Raid vers le Pôle Sud : Une course de 1,600 milles – Le fameux commandant Byrd entreprend une randonnée dans un trimoteur
Le “New York Times” le St. Louis Post Dispatch et les journaux alliés avec eux pour la publication des rapports de l’expédition antarctique du commandant Richard E. Byrd annoncent que le commandant Byrd avait quitté sa base de Little America, dans l’antarctique, à 3 heures 29 après midi, le 28 novembre 1929, pour une envolée de 1,600 milles au pôle sur (aller et retour). Le commandant Byrd, qui vole avec Bernt Bolgen, comme pilote, Harold June, radiotélégraphiste, et le capitaine Ashley C. McKinley, photographe, à bord du grand aéroplane à trois moteurs qu’il a emporté dans la région antarctique, compte se tenir en communication directe, au cours de toute la randonnée, avec le poste de radio du Times, à New York, et avec sa base. Il signalera les incidents de la randonnée. Si tout va bien, le commandant Byrd retournera à sa base avant vingt-quatre heures.
Histoire de l’exploration des pôles sud et nord
Le commandant Byrd veut porter le drapeau étoilé au pôle sud comme il l’a déjà porté au pôle nord. L’envolée actuelle de Byrd rappelle celle qu’il fit, en mai 1926, dans un aéroplane Fokker à trois moteurs, le Miss Joséphine Ford. Byrd avait quitté la Baie du Roi, à Spitzberg. Il s’était rendu au pôle nord et en était revenu dans l’espace de quinze heures et demie. Il s’agissait d’une course de 1,600 (aller et retour). Byrd était le premier aviateur à atteindre le pôle nord en aéroplane.
Deux dirigeables, le « Norge » et l’« Italia », ont pu plus tard évoluer au-dessus du pôle nord, qui fut découvert le 6 avril 1909 par l’amiral Robert-E. Peary, au cours d’une expédition en traineau. Le commandant Byrd est le premier à tenter le survol du pôle sud. En 1928, Byrd et le capitaine sur George Hubert Wilkins avaient employé des aéroplanes pour des raids dans l’antarctique.
Le pôle antarctique a été découvert par Roald Amundsen, explorateur norvégien, en décembre 1911. Peu de jours après, le capitaine anglais Robert-F. Scott atteignait aussi le pôle sud.
L’explorateur Robert Peary n’a jamais atteint le Pôle Nord
L’Américain Robert Peary, considéré comme le premier explorateur à avoir atteint le Pôle Nord en 1906, a délibérément affirmé avoir accompli cet exploit alors qu’il s’est arrêté à 195 km du but, selon ses propres notes d’expédition récemment analysées par un historien américain.
Longtemps tenus secrets, ces documents montrent que Robert Peary savait exactement où il se trouvait quand il a décidé de renoncer à aller plus loin en raison de l’épuisement de ses vivres et d’une menace de dégel de la banquise, affirme M. Dennis Rawlins, astronome et historien de Baltimore, Maryland.
Les notes de l’explorateur, mort en 1920, ont été rendues publiques par sa famille en 1984.
(Texte paru en 1988).
Byrd passe au-dessus du sommet arctique de la Terre
Un aviateur américain réussit à survoler le pôle Nord
Le commandant Byrd passe au-dessus du sommet arctique de la Terre. Une envolée de 15 heures et 30 minutes. Cet exploit est sans précédent. Le 9 mai 1926, un aéroplane a survolé le pôle nord pour la première fois. Le commandant Richard Evelyn Byrd a passé au-dessus du pôle.
En 1926, huit expéditions arctiques étaient en route ou en voie de préparation pour le pôle nord au cet moment : celles de George H. Wilkins, basée à Point Barrow; celle de Rouald Amundsen et de Lincoln Ellsworth, à bord du Nord, ancré à la baie du Roi, au Spitzberg; celle des universitaires avec Leigh Wade; celle du Norvégien Flaissen qui tentait d’atteindre le pôle à bord d’un hydravion; une expédition française sous les auspices du ministère de la Marine; une expédition de l’Université de Michigan dirigée par le professeur William Hobbs; une expédition à bord du dirigeable Los Angeles, sous la responsabilité du Docteur Hugo Eckenera, administrateur des usines Zeppelin, et enfin, une expédition russe. Celle de Byrd a été la première qui a atteint son objectif. Byrd a partagé ainsi avec l’amiral Robert E. Peary, l’honneur d’avoir conduit une expédition à cette extrémité de la Terre.
Jusqu’au moment (le 9 mai 1926), seulement huit personnes ont vu le pôle nord. Quatre étaient esquimaux avec l’amiral Peary, un était Matt Henson, compagnon noir de l’amiral Peary et un autre était le sous-officier Floyd Bennett, mécanicien du commandant Byrd. Le matin, des dépêches ont annoncé au Times de New York et au Post Dispatch de St-Louis que l’expédition Byrd avait fait, en 15 heures et 30 minutes, un voyage que l’amiral Peary en huit mois par bateau et par traîneaux tirés par des chiens. L’objectif a été atteint trente-trois jours après que l’expédition eut quitté New York pour la baie du Roi, au Spitzberg. Le commandant Byrd a terminé sa randonnée polaire six jours plus tout qu’il se le proposait. Il devait chercher un endroit pour descendre sur la Terre de Peary et y établir une base, mais à la dernière minute il a tout risqué et il a fait sans interruption la randonnée.
L’explorateur Vilhjanmur Stefansson avait dit qu’il était sûr que Byrd annoncerait qu’une randonnée aérienne arctique était beaucoup plus dangereuse que toute autre. Rouald Amundsen n’avait pas encouragé Byrd.
A cause de son échec de 1925, M. Stefansson a dit “J’ai toujours été opposé aux atterrissements dans les explorations arctiques. Le commandant Byrd avait deux objectifs. Il en a atteint un. Cela prépare sa plus importante course au nord-ouest de la Terre de Peary à la recherche d’une terre inconnue, et j’espère qu’il réussira également”.
Toujours chanceux
Le frère du commandant Byrd, le gouverneur Harry Flood Byrd, de la Virginie, a dit : “Dick a été si chanceux, toute sa vie, qu’il croit qu’il triomphera même qu’il n’a qu’une chance sur cent. Je suis fier de lui.” Une dépêche de Rome dit que, dans les milieux de l’aéronautique, on ne dissimule pas le chagrin causé par le fait que le dirigeable Norge, construit en Italie, n’a pu le premier passer au-dessus du pôle.
On dit que le Norge ne pouvait pas lutter en vitesse avec le Fokker de Byrd. Le monoplan Miss Joséphine Ford, dans lequel le commandant Byrd a survolé le pôle nord, fut transporté au Spitzberg par le vapeur Chantier, après plusieurs départs peu fructueux dans le port de New York. Le Fokker à trois moteurs, baptisé d’après la fille de M. Edsel Ford, faillit être écrasé par une poutre alors qu’on était à charger le Chantier aux chantiers maritimes de Brooklyn. On notera au passage qu’outre le Fokker de Byrd, l’expédition comprenait un avion accompagnateur, un Curtis Oreole et deux trimoteurs Fokker en réserve à bord du Chantier.
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