Rapides-des-Joachims

Municipalité de Rapides-des-Joachims

Le nom de cette municipalité qui fait partie de la Municipalité régionale de comté de Pontiac qui coiffe un vaste territoire peu peuplé et pailleté de quelques lacs et ruisseaux à environ 100 kilomètres au nord-ouest de Fort-Coulonge, en Outaouais, repose sur une légende. On estime, en effet, que cette appellation originale aurait été attribuée à cet endroit par des voyageurs des XVIIe et XVIIIe siècles, en route vers l’ouest.

Au pied des rapides de la rivière des Outaouais, disparus en 1951 par suite de la construction d’un barrage, on aurait établi et désigné du nom d’un explorateur un endroit de repos pour les portageurs. Or, le « Mémoire de M. de Denonville au marquis de Seignelay, en 1686, mentionne Rapides des Joachims de l’Estang et, sur une carte de Franquelin de 1688, on relève Portage de Joachim de l’Estan.

Dans un autre document de Franquelin de 1699 figure Joachim de l’Estang, ce qui n’explique toutefois pas hors de tout doute la forme plurielle retenue. En outre, tant du côté québécois que du côté ontarien, on utilisait anciennement les formes Swisha, Sweshaw ou Shesha Rapides (carte de 1790), dans lesquelles on peut voir de manière évidente une déformation auditive de Joachim. D’autre part, dans l’aveu et dénombrement de la seigneurie de l’Île-de-Montréal, propriété des Sulpiciens, du 1er septembre 1731, on trouve dans la côte Saint-Rémi, dépendant de la paroisse d Saint-Joachim-de-la-Pointe-Claire, fondée vers 1713, dans le Premier rang : Jean Brunet dit Létang et Michel Brunet dit Létang. Pourrait-il s’agir des « deux Joachims » cités par Stanislas Drapeau ? La coïncidence est pour le moins troublante. En outre, dans le Premier rang de la Commune, on retrace un Jean-Baptiste Brunet dit Letang. Aussi seraient expliquées à à la fois les formes L’Estang, L’Estan, Létang et Joachim, d’où proviendrait l’appellation de la paroisse de Saint-Joachim. Qui plus est, on trouve, dans le recensement de 1681, à Champlain, Mathieu Michel Brunet, dit Lestang. Ces Brunet ou leurs ancêtres pourraient donc être à l’origine du toponyme, étant donné qu’on retrouve des voyageurs et des traiteurs de ce nom à la fin du XVIIe siècle, une ancienne mission ayant été établie le long de la rivière des Outaouais où un poste de traite de la Compagnie de la Baie d’Hudson avait été implanté au pied des « longs rapides », comme l’on disait à l’époque.

Vers 1871, le lieu Rapides-des-Joachims, mentionné par Stanislas Drapeau en 1863 : « Rapides des Joachims et Rapides des Deux Joachims », constituait l’endroit le plus important pour la navigation sur la rivière des Outaouais et prospérait grâce à l’industrie forestière. L’appellation actuelle de la municipalité érigée seulement en 1955, par détachement de Sheen-Esher-Aberdeen-et-Malkoff, avait déjà été attribué au bureau de poste créé quelque 100 ans plus tôt, en 1853.

Voir aussi :

Rapides-des-Joachims. Source de la photo : P199, commons.wikimedia.org/wiki/File:Rapides_Joachims_QC_1.jpg.
La municipalité de Rapides-des-Joachims. Source de la photo : P199, commons.wikimedia.org/wiki/File:Rapides_Joachims_QC_1.jpg.

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