Nord du Québec et ses lacs
Lac Bylot
À une centaine de kilomètres au nord-est du village de Povungnituk, cette nappe d’eau du Québec septentrional se situe dans le cours de la rivière Irsuaq, affluent de la rivière de Povungnituk. Large de 11 kilomètres et longue de 24 kilomètres, elle contient de nombreuses îles, dont les plus grandes se retrouvent en son centre. Approuvé en 1945, ce toponyme honore la mémoire de Robert Bylot, officier en second de l’explorateur Henry Hudson lors de son quatrième et dernier voyage à la baie qui porte son nom, en 1610. Dégradé peu avant la mutinerie du 11 juin 1611, qui abandonna Hudson et une partie de son équipage dans la baie qui porte son nom, Bylot ramena le navire et les mutins survivants en Angleterre. Il revint à plusieurs reprises dans la région de la baie d’Hudson entre 1612 et 1616 et contribua notamment à démontrer l’absence d’un passage vers l’ouest à partir de ce territoire nordique. William Baffin, qui l’accompagna en 1615 et en 1616, reconnut en Bylot un pilote habile à manœuvrer dans les glaces et un navigateur soucieux de la santé et du moral de son équipage. Les Inuits avaient donné à ce lac le nom de Tasirruarusiq ou « l’autre grand lac ». Par cette appellation, ils faisaient sans doute allusion au lac Juet, étendue d’eau d’une superficie à peu près égale à celle du lac Bylot, située à quelques kilomètres au nord de celui-ci dans la parcours de la même rivière.
Lac De L’Épervanche
C’est en 1957 que ce nom a été attribué à un lac du Nord québécois qui constitue l’une des sources de la rivière Rupert. Orienté sud-ouest-nord-est, le lac De L’Épervanche s’effile sur 12 km de long et 1 km de large entre deux rangées d’eskers. Il est voisin des lacs Testard et Troilus dans la région de Baie-James. On a voulu rappeler Charles-François Mézières (décédé en 1750), chevalier de L’Épervanche (Lépervanche), capitaine de troupe dans la marine française. Comme bon nombre d’officiers de la Nouvelle-France, il voyage beaucoup à travers la colonie: on le trouve à Détroit en 1725, où il épouse Louis-Suzanne Noland. Il devient lieutenant en 1731, puis capitaine en 1743, alors qu’il commande le fort Chambly ; à sa mort, il dirigeait la garnison du fort de La Prairie depuis un an. Cet officier originaire de Boisset-les-Prévanches en Normandie, se faisait appeler à son arrivée en Nouvelle-France sieur de l’Épervanche. Cette déformation est la résultante d’un long processus d’altération de pervenche, mot qui désigne une plante à fleurs d’un bleu mauve, qui pousse dans des lieux ombragés, tels des sous-bois. De la famille des Apocynacées, on en trouve trois variétés au Québec.
Lac De Freneuse
À environ 55 km au nord-ouest du village nordique de Kuujjuaq, soit à mi-chemin de Tasiujaq, se trouve le lac De Freneuse qui s’étend sur une superficie de 24 kilomètres carrés. Plutôt étroit, il s’étire sur une longueur de 23 km tandis que sa largeur ne dépasse guère 4 km. Son nom paraît sur les cartes topographiques depuis la seconde moitié du XXe siècle. Ce nom rappelle le capitaine au long cours, Joseph Damours de Freneuse (1687-1737), fils de Mathieu Damours de Freneuse (1657-1696) et de Louise Quyon. Il était aux commandes de “La Renommée”, navire qui a échoué sur la pointe méridionale de l’île d’Anticosti, le 3 novembre 1736. Avec une partie de l’équipage, il réussit à atteindre le rivage de l’île où il passa misérablement une partie de l’hiver. De Freneuse meurt en effet le 16 février 1737, après avoir reçu les derniers sacrements du récollet Louis Crespel. Les Inuits utilisent les appellations Illuvigaaluttaliup Tasialunga et Tasikutaaraaluk, cette dernière signifiant “le grand lac long. »
Lac Cachisca
Situé à une soixantaine de kilomètres à l’ouest du lac Mistassini, le lac Cachisca, d’environ 10 km2 de superficie, constitue avec les lacs Opataca, Comencho et Assinica une des principales sources de la rivière Broadback. Ce toponyme, adopté en 1939, représente une forme abrégée de Capacwachipsca, mot cri qui pourrait signifier « lac d rocher en eau peu profonde ».
