Protestants en Nouvelle-France
Aux cours des premières expéditions en Nouvelle-France, on ne semble pas se soucier de la confession des membres des équipages. En 1541, le catholique Jacques Cartier sert sous les ordres du protestant Roberval, et si leurs relations sont loin d’être parfaites, ce n’est pas la religion qui les sépare. De Monts, ami et compagnon de Samuel de Champlain, professe la religion protestante.
François Ier ordonne à Jacques Cartier de faire instruire les Amérindiens dans «l’amour et la crainte de Dieu et de sa sainte loi et doctrine chrétienne». Aucune religion n’y est précisée et cette ordonnance est très différente des décrets et ordonnances futures où la doctrine catholique se trouve toujours au cœur des déclarations.
La première ordonnance qui déclare le catholicisme comme religion prépondérante en Nouvelle-France date de 1588. On commence alors à expulser les protestants de la colonie. Par exemple, en 1627, l’article II de la Charte de la Compagnie des Cent-Associés ordonne à ses membres de peupler la colonie de «naturels français catholiques.»
La révocation de l’Édit de Nantes en 1685 légalise cette discrimination religieuse en faveur des catholiques. Désormais, le protestantisme est légalement exclu de la Nouvelle-France, même si au-delà des édits et des ordonnances, la présence des protestants est d’une certaine façon tolérée, en fonction de leur utilité pour la colonie.
Déjà, en 1642, Paul de Maisonneuve, dont la ferveur catholique ne fait aucun doute, accepte les protestants à Ville-Marie sous condition d’être hommes de métier.
