La ville de Québec dans la première moitié du XXe siècle
Une ville tranquille de province
Entre 1915 et 1968, la Ville de Québec tente tant bien que mal de poursuivre sa croissance, mais Montréal est devenue la véritable métropole du Québec et laisse de moins en moins de marge de manœuvre à la vieille capitale. La ville de Québec demeure alors le grand centre de distribution de l’Est du Québec, mais la Grande Crise des années 1930 la frappe durement. Son industrie de la chaussure s’est écroulée. La construction d’un immense réservoir d’eau potable sous les plaines d’Abraham est la grande réalisation de la Ville pour lutter contre le chômage.
En 1938, la ville de Québec est fière d’accueillir le premier Congrès eucharistique national qui se déroule sur les plaines d’Abraham. En 1939, la ville reçoit avec beaucoup d’éclat le roi George VI, premier souverain britannique régnant à visiter Québec. Cependant, comparées aux fêtes de 1908, les célébrations du 350e anniversaire de Québec en 1958 sont bien modestes.
La ville de Jean-Charles Harvey et de Roger Lamelin
Dans son roman Les Demi-civilisés, après en 1934, Jean-Charles Harvey dépeint férocement le milieu de la bourgeoisie de la haute ville et de la Grande Allée. Le roman est condamné par l’Église et Harvey est forcé de quitter son poste de rédacteur en chef du journal Le Soleil de Québec.
De son côté, dans le roman Les Plouffe, paru en 1948, Roger Lemelin met en scène de façon pittoresque le milieu des ouvriers et artisans de la basse ville de Québec. La place Roger-Lemelin dans le quartier Saint-Sauveur honore de nos jours l’écrivain.
Les romans de Harvey et de Lemelin mettent en évidence la dichotomie géographique et sociale qui divise alors la ville de Québec, la haute ville étant associée aux classes fortunées et la basse ville aux classes défavorables.
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