Lac Capellière
Le lac Capellière, sis au cœur de la municipalité de Baie-James, fait partie du bassin hydrographique de la Grande Rivière. D’une longueur de 3,9 km et d’une superficie totalisant 6 km2, on le retrouve à mi-chemin entre le barrage LG – Quatre, à l’ouest, et le réservoir de Caniapiscau, à l’est. Le toponymie Lac Capellière, choisi en 1964, rappelle un capitaine en second du régiment Royal-Roussillon, des écrits témoignant de la présence à Québec au mois de septembre 1755.
Lac Deharveng
Long de 17 km environ, cette nappe d’eau très étroite était autrefois appelée Canal Lake. Elle prendra le nom de Lac Herveng en 1962, puis celui qu’on lui connaît aujourd’hui, en 1991. Quant aux Inuits, ils la désignent par le nom de Tasikutaaraaluk qui signifie “le grand lac long”. À 121 mètres d’altitude, ce lac évacue rapidement ses eaux par la rivière du même nom dans le lac aux Feuilles, rentrant de la baie d’Ungava et embouchure de la rivière aux Feuilles. Le nom que l’usage a attribué à ce lac est celui de Charles Deharveng, né en 1919, père oblat originaire de Tournai, en Belgique, arrivé au Canada en 1946. Il a d’abord exercé son ministère chez les Inuits, à Salluit, pendant sept ou huit ans, et successivement à Goose Bay, Wabush et Labrador City. Il a été longtemps secrétaire de la Commission scolaire du Labrador. En 1991, le père Deharveng se trouvait à Fort Liard (diocèse de MacKenzie-Fort Smith), dans les Territoires du Nord-Ouest.
Lac Capichigamau
Capichigamau, mot cri signifiant « lac long », sert à désigner un lac situé dans une région marécageux du canton de Bellerive, au nord-ouest de Chibougamau, à environ 20 km au sud-ouest du lac Assinica. Long (19 km2), comme son nom l’indique, et étroit (2 km), il se déverse, vers le nord, dans la rivière Assinica, affluent de la Broadback. C’est en 1951 qu’il apparaît, pour la première fois, sur une carte de la province de Québec.
Lac Capisisit
Dans la région de la baie James, à environ 25 km au nord-ouest du village cri de Waswanipi, cette étendue d’eau du canton de Montalembert alimente la rivière Inconnue, tributaire de la rivière Maicasagi. Proposée en 1936, cette désignation reprend le nom d’un membre de la nation crie. Daniel Capisisit, qui résidait dans les environs du lac à cette époque.
Lac Caplan
À 80 km à l’ouest du lac Mistassini, accroché au lac Assinica, on trouve le lac Caplan, d’une superficie de 3 km2. Adopté par la Commission de géographie en 1939, ce nom peut reprendre celui du petit poisson utilisé principalement comme appât dans la pêche à la morue. Le caplan, ou capelan, étant un poisson de mer, on peut s’étonner de le trouver dans la toponymie lacustre.
Lac Samuel-Bédard
Long d’une dizaine de kilomètres, le lac Samuel-Bédard forme la source principale de la rivière Rock Nord, à quelque 30 km à l’ouest de la partie sud du lac Mistassini. Samuel Bédard est le cultivateur de Péribonka chez qui le romancier Louis Hémon a demeuré pendant l’été 1912. Il est possible que Bédard et sa femme, Laura, aient inspiré le père (Samuel) et la mère Chapdelaine dans le célèbre roman Maria Chapdelaine que Louis Hémon acheva à Montréal le printemps suivant. Variante : North Brock Lake.
