Nouvelles de Londres de l’an 1770
Actualités qui témoignant des événements qui ont eu à Londres en 1770 y publiées dans le journal La Gazette de Québec le 26 juillet 1770.
Assemblée générale de la compagnie des Indes
Le 9 avril. L’Assemblée générale de la compagnie des Indes se tint samedi à Londres. Les députés, syndics et directeurs, y rendirent compte de leurs gestions, par lesquelles il parut clairement impossible de recueillir des avantages de leur commerce, et la nécessité absolue de 400 livres par action pour satisfaire aux engagements déjà formés et qu’ils doivent remplir au premier novembre prochain. Tous les projets que l’on proposa pour la continuation de leur commerce parurent insuffisants et inadmissibles. Et le règlement de leurs dettes par composition, s’accompagné de tant de difficultés, que l’on proposa de remettre toutes les affaires entre les mains du Roi. Et de le prier d’accepter tous leurs effets, meubles et immeubles.
Dettes de Mr Wilkes réglées
Londres, le 19 avril. Hier le comité des soutiens du Bill des droits régla les dettes de Mr. Wilkes. À six heures le même jour ce monsieur sortit de la prison du Banc du Roi, et partit immédiatement dans une chaise de poste accompagné de sa fille. On suppose qu’il est allé à la maison de campagne de Mr. Reynolds, son avocat, dans la province de Kent.
Le bruit court, que le comté de Chatham prépara un bill pour annuler tout ce qui a été fait dans un certain endroit au sujet de Jean Wilkes, Écuyer.
On dit qu’un vieux Monsieur, riche de Livres 60,000, a promis à Mr. Wilkes, de le rendre maître de tout son bien.
Comment choisir les nourrices et les matrones
Les Lords de l’Amirauté ont résolu que les nourrices et les matrones de l’hôpital de Greenwich seront choisies à l’avenir parmi les femmes de matelots seulement. Et que les amendes levées sur les délinquants pour ivrognerie ou autre désordre, seront appliquées à l’éducation des enfants des matelots seulement.
Ambassadeur de la France part en France
Mardi son Excellence le Comte de Chatelet Lomont, ambassadeur de la cour de France, partit de son hôtel dans la rue Grand George pour Paris. Ayant obtenu avant permission de la cour de s’en retourner pour les affaires particulières.
Accident ou assassinat ?
Il y a mercredi huit jours qu’un marchand de cette ville alla chez un apothicaire de la connaissance, pour faire quelques affaires avec lui. Après qu’ils eurent fini, il offrit au marchand de prendre un verre de vin. En conséquence on lui versa un verre de liqueur qui l’apothicaire lui donna. Après l’avoir bu, il dit à l’apothicaire, Monsieur, je crois que vous vous êtes trompé. En fait, ce n’est point du vin que vous m’avez donné. Et en examinant le contenu de la bouteille, on trouva à sa grande surprise que c’était du poison subtil. On mit tout en usage pour le chasser. Mais il avait déjà fait un si grand effet, que la personne traîne jusqu’à mardi dernier et mourut.
Maître de meute
Vendredi le comte d’Essex baisa la main de sa majesté, à la nomination de maître de meute des chiens courants. Cela à la place du lord Galloway, qui s’est démis, comme a fait le Lord Edgecumbe, ayant été nommé un des trésoriers d’Irlande, à la place de l’honorable Jacques Grenville qui a remercié.
Accusation contre l’auteur du Chucheteur
Jeudi il fut trouvé bill d’accusation à Hicks-hall, contre l’auteur du Chucheteur. Il forcit un ordre de la cour pour l’arrêter. On le cherche alors pour le traduire en justice.
Jeudi au soir on arrêta Mr. Morley comme vendeur du Chucheteur. On le immédiatement mena devant le chevalier Jean Fielding, chez qui il se cautionna de livres 400 sterling, de paraître à Hicks-hall le 29 de mai prochain. On cherche soigneusement Mr. Moore, celui qui l’a publié, et plusieurs autres.
Mort du Vicomte Ligonier
Hier mourut, vers huit heures, le Très honorable Vicomte Ligonier, à sa maison dans la rue North Audley.
Le Lord Ligonier, dont la mort se mentionne dans le papier d’hier, a servi toutes les guerres de la reine Anne sous le Duc de Marlborough. Ainsi dans toutes celles qui ont suivies. Il se distingua avec une bravoure et une conduite qui l’éleva à juste titre aux postes principaux de la profession. Il n’était pas moins recommandable pour sa bienveillance. Ainsi que par on humanité et sa charité. Qualités qui ornèrent son caractère dans les jours de paix et de retraite.
En considération des services éminents qu’il rendit à la nation, sa majesté le créa vicomte d’Inniskilling. Cela pour lui et ses héritiers mâles. En en même temps nommé Maître-général de l’artillerie et commandant en chef des forces.
Et pour le récompenser encre de ces services, il plût à sa majesté, en mai 1762, d’accorder à sa grandeur et à ses héritiers mâles. Et à défaut d’issu, à son neveu le colonel Ligonier, la dignité de vicomte du royaume d’Irlande. Sous le titre de vicomte Ligonier de Clonmel dans le dit royaume. Et en avril 1763, la dignité de baron de la Grande Bretagne.
En 1765, il se démit du commandement des troupes et de l’artillerie. Il a trouvé ainsi que son âge et ses infirmités l’appelaient à la retraite. Il plût à sa majesté de l’élever dans la retraite à la dignité de comte de la Grande-Bretagne. Les titres anglais s’éteignent en lui. Mais son neveu lui succédé. Le fils de feu le Lieutenant colonel Édouard Ligonier, sera vicomte de Clonmel dans le royaume d’Irlande.