Ordre économique mondial

Ordre économique mondial et la guerre de 1914-1918

La Première guerre mondiale a bouleversé la situation économique de tous les pays du monde. Ces transformations entraîneront de nombreux désordres et cette guerre apparaît nettement comme une rupture dans l’histoire.

En effet, le monde après 1918 ne sera plus jamais celui d’avant 1914 et cela est particulièrement marqué dans le domaine économique. Ces changements irréversibles apparaissent dans de multiples domaines : L’Europe est épuisée par la guerre qui s’est traduite pour le continent par de nombreuses pertes en vies et en outillage. La domination de la Grande-Bretagne sur l’économie mondiale et plus généralement de l’Europe est remise en cause.

Certains pays « neufs » – le Canada, l’Australie, le Japon, l’Argentine, entre autres, ont profité de la guerre pour développer leur production industrielle. Effectivement, ces pays extra-européens, partis, il est vrai, de chiffres médiocres, ont connu un essor important, tel le Japon, dont la production manufacturière passe de l’indice 100 en 1914, à l’indice 217 en 1920-1924. La même chose passe au Canada. En Argentine et au Brésil, les années de guerre ont été le temps de très rapide progrès de l’industrialisation. En quatre ans, le capital investi s’est accru de 22,5% en Argentine, la production industrielle a doublé.

Le pays double ses exportations de viande. Au Brésil, de 1907 à 1920, la valeur de la production, en monnaie constante, a augmenté de 108% dans les industries mécaniques et de 328% dans le textile. La production de café passe de 8 600 000 tonnes en 1915, à 15 millions de tonnes, en 1928. Ce sont les États-Unis qui maintiennent, sans aucune contestation possible, l’économie dominante, d’autant plus que pour financer la guerre les alliés ont dû s’endetter auprès d’eux et qu’ils sont devenus les créanciers du monde comme la Grande-Bretagne au XIXe siècle (leurs réserves d’or ont été multipliées par quatre et représentent en 1920 près des 2/5e du stock d’or mondial).

Les interventions de l’État pour faire face aux besoins de la guerre ont été très importantes. Alors, l’État a en fait assuré une véritable domination sur l’économie. La paix se traduit par un très net désengagement, mais on ne reviendra jamais à avant 1914, en particulier l’idée a fait son chemin que l’état peut et doit intervenir en cas de difficultés.

Dans le domaine de l’organisation de la production, là aussi la guerre a entraîné des changements qui se révélèrent durables. La guerre a vu se développer les méthodes de production inspirées du taylorisme, de façon à produire massivement les biens dont on a besoin pour faire face à la situation. Cette utilisation du taylorisme repose souvent sur l’emploi d’une main-d’œuvre féminine, et le travail féminin, en particulier dans l’industrie, se développe.

D’ailleurs, le financement de la guerre a nécessité le recours à l’inflation et à l’abandon de l’étalon-or. De nouveaux modes d’organisation des systèmes monétaires nationaux et internationaux seront nécessaires et leur mise en place sera difficile. Enfin, avec la Révolution russe de 1917, le monde connaît un concurrent qui servira de modèle à une grosse partie des travailleurs. Tous ces changements sont souvent source de désordres qui marquent cette période.

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Jésus de Montréal. Photographie de Histoire-du-Québec.ca.

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