Réduction des salaires sur les chemins de fer canadiens
Le coût de la main-d’œuvre au Canada ne permet plus au Canada de garder sa place sur les marchés mondiaux. – Il faut que quelque chose cède. – L’ouvrier doit lâcher comme les autres.
(Réduction des salaires : Dépêche de la Presse Associée, texte paru le 10 mars 1921 dans le journal Le Canada).
Un expert des chemins de fer canadiens qui est de passage à New York a accordé ce soir une interview à la Presse Canadienne, relativement à la réduction des salaires annoncée sur le chemin de fer Pennsylvanie et de la lutte ouvrière qui va probablement s’ensuivre.
Comme le correspondant lui demandait s’il fallait s’attendre à ce que la lutte se livre aussi en Canada (sic!), il répondit: « Il est à espérer qu’il n’y aura pas de lutte. Je ne sais ce qui arriverait en Canada (sic). Il dit qu’il ne pouvait affirmer si les chemins de fer canadiens suivraient l’exemple des chemins de fer américains en réduisant les salaires mais il fit remarquer que les chemins de fer canadiens avaient suivi l’exemple des chemins de fer américains en augmentant les salaires.
Il insista sur sa déclaration que la réduction n’était pas un coup du syndicalisme, les unions et les chemins de fer ayant coopéré avec succès dans les récentes années.
« C’est une question de vie ou de mort, dit-il, non seulement pour les chemins de fer, mais pour des millions de gens qui seront jetés sur le pavé si le travail ne désenfle pas comme le reste.
Il prit la responsabilité de ses remarques, et dit ne pas parler au nom des chemins de fer canadiens.
Interrogé au sujet de l’attitude des chemins de fer canadiens, il dit ce qui suit :
« Tout le monde sait ce qui est arrivé au mouvement de fixation des prix apporté par la guerre. Il a dû être abandonné tôt ou tard. Semblablement la tentative pour fixer des prix rigides pour les employés de chemins de fer sans égard aux autres facteurs dut aussi être abandonnée. L’ouvrier a le droit de garder nombre de choses qu’il a obtenues. Il n’est pas nécessaire de faire de pas rétrogrades. Mais sur la question du coût de la main-d’œuvre, il y doit y avoir liberté pour ajustements et changements de conditions.
« Le fermier a eu à subir le dégonflement. De même le préteur, le manufacturier, le marchand de gros et le marchand de détail. Quelques-uns n’ont pas achevé le mouvement qu’il continuent tous les jours. Un seul membre dans la structure commerciale néglige de « donner » : le travail. S’il ne lâche rien quelque chose va casser.
« Le coût de la main-d’œuvre au Canada rend de plus en plus impossible pour le Canada de garder sa place sur les marchés internationaux et nous avons à … ou faire banqueroute.
Les salaires des employés de chemins de fer maintiennent élevés tous les salaires. Il faut que quelque chose cède.
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