour de Noël et mieux vaut élaborer un plan flexible qui nous permettra de tirer le meilleur parti des denrées disponibles à ce moment-là. Celles qui insistent pour en tenir rigoureusement aux recettes traditionnelles courent le risque d’être désappointées et il vaut mieux dès maintenant songer aux substitutions qui n’affecteront pas beaucoup nos plaisirs de gourmets.
Les puddings qui contiennent beaucoup de fruits et de noix sont bannis pour la durée de la guerre, mais on peut y suppléer par des puddings aux carottes qui sont vraiment délicieux.
Enquête
- Les dindes et les autres volailles. Selon toute probabilité l’approvisionnement sera abondant.
- Les atocas. On ne prévoit pas de diminution pour les importations qui représentent environ 50p.c. De notre consommation. Seul le sucre nécessaire à la fabrication de la sauce ou de la gelée peut présenter un problème.
- Les huîtres. Environ 50 p.c. Des huîtres vendues au pays étaient importées. Ces importations sont prohibées depuis 1940. Il est donc peu probable que les huîtres soient en abondance cette année. D’un autre côté les huîtres ont toujours été considérées comme une denrée de luxe et on ne pouvait pas les acheter partout.
- Les craquelins (biscuits soda). Aucune diminution appréciable n’est en vue malgré que plusieurs fabricants de biscuits doivent maintenant diriger une partie de leur production à la fabrication d’une sorte de biscuit spécial expédié à nos soldats outremer et aux prisonniers de guerre. La diminution du sucre affectera la production des autres biscuits et favorisera celle des craquelins qui se font sans sucre.
- Les graisses. Chaque porc tué et exporté en Angleterre nous donne environ 12 livres de graisse. Si nous nous servons de cette graisse pour faire la cuisine, en gardant le beurre pour étendre sur notre pain et nos rôties, nous absorberons ce supplément de graisse et nous économiserons le beurre.
- Le sucre et ses substituts. Le miel et le sirop d’érable sont peu abondants. Les approvisionnements de mélasse et de sirop de blé d’Inde sont plutôt restreints. Et il est peu probable que la Commission accorde une quantité supplémentaire de sucre pour le temps des fêtes, aussi les ménagères doivent-elles dès maintenant économiser sur leur ration de sucre et de servir de substituts le moins possible.
- Les épices. Les épices sont très bien approvisionnées au Canada. Il est facile de les transporter, vu leur peu de volume.
- Les raisins de Corinthe. Les approvisionnements actuels dans l’est du Canada sont plutôt faibles, mais on espère qu’ils s’amélioreront avant le mois de décembre.
- Les noix. Les approvisionnements sont limités et il est impossible de prévoir une amélioration. Mieux vaut se servir des recettes qui demandent un minimum de noix. Il n’y aura probablement plus de noix de coco. Les arachides ne sont pas essentielles à notre alimentation et vu les difficultés de transport elles sont difficiles à obtenir.
- Les fruits confits. Il n’y aura probablement moins d’écorce d’orange et de citron, mais nous trouverons plus facilement de l’écorce de pamplemousse et de cédrat. Le Canada produit des cerises, dont aucune difficulté de ce côté, mais on ne pourra pas se procurer des fruits confits tels que les ananas.
Les gâteries pour nos soldats
N’oubliez pas qu’il est grandement temps d’envoyer à nos soldats outremer quelques gâteries pour la Noël et le premier de l’an. Chaque membre de la famille pourrait contribuer une portion de sa ration de sucre pour la préparation de ces friandises.
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