Paris au Québec, toponymie

Toponyme de Paris au Québec : origine, utilisation de ce nom

Toponyme de Paris au Québec : C’est dans la réserve faunique des Laurentides, aux limites du parc des Grands-Jardins, dans un décor naturel empreint d’une grande dignité, que se dresse majestueusement le sommet de Paris. Ce mont, haut de 975 mètres, voisine, au nord, avec le sommet de Québec et, au sud, avec les sommets de Dakar et de Cotonou, de même que ceux de Maurice et de Chaillot.

Cette grappe de toponymes consacrés principalement à des capitales dispersées mondialement a pris forme en 1996, lorsque la Commission de toponymie du Québec a décidé de souligner à sa façon, par des désignations toponymiques commémoratives, la Semaine internationale de la Francophonie. Rappelons que l’espace correspondant à la Francophonie s’étend sur tous les continents et regroupe près de 50 États et Gouvernements ayant le français en partage. Ces derniers se réunirent une première fois à Paris, en 1986, pour discuter d’économie mondiale et de politique internationale, mais aussi pour préparer divers projets de coopération et adopter la programmation multilatérales francophone. Après ce Sommet de Paris, les chefs d’État de la Francophonie poursuivirent leurs travaux, se rencontrant officiellement, tous les deux ans, à Québec (Québec) en 1987, à Dakar (Sénégal) en 1989, au Palais de Chaillot (Paris, France) en 1991, à Grand-Baie (Maurice) en 1993, à Cotonou (Bénin) en 1995, à Hanoï (Vietnam) en 1997, à Moncton (Nouveau-Brunswick) en 1999, etc.

Voilà qui justifie que des Sommets francophones soient devenus soudainement des sommets topographiques. En plus d’un sommet, le toponyme Paris, désigne, au Québec, différentes voies de circulation, notamment à Chicoutimi, à Montréal et à Pointe-Claire, ainsi que deux places, l’une à Laval, l’autre à Québec. À ce dernier endroit, la place de Paris est ornée d’une imposante sculpture de béton recouverte de marbre blanc, don de la ville de Paris à la ville de Québec. Ce monument, intitulé Dialogue avec l’histoire a fait l’objet d’une inauguration en 1987 en présence du maire de Paris et premier ministre de France, Jacques Chirac.

Divisé en vingt arrondissements, chacun constituant une page d’histoire, la commune, peuplée par des millions de Parisiens, constitue le noyau d’une agglomération de plus de 10 millions d’habitants. Surnommée la Ville Lumière, Paris occupe une place prépondérante sur l’échiquier des villes du Monde.

Mais ses origines lointaines sont modestes : un petit village de pêcheurs, de la tribu celte des Parisii, appelé simplement Lutetia. Pris par les Romains en 52 avant j »-C., il allait toutefois devenir, en 486, la capitale de Clovis, roi des Francs. Les souverains qui se succédèrent sur le trône firent de Paris un lieu de pouvoir, mais l’un d’eux, Louis XIV, la quitta au profit de Versailles, où il s’installa au début des années 1680. La Révolution de 1789 ramena toutefois le pouvoir politique dans la capitale, qui demeura toujours, par contre, le cœur économique, social et culturel de la France. Ainsi, elle conserva dans ses murs les institutions vouées à l’essor économique et démographique de la colonie : par exemple, le siège de la Compagnie de la Nouvelle-France, créé au printemps de 1627 par le cardinal de Richelieu.

La ville de Paris se classe au quatrième rang des régions françaises ayant le plus contribué au peuplement de la vallée du Saint-Laurent, notamment entre 1632 et 1662. L’un des colons parisiens, l’apothicaire Louis Hébert (vers 1575-1627), fut même le premier à tirer sa substance du sol québécois. Ajoutons, enfin, que c’est la Coutume de Paris qui régit la Nouvelle-France pendant tout le Régime français, jusqu’à la signature du traité de Paris, le 10 février 1763, par lequel la France céda sa colonie à la Grande-Bretagne.

Lac des Parisettes

Ce lac minuscule d’une longueur de quelque 250 m, situé à quelque 320 m de hauteur dans la réserve faunique de Portneuf et à 25 km au nord-ouest de Rivière-à-Pierre, n’offre rien de particulier, sauf son nom. Les parisettes, de la famille des Liliacées, sont des plantes des bois humides à baies bleuâtres. Ce mot est un diminutif du genre Paris qui s’est surtout développé en Asie orientale alors qu’une seule espèce atteignit l’Europe, celle nommée Paris quadrifolia qui ne croît pas spontanément au Québec. Seul un botaniste connaissant ces renseignements spécialisés pouvait attribuer ce nom à cette nappe d’eau. Il a d’ailleurs été suggéré par un employé du Service de la faune, au ministère du Tourisme, et accepté officiellement en 1971 par la Commission de géographie.

Parisville

Déjà en 1882, le bureau de poste de cette municipalité sise à l’intérieur des terres, dans la région de Lotbinière historiquement, à quelques kilomètres de Deschaillons-sur-Saint-Laurent, était identifié sous le nom de Parisville. Celui-ci rappelle que plusieurs familles portant le patronyme Paris habitaient, vers 1820, le territoire qui est issu du démembrement de Saint-Jean-de-Deschaillons. D’ailleurs les autorités parisvillois qui ont présidé à l’érection de la municipalité de Saint-Jacques-de-Parisville en 1901 – appellation qui reprend celle de la paroisse créée en 1900 – avaient pour projet de la dénommer Saint-Jacques-de-Compostelle. Toutefois, l’existence d’un bureau de poste du nom de Parisville depuis 1881 devait les amener à substituer à Compostelle, lieu de pèlerinage très célèbre dans l’Espagne du Moyen Âge, cette dénomination. Le patron de la paroisse, saint Jacques le Majeur, est l’un des douze apôtre. Le poids de l’usage et le souci d’abréger ont incité les responsables municipaux à modifier l’appellation municipale pour ne retenir que Parisville, en 1986. L’agriculture domine l’économie locale.

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Paris fut le siège du premier Sommet de la Francophonie et c’est pour cette raison qu’une montagne du Québec porte le nom de Sommet de Paris. Photographie par Histoire du Québec.ca.

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