Histoire de la poupée Elmo

Le cas de la poupée Elmo : La loi de l’offre et de la demande ou comment Elmo a conquis le Québec

On sait que c’est la loi de l’offre et de la demande qui détermine en quelque sorte les prix, mais c’est la poupée Elmo, un personnage sympathique aux gros yeux qui rigole et s’agite en disant « oh, ça chatouille! » quand on lui presse ou gratte le ventre, qui est un superbe exemple de cette loi et elle bien démontre à quel point les émotions peuvent influencer nos décisions.

Personnage de télévision favorite pour les enfants pendant des années, Elmo les a éblouis dans l’émission télévisée Sesame Street ainsi que dans les livres et vidéos.

En 1996, ce jouet en peluche a été produit en faible quantité et commercialisé aux États-Unis durant la période de Noël par l’entreprise Mattel, la même qui avait lancé, en 1959, un produit qui allait faire le tour du monde et la joie de millions d’enfants : la poupée Barbie. Mais Barbie ne marque que le début d’une longue série de jeux et jouets à succès commercialisés dans le monde entier par Mattel Inc : en 1978, l’entreprise révolutionne le jouet et commercialise le robot Goldorak et en 1982, c’est le lancement de la série des Maîtres de l’Univers qui connaît un immense succès mondial.

Elmo n’est donc qu’un autre jouet qui trouve portant un fort succès.

En effet, en décembre 1996, tous les enfants le veulent, la poupée provoque des émeutes dans les magasin, les parents en arrivent même aux poings pour avoir leur exemplaire et des employés de magasins de jouets sont blessés au cours des bagarres.

L’Amérique du Nord s’arrache «Chatouille-moi, Elmo», le jouet – vedette de Noël. La peluche est introuvable et objet d’un féroce marché noir. De 28,99 dollars, prix recommandé par la Mattel, la poupée rouge avec de gros yeux s’échangera jusqu’à 2000 dollars.

Au Canada, la situation n’est pas si différente. À Fredericton, petite ville à l’est du Québec, une cinquantaine d’Elmo ont été mises en vente à 3 heures du matin, pour éviter les débordements. Mais, dès 22 heures, plus de 300 parents transis attendaient l’ouverture du magasin, dont l’employé a fini à l’hôpital pour contusions. Une femme a annoncé qu’elle était prête à payer 3 700 dollars (contre 28 dollars en prix magasin!) pour qu’on lui en réserve une.

Certains acheteurs la revendent via les petites annonces de leur quotidien. Une mère de famille a ainsi «sacrifié» un Elmo à 450 dollars dans la Pittsburgh post-Gazette. Son téléphone n’a pas arrêté de sonner. Dans plusieurs villes, des enchères ont été organisés et les organisateurs ont empoché de grosses sommes rien que pour vendre des billets d’admission.

Où est donc passé la science de l’offre et de la demande dans le cas Elmo?

La réponse est simple : le marché est souvent influencé par l’émotion et Elmo est un excellent exemple d’un marché influencé par l’émotion.

Le bons sens économique d’un investissement constitue l’autre facteur du marché. Quand la plupart des enfants placent en tête de leur liste de cadeaux de Noël ce personnage de la série Sesame Street dont on a bombardé les jeunes de réclames publicitaires juste avant Noël, rien ne résiste à la demande qui n’a aucun sens pour les gens qui n’ont pas d’enfants.

L’incroyable histoire d’Elmo peut servir d’exemple de l’offre et de la demande dans le domaine économique, mais il se passe la même chose dans les marchés des actions, de l’immobilier ou des cartes de baseball et de hockey.

Notons finalement que plusieurs parents se demandèrent si l’entreprise avait intentionnellement enlevé le produit du marché tout en continuant d’en faire la publicité pendant le temps des fêtes et a provoqué ainsi une panique attribuable à une forte demande et à un manque de stock, mais l’entreprise a toujours nié énergiquement les allégations.

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Poupée Elmo. Image libre de droits.

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