Lac Salat
S’étendant à quelque 50 km au nord-est d’Eastmain, ce petit lac se décharge vers le lac Kachischekach, puis dans la rivière Conn, tributaire de la baie James. Son nom a été relevé lors d’une enquête de terrain sous la forme Salat Usakahikanim, toponyme cri signifiant lac de Charlotte. Salat est l’adaptation du prénom de Charlotte, dans cette langue. La Commission de toponymie a officialisé ce nom géographique en 1985 à l’occasion de la Journée internationale des femmes. Toutefois, l’élément Usakahikanim, qui signifie lac, n’a pas été retenu pour éviter la redondance.
Lac Dihourse
Ce lac reçoit les eaux agitées de rapides provenant des hautes-terres traversées par la ligne de partage des eaux du Labrador dans le Nord québécois. Il se déverse par une série de petits lacs et le ruisseau Natikamaukau dans le lac de la Hutte Sauvage, un élargissement de la rivière George, qui se jette dans la baie d’Ungava. Ce plan d’eau s’étire sur 23 km de long et 4,8 km de large ; il est longé par un esker au sud et au nord-est. Une enquête toponymique effectuée en milieu naskapi en 1979 a relevé le nom Kamishikamats, qui se traduirait par « grand lac ». Par contre, le nom officiel est répandu depuis au moins 1957, date de son apparition sur les cartes. Il rappelle un capitaine de navire de pêche au temps de Samuel de Champlain. Michel Dihourse, Basque de Saint-Jean-de-Luz, pêchait et séchait la morue à Port-aux-Baleines à l’île Royale (l’île du Cap-Breton). En 1629, lors du raid de James Stewart de Killeith, 4e lord Ochiltrie, son voilier fut saisi et l’équipage envoyé travailler au fort de la nouvelle colonie écossaise à Port-Royal (Nouvelle-Écosse).
Lac aux Dorés
Ce plan d’eau d’une superficie de 40 km2 est séparé de son voisin, le lac Chibougamau, par la péninsule Gouin. Il constitue la source de la rivière Chibougamau, affluent de la rivière Waswanipi, dans le Nord-du-Québec. Une équipe de prospection minière passe dans ce secteur en 1870. James Richardson fait alors une brève description de ce lac mais sans lui attribuer de nom. Au début du XXe siècle, des bandes de Cris commencent à se fixer dans les parages. En 1901, l’arpenteur Henry O’Sullivan écrit que cette nappe d’eau pittoresque, aux rives en pentes douces, est entourée de hautes montagnes au nord et à l’est. Quelques années plus tard in identifie plusieurs gisements de minerai, de cuivre, d’argent et d’or notamment. Dès 1914, une publication expliquait que le nom du lac lui vient de l’espèce principale de poisson qu’on y pêchait ; on utilisait alors la forme Lac Doré. La ville de Chibougamau s’est développée à quelques kilomètres au nord-ouest des rives couvertes d’exploitations minières, depuis les années 1930 et 1940 surtout. Variante : Lac Obalski.
Lac Dunphy
Situé dans le territoire non organisé de Rivière-Koksoak dans le Nord québécois, le lac Dunphy fait partie du bassin de la rivière Caniapiscau. Il comprend plusieurs îles de grande superficie et une presqu’île qui isole la baie Septentrionale. Les lacs Effiat et Suranne déversent leurs eaux dans le lac Dunphy, qui se décharge lui-même vers le lac Otelnuk. La dénomination rappelle l’ingénieur – arpenteur A.-M. Dunphy, tué dans l’écrasement d’un hélicoptère en 1954, alors qu’il effectuait des travaux d’arpentage dans la région. Ce nom paraît au « Répertoire géographique du Québec » de 1969. Les Naskapis donnent à ce lac le nom Kwastachuun.
Lac Duquet
À quelque 110 kilomètres au nord-est de la municipalité du village nordique de Povungnituk et de la baie d’Hudson, ce plan d’eau de la péninsule d’Ungava possède une superficie de plus de 60 km2. Il est alimenté notamment par le lac Lesdiguières, situé à environ 35 km plus au nord-est, et rejette son trop-plein dans le lac Couture, son voisin méridional. De forme plutôt ovale, s’étirant du nord au sud, le lac Duquet contient plusieurs îles, dont la plus importante s’étend près de son extrémité sud. Le toponyme Lac Duquet, qui évoque un notaire royal du XVIIe siècle, a été agrée par la Commission de géographie en 1946.
