Nouvelle-France au XVIIe siècle
Dans la deuxième moitié du XVIIe siècle, la population de la Nouvelle-France atteignait à peine 3 000 âmes, comme le montre le premier recensement de 1660.
La région de Québec, formée de la ville de Québec et de quatre seigneuries (Beauport, Beaupré, Lauson et Notre-Dame-des-Anges), est la plus peuplée, avec près de 1 600 habitants. Quelques centaines de colons sont regroupés à Trois-Rivières et dans les seigneuries voisines du Cap-de-la-Madeleine, de Sainte-Anne et de Champlain. L’île de Montréal était le dernier centre habité avec plus de 500 âmes.
Cette faiblesse numérique de la population témoigne du peu de progrès de la colonie depuis sa fondation par Samuel de Champlain en 1608.
Les compagnies dans lesquelles l’État français dépose les destinées de la Nouvelle-France, négligent de satisfaire à leurs obligations, à l’exception de la Compagnie des Cent Associés qui, pour sa part, souffre d’un échec financier et ne peut continuer sa mission.
À partir de 1645, c’est la Communauté des Habitants qui assume les charges de la colonie, mais elle ne fait guère mieux du fait de la guerre contre les Iroquois qui paralyse la traite des fourrures.
Plusieurs missions religieuses venues au cours du siècle essaient de remédier à la situation. Les Récollets débarquent en 1615; les Jésuites les suivent dix ans plus tard.
Après le traité de Saint-Germain-en-Laye de 1632, les Jésuites représentent désormais l’Église, leur supérieur étant la plus haute autorité ecclésiastique du territoire. En quelques années, des missions sont fondées en Acadie, au lac Saint-Jean, dans la région des Grands Lacs et en Iroquoisie.
Les Jésuites tentent en outre de suppléer aux faiblesses des Cent Associés et c’est leur représentant qui assume la gestion financière de la colonie.
Ils font également la promotion de la Nouvelle-France, favorisent l’arrivée de nouveaux colons et les aident à s’établir dans les seigneuries. Ils construisent un collège en 1635, un séminaire pour jeunes filles et un hôpital en 1639.
L’ordre religieux soutient donc la colonie. Mais une population insuffisante, des institutions administratives presque inexistantes, la guerre contre les Iroquois, la menace d’une guerre contre les Anglais, la faim et le froid, tous ces facteurs font craindre pour l’avenir de la colonie.
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