New York résilie le contrat de 17 milliards signé avec Hydro-Québec
La récession, le bas prix du gaz naturel, les protestations des environnementalistes et l’habile campagne de propagande des Cris sont venus à bout du plus important contrat d’exportation signé par Hydro-Québec, portant sur 1 000 mégawatts et évalué à 17 milliards.
Le gouverneur de l’État de New York, Mario Cuomo, a annoncé hier après-midi, le 27 mars 1992, qu’il recommandait l’annulation du contrat d’électricité signée en avril 1989 par la New York Power Authority – NTPA et Hydro-Québec pour trois raisons: l’effondrement de la demande new-yorkaise ne justifiait plus l’importation de 1 000 mégawatts à compter de 1996; les prix exigés par Hydro-Québec no pourront être compétitifs avant cinq à dix ans
Enfin, précise-t-il, ‘même si le contrat entre NYPA et Hydro n’est pas directement lié à un projet précis, je comprends les préoccupations de ceux qui soutiennent qu’il faciliterait la réalisation de projets comme Grande – Baleine lequel pourrait avoir des conséquences considérables sur l’environnement de la région et pour les peuples autochtones ».
Quelques minutes plus tard, le président de la NYPA, Richard Flynn, annonçait qu’il se prévalait de la clause de résiliation du contrat. Il précisait que les trois distributeurs privés new-yorkais d’électricité a qui l’énergie du Nord était surtout destinée appuyaient sa décision. Il a précisé qu’il y a trois ans, au moment de la signature du contrat, NYPA pensait économiser trois milliards US grâce à l’hydroélectricité québécoise pour la durée du contrat de 21 ans et qui devait commencer en 1995. «Mais la conjoncture a changé», note-t-il, stoïque.
New York semble assurée de pouvoir répondre à sa demande d’électricité en misant sur les économies d’énergie et sur l’installation de centrales à cycle combiné qui utilisent du gaz naturel, dont le prix a rarement été aussi avantageux.
L’annulation du contrat aura des conséquences sur la politique d’emprunt d’Hydro-Québec. Jusqu’à maintenant, la société d’État empruntait largement en dollars américains et pouvait compter rembourser sa dette grâce aux recettes en dollars US de ses ventes aux États-Unis.
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