Criminalité en Nouvelle-France

La criminalité en Nouvelle-France

Criminalité en Nouvelle-France. En Nouvelle-France, il y a deux sortes de pauvres :

D’abord, il y a ceux qui sont incapables d’exercer un emploi parce qu’ils n’ont «ni talent, ni métier, ni les forces suffisantes pour pratiquer un métier», par exemple, il peut s’agir d’infirmes ou de malades.

Ensuite, il y a ceux qui peuvent travailler, mais qui, soit ne trouvent pas de travail, soit ne gagnent pas assez pour faire vivre une grande famille.

Les autorités aident ces deux catégories de pauvres, mais ce n’est pas toujours suffisant pour empêcher que certains se livrent au crime ou à l’errance.

En effet, après de longues études, on a constaté que le vol est souvent commis par des gens dans le besoin…

Les archives de Québec conservent plusieurs documents à ce sujet :

  • Le 27 janvier 1750, le juge de la prévôté de Québec, François Daine, examine le cas d’Antoine Verny, accusé d’avoir commis un vol. Celui-ci montre sa poitrine au juge en déclarant. «Je suis maigre comme un pigne (pomme de pin)».
  • Le journalier Pierre Malherbe, dit Orléans, arrêté au début du mois de novembre 1732, n’a qu’une chemise et un habit usé d’été à se mettre sur le dos. Poussé par le froid, il force la porte du marchand montréalais Jacques Gadois, dit Mauger. Il veut reprendre le «capot» qu’il y a mis en gage.
  • François Laurent, également un journalier sans travail, vole, en décembre 1733, des bas et des souliers français dans la Côte-du-Sud pour «s’habiller».
  • Deux adolescents de 15 et 14 ans, les orphelins Étienne Lefebvre Bellerose, dit Cani, et Josèphe Julien, volent des biens aux religieuses de l’Hôtel-Dieu de Montréal. Ces jeunes vivent de la charité publique. Plus d’une fois les Hospitalières de l’Hôtel-Dieu leur ont porté secours. Un jour, ils pénètrent par effraction dans la maison des religieuses. Par la suite ils prennent ce dont ils ont besoin. La fille fait le guet pendant qu’Étienne se glisse dans la maison par une petite porte. Il met la main sur des bas de laine, du vin, du savon, des souliers de chevreuil, de l’«étoffe du pays», une chandelle, de l’eau-de-vie. Il prend aussi une imitation de Jésus-Christ, que les adolescents revendent par la suite pour se procurer de la nourriture.

*

Plusieurs vols sont commis par des vagabonds et des mendiants. La veuve de Pierre Mardi, Charlotte Dumesnil dite la Musique, déclare à son procès à Montréal que le 22 février 1753, elle allait de maison en maison demander l’aumône «pour une pauvre femme bien malade qui avait cinq enfants».

Elle reçoit un morceau de pain du marchand et notaire Antoine Foucher. Elle s’en va, mais sous prétexte de la perte d’une de ses mitaines, elle revient chez lui pour voler une petite marmite.

Les autorités essayent de contrôler la mendicité. Les cahutes ou les simples abris des mendiants sont installés aux alentours des murailles et constituent «des lieux de scandale et de désordre», selon les propos des autorités qui défendent de «gueuser et mendier» sous peine de punition corporelle.

Toutefois, il est toujours difficile de réprimer les miséreux. Au XVIIIe siècle, le gouverneur Beauharnois demande l’arrêt de «toutes les personnes errantes et sans aveu» car «le nombre de vagabonds augmentait beaucoup et intimidait les habitants».

On mobilisa vingt-quatre miliciens et quatre officiers à cette fin. Ce détachement patrouille dans la ville de Québec pendant deux mois, jour et nuit. Jusqu’à ce qu’il ne reste aucun mendiant ou vagabond.

Voir aussi :

Reconstruction d’une cage semblable à la celle de la Corriveau, et conservée au musée du Château Ramezay, à Montréal. Photo : © Histoire-du-Quebec.ca.
Reconstruction d’une cage semblable à la celle de la Corriveau, et conservée au musée du Château Ramezay, à Montréal. Photo : © Histoire-du-Quebec.ca.

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