Les Métis : Fous comme des Français, forts comme des Indiens
Depuis le temps que les coureurs des bois épousaient des femmes cries et ojibwas, un nouveau peuple était né dans la Plaine, autour de la rivière Rouge. Il avait ses coutumes, sa culture et son mode de vie.
De religion catholique et de langue française, les Métis empruntaient aux deux civilisations : « Forts comme des Indiens et fous comme des Français », aimait à dire Gabriel Dumont lui-même. Ils pratiquent la traite des foulures, mais aussi l’agriculture. Surtout ils chassent le bison, animal sacré et généreux. Cela permet à ce peuple de prospérer et de bientôt s’étendre jusqu au Saskatchewan.
L’année 1869 marque la fin de cette période idyllique quand le gouvernement fédéral du Canada acquiert les terres de Rupert (Manitoba) avec la ferme intention d’y établir des colons anglophones et protestants.
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La résistance contre le fédéral s’organise aussitôt autour dans un jeune Métis éduqué au Québec dénommé Louis Riel. Une délégation c’est rend même à Ottawa pour demander la création d’une province où seraient reconnus les droits de propriété, la langue française et la religion catholique du peuple métis. Les délégués n’obtenant aucune réponse alors la question la situation dégénère donc au Manitoba, lorsque les Métis condament et executent l’arpenteur canadien-anglais Thomas Scott . Jugé responsable de cette mort, Louis Riel choisit de ‘exiler aux États-Unis.
Entre temps, les autorités canadiennes créent finalement la province du Manitoba, le 12 mai 1870. Loin de satisfaire les Métis, la constitution de la nouvelle province favorise plutôt la colonisation par les Ontariens. Ainsi ceux-ci arrivent alors en masse, cependant qu’on voit le troupeaux des bisons et les animaux à fourrure décimés par l’avance de la colonisation agricole. Plusieurs Métis quittent alors le Manitoba. Ils s’intègrent donc aux clans installés le long de la Saskatchewan-du-Sud, autour du poste de Batoche…
(Extrait de Légendes d’un Peuple d’Alexandre Belliard. Éditions ÉDITIÖ, 2016).