Lac Castignon
Immédiatement à l’ouest du lac Chakonipau dont il reçoit les eaux, bien qu’un mince filet d’îles et de presqu’îles l’en sépare, cette grande étendue d’eau du Nord québécois, d’une superficie de 107 km2, se déverse, vers le nord, dans le lac Minowean. Elle représente, en fait, un élargissement de la rivière Swampy Bay, tributaire de la Canipiascau. Marchand né en France en 1649, Charles Castignon reçoit une commission de garde-magasin au fort Saint-Louis de Québec, en 1680. Deux ou trois ans plus tard, il est membre, avec François Hazeur et Jacques Le Ber, de la Compagnie de la Baie du Nord (ou Compagnie du Nord), société commerciale justement fondée vers 1682 afin de concurrencer la Compagnie de la Baie d’Hudson dans la traite des fourrures. Elle établit plusieurs comptoirs et prospère jusqu’en 1713, année ou le traité d’Utrecht lui retire ses possessions dans la région de la baie d’Hudson, devenue territoire britannique. Pour sa part, Castignon était retourné en France en 1691. Désigné sous ce nom depuis 1949, les Naskapis le dénomment cependant Minawan qui signifie lieu de cueillette d’œufs (d’oiseaux).
Lac Chaboullié
À environ 90 km au sud-est de la baie James, dans une région assez marécageuse, ce plan d’eau d’une superficie d’environ 19 km2, reçoit le trop-plein du lac Rodayer, situé à l’est, et alimente, au nord-ouest, le ruisseau Wemistikushiiuch Kawichiwaw. Son nom, paru vers 1960, honore vraisemblablement un des membres de la famille Chabouillié ou Chabouillez ou Chabouilé. L’ancêtre Charles (1638 ou 1658-1708), naît à Saint-Rémi de Troyes, en Champagne. Sculpteur et menuisier, il arrive en Nouvelle-France vers 1700, peut-être avec François Charon de La Barre, fondateurs des Frères Hospitaliers. Il se donne d’ailleurs à cette communauté en 1701, mais perd rapidement cette vocation tardive et se marie en 1702. Il ne reste plus que des vestiges de son œuvre sculpturale, les chapelles de l’Hôtel-Dieu et de la congrégation de Notre-Dame, à Montréal, ayant été détruites par les flammes. L’un de ces enfants, baptisé également Charles (1706-1757), voyageur et trafiquant de fourrure, donna naissance à deux générations d’hommes qui suivirent ses pas. Charles-Jean-Baptiste (1736-1808) et Charles (1772-1812), employés de la Compagnie du Nord-Ouest, feront notamment le commerce des pelleteries dans al région des Grands Lacs et dans l’Ouest canadien. Ce lac a aussi été connu, entre 1946 et 1960, sous l’appellation Lac Horden dont l’origine nous est inconnue. Les Cris, quant à eux, appellent aussi cette nappe d’eau Wiminuchi Sakahikan ou lac de la montagne ocre.
Lac Caupichigau
Le spécifique cri Caupichigau signifierait « lac au rocher étroit ». Ce lac long et étroit du Nord québécois a une superficie d’environ 10 km2. Compris entièrement dans le canton de Berry, il se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du lac Assinica et immédiatement au sud ouest du lac Ruth, dont il reçoit les eaux par un court passage. Il représente la principale source de la Caupichigau, affluent de la rivière la Trêve. Malgré son étroitesse, le lac Caupichigau contient quelques îles et deux presqu’îles à son extrémité sud-ouest. Ce nom de lieu a paru sur le feuillet de la série topographique Mistassini, en 1945.
