Village cri Nemaska (Nemiscau) dans le Nord-du-Québec
Nemiscau, ou Nemaska, est un village cri situé sur la rive du lac Champion, dans la région du Nord-du-Québec. Administrativement, Nemiscau (Nemaska) appartient à la vaste municipalité de Baie-James, mais il s’agit d’une communauté ayant les pleins pouvoirs administratifs sur le territoire du village. C’est la plus petite des communautés cries, dont la population est d’environ 600 résidents. La superficie de la localité est de plus de 55 kilomètres carrés.
Notons que les deux graphies, Nemiscau et Nemaska, sont acceptées. Il semble que le ministère des Affaires municipales, Régions et Occupation du territoire du Québec, penche plutôt pour le vocable Nemiscau, tandis que la municipalité de Baie-James préfère Nemaska.
En langue crie, Nemiscau veut dire : là ou la pêche abonde (d’autres versions penchent pour : lieu de pêche).
C’est en 1977 que la communauté de Nemaska est fondée par les résidents de l’ancien poste de traite de la Compagnie de la Baie d’Hudson. Il s’agit du dernier poste de traite au Canada, qui a fermé en 1970.
Aujourd’hui, Nemaska est un village moderne et c’est aussi un important centre administratif de la région. Les bureaux du Grand Conseil des Cris d’Eeyou Astchee et l’Administration régionale crie s’y trouvent.
Les touristes y viennent pour pratiquer les sports extrêmes, faire des promenades en canot on en kayak, pêcher dans l’un des magnifiques lacs de la région ou explorer l’arrière-pays. Les passionnés de motoneige y trouveront un grand nombre de pistes aménagées pour la pratique de ce sport.
Historique du village de Nemaska (Nemiscau)
Situé à environ 240 km au nord-est de Matagami et à mi-distance entre le lac Mistassini et la baie James, le village cri de Nemaska (Nemiscau) jouit d’un passé assez prestigieux.
Le père Albanel, lors de son passage en 1672, sur le lac qui prendra son nom, note la présence de vestiges témoignant qui aurait été abandonné une dizaine d’années auparavant à la suite d’une attaque iroquoise.
Sans préciser que le nom même de Nemiscau signifie « là où le poisson abonde, comme le rappellent d’autres sources, le missionnaire souligne tout de même le fait que cinq grandes rivières se déchargeant dans le lac font que le poisson s’y retrouve en grande quantité. L’importance du site est par ailleurs confirmée par le fait que des Français y pratiquaient la traite des fourrures dès 1661. La Compagnie du Nord puis des commerçants indépendants l’exploitent à leur tour respectivement en 1685 et en 1774.
En 1775, la Compagnie de la Baie d’Hudson prend la relève et construit, non loin de là, sur la rivière Rupert, un autre poste qu’elle nomme Fort Nemiskau. Abandonné quelques années plus tard, le poste sera reconstruit par la même compagnie au lac Nemiscau, en 1794, puis abandonné lui aussi en 1810.
En 1823, la Compagnie de la Baie d’Hudson revient sur place et elle y restera jusqu’en 1970. Son départ, des conditions économiques difficiles, l’isolement du village et les incertitudes entourant la mise en chantier du complexe hydroélectrique NBR (Nottaway-Broadback-Rupert), amènent la fermeture du village la même année et la relocalisation de ses habitants à Waskaganish et à Mistissini.
Les Cris reviennent en 1979 sur les bords du lac Champion où ils construisent un tout nouveau village. Les travaux d’érection du poste de transformation de Nemiscau d’Hydro-Québec, de même que la construction d’un aéroport et d’une route reliant le village à LG-Deux et Matagami sortent définitivement Nemiscau de son isolement. Malgré tout, les activités traditionnelles de chasse et de piégeage demeurent un élément majeur dans l’économie locale. On estime à 60 % environ le pourcentage de la population active pratiquant ces activités. Grâce à une entente fédérale-provinciale, une route de 216 km de longueur permettra de relier le village de Nemaska à Chibougamau.
Collines de Lescar
Dominant une région baignée par de nombreux lacs et par la rivière Pontax, les collines Lescar s’étendent sur une superficie de 100 kilomètres carrés, et l’un de ces sommets atteint près de 385 mètres. Ces collines, situées dans la région du Nord-du-Québec, à mi-chemin entre la baie James et le lac Mistassini et à une douzaine de kilomètres au nord-est du village cri de Nemiscau, ont été désignées, en 1969, sous le nom de Lescar pour rappeler la ville française de Lescar, située à quelques kilomètres au nord-ouest de Pau, chef-lieu du département des Pyrénées-Atlantiques, en Aquitaine. Cette ville est le lieu de naissance de François Desnoyers, soldat de la compagnie de Maricourt, qui, en 1696, à Montréal, épousa Marie Perrault. Érigée en bordure du Gave de Pau, rivière qui vient des hauteurs des Pyrénées, Lescar s’appelait Beneharnum à l’époque romaine, avant de prendre son nom actuel vers le Xe siècle. La ville donna même son nom à l’ancienne province du Béarn et en fut sa capitale. Siège d’un évêché jusqu’à la Révolution, cette commune possède une ancienne cathédrale romane du XIIe siècle et les ruines du fort de l’Esquirette, datant du XIVe siècle. Aujourd’hui, la ville de Lescar compte une population de 6 200 habitants et est reconnue pour son importante fabrique de bérets. Son nom vient d’une racine prégauloise pour désigner un lieu plein de morceaux ou débris de pierres.
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