Impact de la radio et de la télévision (Médias au Québec)
Après la Première Guerre mondiale, les progrès en technologie des communications et l’électrification rurale favorisent l’entrée du Québec dans l’ère moderne. Cette époque est connue comme la civilisation du loisir ou la société de consommation. C’est la radio qui devient un média au milieu des années 1930 (même si elle a été inventée au début du XXe siècle, la radio a mis du temps à se développer).
Le fossé jadis si grand entre la ville et la campagne a été comblé au Québec lorsque la radio puis la télévision se sont démocratisées. Permettant à une population disséminée sur un vaste territoire de prendre conscience que cette population partageait une même langue, une même culture et qu’elle formait une « société distincte ».
Dans les années 1930 déjà, la radio présente des émissions culturelles. Par exemple L’heure symphonique, les opéras du Metropolitain de New York. Tout comme les radiothéâtres tels que Un homme et son péché (1933) de Claude-Henri Grignon ou La Pension Velder (dès 1938) de Robert Choquette.
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Des émissions éducatives occupent également un créneau important au tournant de la décennie, en 1940.
Au début des années 1950, Radio-Canada parvient à rejoindre plus de 90% des foyers québécois. Parallèlement, le secteur privé connaît un développement important. Les radios privées privilégient la musique populaire, avec les crooners américains. Mais on entend aussi des auteurs et interprètes français comme Charles Trener, Édith Piaf, Georges Guétary. Un peu plus tard, les transistors favorisent également la diffusion musicale dans les lieux publics et obligent les stations à rivaliser d’astuces pour attirer et maintenir un public jeune à l’affût du rock-and-roll et de la chanson française.
En 1952, la Société Radio-Canada (SRC) commence la diffusion d’émissions télévisées et en moins de dix ans, la télévision réussit à atteindre plus de 88% des foyers québécois. De célèbres radioromans, les Les Plouffe et le Survenant font l’objet d’une adaptation télévisée.
Pour en apprendre plus :
En 1970, la création de la Commission de radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC), permet un meilleur contrôle d’ondes. Cela assure la présence de la musique québécoise. En fait, désormais les stations de radio sont tenues de respecter des quotas. Au moins 65% de musique francophone doit être diffusée À défaut de quoi les propriétaires risquent de perdre leur permis de diffusion.
Dans ce nouvel espace musical, seule Radio-Canada maintient un volet culturel axé sur la littérature, mais si la télévision tend à occuper peu à peu ce terrain. À l’époque, nombreux sont les écrivains qui écrivent pour la radio et y présentent leurs pièces radiophoniques : Robert Choquette, Yves Thériault, Claude-Henri Grignon, Anne Hébert, Claude Gauvreau. La radio et la télévision permettent à bon nombre d’écrivains de vivre de leur plume et à des intellectuels de trouver un emploi.
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D’ailleurs, les émissions d’affaires publiques et l’information offrent une tribune de premier choix pour la diffusion de courants de pensée qui circulent de plus en plus.
La politique découvre également la télévision et l’opposition Lévesque-Trudeau s’exprime en ondes. Ensuite, très vite, on mesure l’efficacité idéologique, la force de persuasion et le pouvoir d’homogénéisation que possède le petit écran. La parole, jumelée à l’image, supplante en partie l’écrit journalistique dans l’esprit de nombreux téléspectateurs, parce que pour eux, cette approche est plus authentique.
Le cinéma, les émissions de divertissement et les émissions destinées à la jeunesse complètent la programmation type d’une chaîne. L’image télévisuelle devient le moteur de promotion des vedettes populaires.
Bref, la télévision renforce la cohésion sociale et culturelleю Tout en étant une fenêtre ouverte sur le monde qui apparaît de plus en plus comme un « village global », selon une expression de Marshall McLuhan (1911-1980, sociologue canadien, l’un des premiers à s’intéresser à la révolution informatique au début des années 1970. Ainsi qu’au développement et à l’impact des médias). Elle devient le principal organe de communication.
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