Lac Chamberlaine
À une soixantaine de kilomètres au nord-ouest du lac Couture, cette étendue d’eau d’environ 19 kilomètres carrés de superficie se trouve sur le parcours de la Pvungnityk, rivière qui se jette, une centaine de kilomètres plus au sud-ouest, dans la baie d’Hudson. Adopté en 1949, cet hydronyme évoque Thomas Chamberlain, gentilhomme anglais qui accompagna Martin Frobisher lors de ses deuxième voyages (1577 et 1578) dans les îles de l’Arctique.
Lac Cawachagamite
Ce toponyme, dérivé du cri Kawachagamits, « lac à l’eau claire ou lac clair », désigne une étendue d’eau du Nord québécois, de forme très irrégulière et d’une superficie de près de 45 km2. Elle se déverse dans la rivière Eastmain, après être passée par quelques nappes d’eau, dont le lac de la Marée, à une vingtaine de kilomètres plus au nord-ouest. Les Amérindiens du lac Mistassini, à environ 70 kilomètres au sud-est, devaient sans doute l’emprunter pour aller vendre leurs fourrures au comptoir anglais de la rivière Eastmain. Vers 1790, la Compagnie de la Baie d’Hudson établit le poste de Neokweskau, près du lac de la Marée. Le lac Cawachagamite devient alors une étape sur une des routes importantes pour s’y rendre en provenance du sud-est. Dans son Journal de 1820, l’explorateur James Clouston indique pour ce lac les graphies amérindiennes Ca-washaggummie et Cawashagummie.
Lac Conflans
Le lac Conflans est situé au nord-est du lac Jules-Léger et au nord du lac René-Richard, à une dizaine de kilomètres au nord-ouest des monts Otish, dans la région de la baie James. Cette petite nappe d’eau de configuration ovale et au pourtour bien découpé totalise 14 kilomètres carrés de superficie. En usage depuis 1945 environ, le toponyme évoque Antoine de Conflans, pilote de la Dauphine, qui, commandée par Giovanni da Verrazzano (vers 1485-vers 1528), navigateur et explorateur italien, explora le littoral atlantique de l’Amérique du Nord jusqu’au 54e degré de latitude nord, au printemps de 1524.
Lac Coudé
À quelque 80 kilomètres au nord-est du lac Mistassini, dans la partie sud de la région de la baie James, se trouve le lac Coude dont la superficie s’étend sur près de 6 kilomètres carrés. Une presqu’île le recouvre en grande partie et lui donne une configuration en arc de cercle, ce qui lui a d’abord valu le nom de Croche. Ce spécifique, jugé trop banal, fut remplacé par Coudé, « en forme de coude ». Le lac Coudé est noté sur une carte topographique de 1944.
Lac Comencho
Localisé sur le territoire de la région de Baie-James, au sud-ouest du lac Mistassini, ce plan d’eau de 59 kilomètres carrés se trouve près des sources de la rivière Broadback. Il reçoit les eaux du lac Waposite avant de se déverser en direction du lac Assinica, à environ 8 km au nord-ouest. Sa configuration comprend quelques grandes baies fortement échancrées, accessibles par des passes. Le territoire environnant fait partie de la réserve faunique Assinica. L’origine et la signification de ce toponyme demeurent incertaines. On peut toutefois affirmer que le nom actuel est une modification de Comenscocho et Comenscacho ; le premier remonte au moins à 1931, car il était alors indiqué sur un plan d’arpentage. À partir de 1939, la forme Comencho est utilisée. Le lac Assinica, situé à proximité, a déjà été identifié sous le nom de Comenscamoca. Il semble que tous ces noms,. Sans doute d’origine crie, ont en commun la racine « men » ou « min » signifiant « bleuets ». Le nom du Lac Caminscanane, situé à l’ouest des précédents, a été traduit par « là où il y a beaucoup de bleuets.
