La ville de Québec dans la première moitié du XIXe siècle
Un port de mer
À cette époque, la ville de Québec connaît une période de croissance tout à fait remarquable. On assiste au développement effréné des faubourgs ouvriers et à l’essor des domaines et des villas aux abords de la ville.
Cependant, la ville de Montréal, connaît aussi une croissance importante. Ainsi, la ville de Québec conserve le premier rang des villes canadiennes jusque dans les années 1830, alors qu’elle se voit définitivement dépassée par Montréal.
À l’époque, l’économie de Québec est centrée sur le port qui contrôle une bonne partie du commerce extérieur du Bas-Canada et du Haut-Canada. La vie portuaire, le commerce du bois et la construction navale rythment la vie sociale et économique de la capitale.
Le commerce du bois
Le Québec doit une fière chandelle à Napoléon. Au début du XIXe siècle, Napoléon occupe les ports de la mer Baltique où les Anglais s’approvisionnent en bois. Ceux-ci sont forcés de se tourner vers leurs colonies canadiennes. De nombreux chantiers s’ouvrent alors en Outaouais. Les arbres, réunis dans d’immenses radeaux descendent le fleuve jusqu’à Québec. L’équarrissage et l’embarquement des billots se fait dans les anses le long du chemin du Foulon.
La construction navale
Le transport de tout ce bois vers l’Angleterre requiert beaucoup de navires et entraîne un essor important de la construction navale. Des chantiers maritimes apparaissent tout le long de la rivière Saint-Charles.
Le 22 août 1831, est lancé à Québec le Royal William, premier navire à vapeur à traverser l’Atlantique. Aujourd’hui, la maquette du navire est conservée à la bibliothèque de la Litterary and Historical Society of Quebec.
Le choléra
Le 8 juin 1832, la rumeur se répand à Québec qu’un passager du brick Carrick a succombé au choléra asiatique dans une maison de pension de la rue Champlain. Dans les mois qui suivent, le choléra emporte plus de trois mille victimes, dont au moins deux mille deux cents résidents permanents. En 1834, la maladie fait plus de deux mille nouvelles victimes dans la ville. L’absence d’un système d’aqueduc et la mauvaise condition des égouts contribuent à la propagation des maladies.
La fin du régime des juges de paix
Le développement de la ville de Québec requiert une meilleure administration locale. Le régime des juges de paix est devenu inefficace. Ne voulant point que les citadins choisissent eux-mêmes leurs administrateurs, les gouverneurs cherchent à garder le régime des juges de paix car ils peuvent exercer un contrôle direct sur le travail des juges qu’ils nomment.
Finalement, en 1832, Lady Aylmer, l’épouse du gouverneur, note dans son journal : La société d’ici est bien tolérable et y compte des personnes agréables. Les dames s’habillent beaucoup mieux que l’on me l’avait laissé entendre et plusieurs d’entre elles font venir une partie de leurs toilettes de Londres et de Paris…
En 1830, lord Dalhousie décrit Québec comme une ville entièrement française. À peine entend on d’autre langue que le français, au marché et dans les magasins. Des moines et des prêtres à chaque tournant. Le tout donne l’impression que nous sommes ici en France parmi des Français.
Québec devient une ville touristique et attire des visiteurs, surtout des Américains. Entre 1826 et 1834 paraissent à leur intention quatre guides historiques et touristiques sur la ville de Québec qui, avec sa citadelle, est devenu le Gibraltar d’Amérique.
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