Le naufrage de la Renommée

Le naufrage du navire la Renommée

«…Le 3 novembre 1736, le navire la Renommée, commandé par le capitaine Damours de Freneuse, un excellent marin, partait de Québec pour La Rochelle.

Ce vaisseau appartenait aux armateurs Pascaud. La saison était un peu avancée mais, d’ordinaire, des navires partaient de Québec à la fin de novembre et ils arrivaient à bon port. A bord de la Renommée, on comptait cinquante-quatre hommes, tant passagers que membres d’équipage.

Le 14 novembre 1736, pendant une tempête qui durait depuis sept jours, la Renommée s’échouait à un quart de lieue de terre, à la pointe méridionale de l’île d’Anticosti. Une petite partie des passagers et des membres de l’équipage réussirent à atteindre l’île d’Anticosti. Les souffrances endurées par les survivants pendant tout un hiver, sans provisions, sans feu, sans vêtements chauds, peuvent se deviner plus facilement que se raconter.

Heureusement pour ces malheureux, le père Récollet Emmanuel Crespel était un des passagers de la Renommée. Robuste, énergique, d’un caractère aimable et joyeux, le père Crespel fut la Providence de ces malheureux pendant ces longs jours de souffrance. Les survivants de la Renommée ne revinrent à Québec que le 13 juin 1737. Le capitaine de Freneuse et les naufragés qui moururent de misère sur l’île d’Anticosti avaient été assistés à leurs derniers moments par le père Crespel. Tous moururent comme des prédestinés.

Dans un livre publié à Francfort en 1742, le Père Crespel a raconté l’horrible tragédie de la Renommée. Ce livre écrit avec simplicité et sans exagération a eu plusieurs éditions françaises et a été traduit dans trois ou quatre langues.»

(D’après Pierre-Georges Roy, Toutes Petites choses du régime français, publié en 1944 à Québec).

Lieu -dit L’Anse-aux-Fraises

En 1872, la compagnie Anticosti se porte acquéreur de l’île d’Anticosti en projetant de mettre en valeur ses richesses et de la coloniser rapidement, Attirées par de grands projets, des dizaines de familles, des Acadiens et des Terre-Neuviens pour la plupart, viennent s’ajouter au petit noyau de sept habitations établies à Baie-des-Anglais (aujourd’hui Baie-Sainte-Claire). À une dizaine de kilomètres de là, sur la côte sud, Pierre doucet et François Bezeau, venus de la baie des Chaleurs, au Nouveau-Brunswick, fondent une colonie bordée par des champs de fraises sauvages sur un site qu’ils dénomment L’Anse-aux-Fraises. Peu de temps après, une vingtaine d’habitants de l’île de Shippagan, au Nouveau-Brunswick, se joignent à eux, si bien que vers 1880 les Eudistes y établissent la mission de Saint-Ludger-de-l’Anse-aux-Fraises. L’église, construite en 1883, remplace une première chapelle détruite par le feu en 1880. On recense 676 personnes vivant sur l’île en 1881, mais elles déchanteront rapidement. Ayant fait faillite, la compagnie Anticosti n’est plus en mesure de fournir des provisions aux familles qui dépendent d’elle. Devant l’insécurité et la misère, plusieurs insulaire préfèrent quitter l’île. En 1895, le français Henri Menier l’achète pour en faire une propriété privée. Le site est abandonné au début des années 1900. L’anse elle-même, qui a servi aux pêcheurs, porte aussi le nom d’Anse aux Fraises.

La Renommée
Vaisseau La Couronne de la même époque que La Renommée.

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