Lac Colombet
Dans le territoire non organisé de Rivière-Koksoak, à quelques kilomètres au nord du lac Canichico, un élargissement de la rivière Swampy Bay, et du lieu-dit de Fort Mackenzie, à environ 25 km à l’ouest du lac Le Moyene et à une quarantaine de kilomètres au nord-est du lac Cambrien, se trouve le lac Colombier. Ce dernier reçoit les eaux de ses voisins nord, les lacs Rouvière, Kapiksuw et Leroux, et se déverse immédiatement à l’ouest, dans la Coaniapiscau. Il possède une superficie de 82 km2, une longueur de 25 km et une largeur de 7 km. Situé dans une région cartographiée vers 1944, ce plan d’eau porte alors le nom de Lac Wapaniskan. Deux ans plus tard, sur une carte de la province de Québec, il apparaît sous l’appellation qu’on lui connaît encore aujourd’hui. Par cette désignation, on a voulu souligner le courageux geste du sieur de Colombet – certains écrivent Colombes -, lieutenant réformé qui, à la tête d’une vingtaine d’habitants de l’île de Montréal, affronta un groupe d’Iroquois bien supérieur en nombre, venus là par la rivière des Prairies. Un féroce engagement eut lieu le 2 juin 1690 et se solda par la mort de Colombet et de quelques-uns de ses compagnons. Les alliés amérindiens de l’Angleterre, en guerre contre la France du Roi Soleil depuis 1689, étaient cependant vaincus, du moins cette fois-là. Les Montagnais désignent cette nappe d’eau par Kasakaupuyau, lac étroit et broussailleux et Wapanikuskan, lancer la ligne de pêche de la rive. Variante : Lac Beaucours.
Lac Couture
En plus d’un canton, un lac porte le nom de Guillaume Couture (vers 1616 – avant 1701). Guillaume Couture a, dès 1663, participé à la recherche de la mer du Nord. Au cours de son expédition, il atteindra le lac Mistassini le 26 juin 1663, mais les Indiens qui l’accompagnaient ne voulant pas poursuivre plus loin, il n’atteignit pas la baie d’Hudson. Néanmoins, considérant le caractère pionnier de son entreprise, il mérite sûrement la désignation de ce lac en son nom. Situé à environ 10 km au sud du lac Duquet dont il reçoit les eaux, et à plus de 100 km à l’est du village de Povungnituk et de la baie d’Hudson, le lac Couture alimente les plans d’eau plus au sud. D’une superficie de 256 km2, il serait le résultat d’un impact météoritique produit avant la période glaciaire. La dénomination Lac Couture paraît sur la carte de Québec en 1946.
Lac de la Marée
Élargissement d’un bras secondaire de la rivière Eastmain situé immédiatement en aval de l’île Le Veneur, le lac de la Marée, paraît sur une carte du Québec en 1946 ; il se trouve dans une région marécageuse à une centaine de kilomètres au nord-ouest du lac Mistassini. Il fut ainsi dénommé en raison des dépôts de boue qui couvrent les rivages et les îles jusqu’à la ligne d’inondation de la rivière, lesquels donnent au lac, selon le géologue Albert Peter Low, l’apparence d’une baie à marée basse ; dans un rapport de 1895, ce dernier emploie le nom Tide Lake pour identifier le lac de la Marée. Connue des explorateurs et des marchands anglais au XVIIIe siècle, cette étendue d’eau fut choisie par la Compagnie de la Baie d’Hudson pour y construire son premier poste de traite à l’intérieur des terres, baptisé Neoskweskau et établi en 1793 par John Clarke. Situé sur une presqu’île à l’extrémité nord-ouest du lac qui a longtemps porté le même nom, ce poste servait à négocier l’achat de fourrures avec les Mistassins et à contrecarrer le commerce du Domaine du Roi et de la Compagnie du Nord-Ouest. Ce comptoir, exploité de façon sporadique, sera définitivement fermé vers 1960.
Lac Crépeau
Ce lac, aux contours inextricables fait partie du territoire de la région de la baie James, dans le Nord québécois. La rivière de l’Aigle s’écoule à travers les 37 km2 de cette nappe d’eau, en direction sud-ouest rejoignant ainsi la Grande Rivière. Le plan d’eau a été dénommé en 1950 pour souligner les travaux d’arpentage effectués dans le Nord par Armand-Charles Crépeau (1884-1959).
Voir aussi :