L’ouvrier canadien : Un hommage aux écoles techniques de la province de Québec
Nous accusons réception, avec la plus grande satisfaction, d’une circulaire de la maison de bijouterie bien connue. Henry Birks and Son, Limitée, rédigée en français en en bon français.
Nous nous faisons un devoir de féliciter chaleureusement la maison Birks de cette attention à l’égard de la clientèle canadienne-française, dont elle retirera, nous en sommes certains, des avantages substantiels.
La circulaire s’applique à faire ressortir que les articles de bijouterie de la maison sont pour la plus grande partie, fabriqués au Canada, par des ouvriers canadiens, et c’est encore un nouveau motif de la féliciter.
« C’est aux cerveaux canadiens, aidés de l’habilité des artisans canadiens, que revient le mérite du merveilleux développement de la fabrique Birks, en dépit de la concurrence des centres industriel de l’univers », dit la circulaire.
Nous sommes heureux de voir cette constatation d’un fait que nous avons toujours affirmé : que les ouvriers canadiens bien instruits et bien entraînés, peuvent rivaliser avec les meilleurs du monde entier.
La circulaire ajoute encore : « Fait intéressant : dans beaucoup des départements de l’usine Birks où se font les objets délicats qui requièrent le plus d’habilité dans la main-d’œuvre, les ouvriers canadiens-français occupent une place prépondérante ».
Nous savions depuis longtemps que l’ouvrier canadien-français héritier du tempérament artistique qui caractérise sa race et fait de la bijouterie française la première du monde, à les mêmes qualités d’exécution, la même finesse de travail et la même habilité artistique que son confrère parisien, dès qu’on lui a fourni les moyens de développer et d’utiliser son savoir-faire.
Ce qui nous amène à citer encore le dernier paragraphe de la circulaire : « Il convient ici de louer notre gouvernement de ce qu’il ait compris toute l’importance qu’il y a pour l’avenir de la province de Québec, de former des ouvriers experts, en encourageant, comme il le fait, l’établissement et le maintient d’écoles techniques dans les centres populeux ».
Cette hommage rendu à la géniale initiative de Sir Lomer Gouin, le fondateur des Écoles Techniques, de la province de Québec, nous paraît très important à signaler, étant donnée la source dont il émane.
(Texte paru dans le journal Le Canadien, le 5 janvier 1917).