Récession 1930-1932 au Québec et au Canada
Récession 1930-1932 : Une fois la crise éclate, les entreprises, devant la raréfaction des débouchés et des crédits, cherchent à vendre à tout prix leurs produits pour maintenir la situation, ce qui entraîne une offre importante et une baisse des prix. Les entreprises diminuent la production et l’emploi et arrêtent brutalement les investissements.
Alors, la baisse de la masse salariale et la chute de l’investissement se traduisent par une nouvelle baisse de la demande qui entraîne une nouvelle baisse des prix et de la production et ainsi de suite… Ce type de processus, classique, se rencontre dans toutes les crises du XIXe siècle.
L’importance de la dépression de 1929 est cependant beaucoup plus forte. En effet, en dollars courants, le PNB diminue de près de moitié entre 1929 et 1933 (mais de 30% en dollars constants, compte tenu de la forte baisse de prix). La base du PNB est moins importante que celle de la production industrielle, comte tenu du caractère stabilisateur des services (beaucoup moins touchés par la crise) et dans une certaine mesure de l’agriculture.
Entre 1929 et 1932, la production industrielle américaine diminue de moitié avec une chute remarquable dans le secteur des biens durables. Cette chute est de près de 70%. L’investissement brut n’atteint en 1933 que 5,3% du PNB. Le niveau atteint ne permet même pas d’assurer le maintien en l’état de l’appareil de production, parce que le niveau de l’investissement est inférieur à l’amortissement. Évidemment, la chute de la production s’accompagne d’une montée du chômage, les statistiques le concernant sont variables, parce qu’il n’y existait pas à l’époque de recensement officiel.
En tout cas, on arrive à des taux jamais atteints d’environ 25% en 1933. Le chômage à l’époque n’est pas indemnisé et signifie donc pauvreté et misère, le chômeur dépendant de la charité. On assiste ainsi au développement d’une misère sans précédent aux États-Unis et ce d’autant plus qu’aux difficultés des chômeurs s’ajoutent celles des agriculteurs. La situation se traduit par la montée d’une agitation sociale sporadique, inorganisée mais violente.
La triste marche du Bonus rassemble en 1932 à Washington onze mille vétérans de l’armée qui réclament le paiement immédiat d’indemnités de guerre. La marche est dispersée sans ménagements par l’armée régulière. Toutefois, l’unique tentative de manifestation générale contre le sous-emploi fut-elle la journée du 6 mars 1930, où le minuscule Parti communiste de W. Z. Forster qui comptait sept mille membres, organise une série de manifestations dans certaines grandes villes à partir d’un réseau de Unemployed Councils, et plie sous une répression efficace.
Se succèdent par la suite de sporadiques marches de la faim, dont la plus célèbre a lieu le 7 mars 1932 à Dearborn près de Detroit. Les chômeurs de la ville (l’usine Ford avait licencié les trois quarts de ses effectifs) manifestent contre l’amenuisement des aides publiques et pour de nouvelles embauches. À l’issue de heurts violents, on compte quatre morts.
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