Canton de Natashquan dans la région de la Côte-Nord
Trois cents Natashquanaises et Natashquanais habitent le Canton de Natashquan, érigé en 1907 et étendu sur une superficie de plus de 193 kilomètres carrés. Il est situé dans la MRC de Minganie, dans la région administrative de la Côte-Nord.
Le terme Nutashkuan a pour traduction la plus exacte «là où l’on chasse l’ours».
Ces terres étaient fréquentées par les Innus, mais en 1855, des pêcheurs venus des Îles-de-la-Madeleine décident de s’établir définitivement et fondent le village de Natashquan.
Trois années plus tard, lorsque les compagnies Jersiaises décident de profiter des ressources halieutiques au large de la Côte-Nord, trois de ces compagnies s’établissent à Natashquan. Toutefois, une seule d’entre elles, l’entreprise appartenant aux frères De la Parelle, s’y implante pour de bon. Vingt ans plus tard, elle est achetée par les Robin qui la revendent à leur tour aux Collas en 1886.
Pendant longtemps, Natashquan fut le pôle de pêche de la Côte-Nord. Mais une période de pénurie force une partie des villageois à quitter le village pour aller fonder celui de Saint-Théophile en Beauce. Quelques-uns reviennent, mais avec la disparition de la morue, à la fin du XXe siècle, l’histoire de Natashquan change de cap.
À la fin du siècle, notamment en 1996, la route 138 relie enfin le village au reste du Québec et l’exode se fait sentir avec une force plus grande qu’avant.
Il ne reste pas beaucoup de résidents dans le Canton de Natashquan, même si la communauté amérindienne du même nom située à quelques kilomètres du canton grossit en nombre.
Que se passera-t-il ? Pour le moment, le village de Natashquan reste un beau et calme havre de paix, indécis, hésitant entre son passé et une nouvelle vocation prometteuse: l’accueil des vacanciers, pêcheurs et chasseurs.
Lac La Pommeraye
Enserré dans le milieu montagneux de l’arrière-pays de la Basse-Côte-Nord, à environ 75 km au nord du golfe du Saint-Laurent, ce plan d’eau de 12 kilomètres carrés de superficie alimente le lac Musquaro, situé à quelques kilomètres au sud. Cette dénomination paraît sur une carte de la région en 1950. Elle évoque Charles de La Pommeraye, membre de l’équipage de Jacques Cartier, lors de son deuxième voyage au Canada en 1535-1536.
Hameau de Pointe-Parent
À proximité de la réserve indienne de Natashquan, dans la municipalité du même nom, se situe le hameau de Pointe-Parent. Quelques habitations de pêcheurs se concentrent sur cette pointe de terre de la Basse-Côte-Nord qui s’avance dans le golfe du Saint-Laurent. Le bureau de poste qui a desservi la petite communauté, de 1953 à 1976, a été désigné officiellement sous le nom de Pointe-Parent. Cette dénomination rappelle le souvenir de l’abbé Pierre-Clément Parent (1733-1784), dont l’existence fut plutôt mouvementée.
En 1762, il accepte sans enthousiasme la cure de Beaumont, qu’il dessert jusqu’en 1765. Quatre ans plus tard, l’abbé Parent est à Saint-Thomas-de-Montmagny, mais son insubordination porte monseigneur Briand à lui interdire l’exercice de son ministère. Finalement, il est envoyé comme missionnaire à Tadoussac et au Labrador, de 1782 à 1784. Il décède à Natashquan et son corps est inhumé dans le hameau qui porte son nom. Cette petite agglomération a déjà reçu d’autres appellations : Pointe-du-Poste et Village-du-Poste. Les Montagnais appellent l’endroit Matshiteau, ce qui veut dire « la pointe de terre ».
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Plusieurs années après le décès du père Parent, «J:J: Roy ptre» a procédé à son service funéraire et son inhumation. Je possède sa signature dans une édition 1771 des oeuvres des frères Corneille.
J’aimerais en apprendre plus sur ces deux prêtres.