Normandie au Québec

Normandie, toponyme, origine du nom et son utilisation au Québec

La Normandie, ancienne province française située au nord-ouest de la France, sur la côte sud de la Manche, face à l’Angleterre, doit sa création aux Vikings. En effet, c’est en l’an 911, au traité de Saint-Clair-sur-Epte, qu’un territoire nommé Normannia, le pays des hommes du Nord, fut concédé par le roi de France, Charles III le Simple, à Rollon, un des chefs des envahisseurs venus de Scandinavie, appelés aussi Normands. Dès le XIIe siècle, le nom du pays prit la forme française de Normandie.

Cette contrée, plutôt artificielle, est une création à la fois historique et administrative, n’ayant ni limites naturelles, ni unité géographique. Au contraire, ses paysages varient à la mesure de ses nombreuses petites régions naturelles aux noms évocateurs : Pays de Caux, Pays de Bray et Vexin Normand, au nord de la Seine ; Pays d’Auge, Pays d’Ouche, Cotentin, Bocage Normand, Roumois et Bessin, au sud.

Sur le plan de son actuel découpage administratif, la Normandie est divisée en cinq départements : la Seine-Maritime et l’Eure, qui forment la Haute-Normandie, le Calvados, la Manche et l’Orne, qui composent la Basse-Normandie. Au Moyen Âge, la Normandie fut constamment le champ de bataille de la guerre entre Français et Anglais, jusqu’à l’établissement du parlement du Rouen et la création de la province, en 1499 ; Guillaume le Conquérant et Richard Cœur de Lion en furent les principaux héros. L’attachement des Québécois à la Normandie est particulier à à plusieurs titres et il est justifié par au moins deux événements historiques majeurs. D’une part, il faut se rappeler qu’ils étaient nombreux, le 6 juin 1944, à participer avec les forces alliées, au fameux débarquement de Normandie vers la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Les troupes canadiennes jouèrent alors un rôle important, notamment pour avoir, à la fin du jour J, pénétré à environ 9 kilomètres à l’intérieur des terres de la Basse-Normandie et, après quelques semaines, s’être emparées de Caen et de Falaise, après de très rudes combats qui firent, au total de la bataille de Normandie, 18 450 soldats canadiens tués et blessés. Ce succès vengeait l’échec du raid de 1942 sur Dieppe, en Haute-Normandie, par les commandos canadiens et britanniques où des milliers de Canadiens et de Québécois avaient été blessés et plus de 700 tués.

D’autre part, dans un épisode plus heureux de l’histoire, la Normandie a fourni, entre 1620 et 1760, d’importants contingents d’immigrants à la Nouvelle-France. Au cours de cette période, elle fut la région qui envoya le plus de colons en Amérique, soit au-delà de 1 100, représentant 12,8 % de l’émigration française totale.

Aujourd’hui près de 17 % des Québécois francophones descendent d’ancêtres venus de Normandie. Évidemment, il en est résulté un important transfert de patronymes et de toponymes. Ainsi, aujourd’hui, 58 lieux du Québec portent officiellement le nom de Normandie : un canton de l’Outaouais, désigné en 1955 au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, une zone d’exploitation contrôlée (ZEC), deux secteurs résidentiels, un parc, quatre lacs, trois districts électoraux municipaux, un hameau et quarante-cinq rues, avenues, boulevards dans autant de municipalités du Québec.

Canton de Normandie

Connu sous ce nom depuis 1955 et proclamé en 1966, le canton de Normandie a pour voisin celui de Bretagne, tout comme ces deux régions sont voisins en France. Situé dans Pontiac, à une vingtaine de kilomètres de Fort-Coulonge, son territoire est arrosé par les rivières Coulonge Est et Picanoc ; il renferme plusieurs nappes d’eau, en particulier les baies à la Truite et Tugman, qui se rattachent au lac Dumont, ainsi que les lacs Laforest et Michaud. Conquise par les Normands au Ixe siècle, la région plus tard désignée sous le nom de Normandie fut d’abord un duché indépendant d’où partit Guillaume le Conquérant pour s’emparer de l’Angleterre dont il deviendra roi le 25 décembre 1066. Par la suite, la Normandie sera le champ de bataille presque perpétuel où s’affrontent les Anglais et les Français jusqu’à l’établissement du parlement de Rouen et la création de la province en 1514. Comprenant aujourd’hui les départements de la Seine-Maritime, du Calvados, de la Manche et, en partie, ceux de l’Orne et de l’Eure, la Normandie a été vers débarquement allié de juin 1944. Les troupes canadiennes s’illustrèrent particulièrement pendant la bataille qui s’ensuivit. Pendant toute le Régime français, la Normandie a fourni d’importants contingents d’immigrants à la Nouvelle-France et il en est résulté un important transfert de patronymes et de toponymes.

ZEC Normandie

La Zone d’exploitation contrôlée Normandie, d’une superficie de 1 018 km2, se situe à l’extrême nord de la région des Laurentides, à environ 70 km au nord-ouest de Saint-Michel-des-Saints. Ce vaste territoire est baigné par plus de 175 lacs dont le plus important, le lac Némiscachingue, couvre 17 km2. La ZEC tire son nom du lac Normandie, élargissement de la rivière du Pin Rouge qui coule immédiatement à l’extérieur de sa limite ouest, dans la ZEC Mitchinamecus. Une carte régionale de 1930 indique Lac Normandie. Le toponyme rappelle la région de France d’où sont originaires bon nombre de Québécois.

Voir aussi :

Oratoire St-Joseph
La nef de l’oratoire de Saint-Joseph. Photographie par Histoire-du-Quebec.ca.

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