La ville de Québec à la fin du 18e siècle
C’est écrit dans La Gazette
Il n’y a point eu de l’imprimerie en Nouvelle-France. Après la Conquête, deux imprimeurs d’origine écossaise qui avaient séjourné à Philadelphie, William Brown et Thomas Gilmore, viennent fonder une première imprimerie dans la capitale en 1763 et lancent en 1764 un journal bilingue. Ce journal a pour titre The Quebec Gazette/La Gazette de Québec.
Le député John Neilson, neveu de William Brown, ce distinguera à la direction de l’entreprise de la Côte de la Montagne dans la première moitié du XIXe siècle.
Les Québécois ont pris coutume d’appeler « gazette » tous les journaux. De nos jours, le journal officiel de la capitale de la province du Québec est connu sous le nom de La Gazette de Québec.
C’est en 1779 qu’est inaugurée une première bibliothèque publique à Québec. C’est en 1783 qu’ouvre une première salle de théâtre, le Thespian.
L’avènement du parlementarisme
On fête à Québec : le 26 décembre 1791, la joie règne en certains milieux à Québec après la Proclamation de l’Acte constitutionnel. Des citoyens célèbrent l’avènement d’un régime parlementaire. Ce jour est attendu depuis plus de 20 ans. Une première pétition pour l’obtention d’une Chambre élective a été présentée dès 1765. Plusieurs requêtes ont suivi à l’instigation des marchands d’origine britannique avec l’appui des Loyalistes et un nombre croissant des Québécois de langue française.
Au cours des décennies 1770 à 1780, les Treize colonies américaines se rebellent et obtiennent l’indépendance à la suite d’affrontement armé contre l’Angleterre. Environ sept mille sujets fidèles à la Couronne britannique quittent alors ces anciennes colonies pour s’installer dans la « province of Quebec ». Plusieurs de ces Loyalistes réclament l’instauration du parlementarisme. La Révolution française de 1789 ébranle aussi plusieurs consciences britanniques. C’est dans ce climat que le Parlement de Londres est finalement amené à adopter l’Acte constitutionnel du Canada.
La capitale bas-canadienne
Cet Acte divise l’ancienne « province of Quebec » (province de Québec, en anglais) en deux nouvelles provinces : le Bas-Canada (correspondant à la partie sud de la province du Québec actuel) et le Haut-Canada (la partie sud de l’Ontario actuel).
Cette constitution amène un changement majeur dans les structures politiques instaurant un système parlementaire. Les provinces du Bas-Canada et du Haut-Canada se voient dotées par Londres d’une Chambre d’Assemblée formée de représentants élus pour 4 ans par les citoyens propriétaires de plus de 21 ans. Mais le véritable pouvoir est confié à un gouverneur du Canada (ou plutôt « des Canadas »), ainsi qu’à un Conseil exécutif nommé par le roi de la Grande Bretagne, et un Conseil législatif consommé de membres nommés à vie par le roi
Il apparaît alors tout naturel aux yeux des autorités britanniques que la ville de Québec, la plus ville la plus populeuse de la province et l’ancienne capitale de la Nouvelle-France, devienne le siège du nouveau gouvernement et du Parlement du Bas-Canada.
Cette division administrative et politique sera en vigueur jusqu’à 1841, l’année de la constitution du Canada-Uni qui se transformera par la suite, en 1867, en Confédération canadienne, pays que nous connaissons aujourd’hui.
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